La sécurité informatique semble chaque année occuper une place croissante dans les stratégies des grands groupes comme des institutions ou des PME. Mais sous ce terme « fourre-tout », l'on constate une échelle des priorités et une réorientation massive des problématiques. Ainsi, les sujets liés à la sauvegarde sont désormais dans le Top 3 des attentes formulées aussi bien par les DSI que par les directions fonctionnelles et générales.
Plus que la protection de leurs infrastructures techniques et informatiques, les entreprises positionnent désormais leur patrimoine numérique au centre de leurs priorités. En effet, de par la croissance exponentielle et continue de ce dernier depuis ces dernières années, notamment en raison de la multiplication des échanges électroniques, les données numériques atteignent aujourd'hui une valorisation pouvant aisément représenter plusieurs millions d'euros. Outre ces éléments financiers, le patrimoine numérique représente également la mémoire de l'entreprise qui, faute de prévention et de protection, peut perdre de sa compétitivité.
Il paraît donc nécessaire d'adopter une gestion de « bon père de famille » et d'aborder les notions de sauvegarde et d'archivage dans leur globalité et en se calquant sur les spécificités organisationnelles individuelles des entreprises. Pour se faire, un travail de fond visant à cartographier les composantes de l'entreprise est nécessaire; il convient d'inclure tous les acteurs dans le dispositif de backup.
De plus, pour être efficace, une gestion industrielle des processus de sauvegarde doit être adoptée. Les différents déploiements réalisés sur le marché montrent en effet que seules les entreprises ayant opté pour une approche automatisée bénéficient d'une conservation optimale de leur patrimoine numérique (les autres procédés de sauvegarde « manuelle » perdant de leur exhaustivité dans le temps). Néanmoins, même si les sauvegardes sont réalisées automatiquement, il est tout de même indispensable de gérer son parc informatique et d'actualiser les systèmes en fonction des évolutions organisationnelles (départs, intégration de nouveaux collaborateurs...)
De manière générale, une approche unifiée et intégrée permet également de garder une cohérence et de garantir un fonctionnement optimal et sécurisé. Cette tendance semble d'ailleurs se confirmer sur le marché des fournisseurs de solutions de backup et d'archivage. Ils proposent désormais des offres toujours plus « globales », que ce soit pour se démarquer, mais surtout pour répondre aux attentes de performance et de simplification des entreprises qui souhaitent s'adresser à un interlocuteur unique pour gérer leurs sauvegardes.
Conscientes de l'ensemble de ces éléments, de nombreuses directions fonctionnelles et générales sont désormais à l'origine des projets de backup, notamment dans les PME. Il est donc clair que plus qu'une problématique technologique, il s'agit d'une réelle préoccupation stratégique pour les entreprises qui, en vue de mieux préparer l'avenir, doivent bénéficier de données fiables, complètes et aisément accessibles en local comme à distance. Cet élément fondamental permettra par exemple d'assurer une transmission efficace du savoir en entreprise lors des départs en retraite de collaborateurs qui auront intégralement sauvegardé leur « savoir » sur un système normalisé !
En conclusion, la sauvegarde est aujourd'hui une donnée centrale de la politique sécuritaire des entreprises, entreprises qui devront dans les prochaines années fiabiliser et industrialiser leur système de backup pour se prémunir de toute perte de données, répondre aux obligations réglementaires à venir et valoriser leur patrimoine numérique en le rendant aisément accessible.
Frédéric Sastrel, président de Database-Bank