Devicescape place son 'WiFi automatique' chez Nokia

Alexandre Laurent
Publié le 10 octobre 2007 à 15h25
Connue des spécialistes pour avoir mis au point des pilotes WiFi désormais intégrés au noyau de Linux, la société californienne Devicescape a lancé dans le courant de l'été un service permettant de configurer automatiquement la connexion à des réseaux WiFi. Cette semaine, Devicescape annonce la signature d'un accord avec Nokia visant à intégrer sa solution à tous les terminaux des séries N et E. De passage à Paris, David Fraser, CEO de Devicescape, nous détaille les modalités de ce service, les enjeux de cet accord avec Nokia et le modèle économique de la société.

Fondée en 2001, Devicescape entend bien surfer sur la vague de popularité qui entoure actuellement le WiFi - portée par des initiatives comme le réseau gratuit monté par Google à Mountain View ou les communautés de type FON ou Ozone - et la multiplication des terminaux compatibles sur le marché. Idée directrice : proposer un service de connexion unifié à tous les Hotspots utilisés par l'internaute au quotidien, de façon à ce que celui-ci de façon puisse accéder au Net de façon transparente, ou presque.

Sur un réseau privé (box ou routeur domestique), il est généralement nécessaire d'entrer une clé WEP ou WPA. Sur un réseau public, gratuit ou payant, l'enregistrement d'un nom d'utilisateur et d'un mot de passe ainsi que l'acceptation des conditions générales du service sont souvent requis. Ces étapes ne constituent qu'un léger contretemps lorsqu'on utilise un ordinateur portable ou un smartphone mais elles peuvent se révéler fastidieuses, voire parfaitement impossibles, avec un téléphone ou pire, un appareil photo ou un appareil de VoIP dépourvu de navigateur Web.

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Devicescape propose donc à l'utilisateur de centraliser ses identifiants sur son site après création gratuite d'un compte, et d'installer sur son terminal une petite application qui se chargera de la connexion à sa place. Pour un point d'accès déjà enregistré, celle-ci lancera donc la connexion, en déterminera la nature et ira chercher sur les serveurs de Devicescape les informations nécessaires afin que le processus soit totalement automatisé. S'il est possible d'installer l'application nécessaire (environ 15 Ko) sur un smartphone ou sur un ordinateur, Devicescape devra négocier des accords avec les fabricants de téléphones VoIP, de consoles ou de baladeurs connectés si elle veut généraliser l'accès à ce service.

Pour Nokia, qui cherche aujourd'hui à mettre en place une stratégie basée sur le service, initialement chasse gardée des opérateurs, il serait d'après David Fraser particulièrement judicieux d'insister sur les possibilités induites par les réseaux WiFi. D'où la signature de cet accord, qui entrainera l'intégration par défaut de l'application Devicescape dans les terminaux des N Series et E Series. Au premier lancement, celle-ci invitera l'utilisateur à se créer à un compte et à renseigner les coordonnées de ses réseaux WiFi usuels. Les points d'accès publics ajoutés iront enrichir la base de données qu'entretient la firme.

Nokia est aujourd'hui le seul partenaire de Devicescape du côté des fabricants mais David Fraser espère bien que la position privilégiée de ce dernier sur le marché des mobiles donnera envie à d'autres marques de lui emboiter le pas. A demi-mots, il évoque d'ailleurs la possible signature d'un accord avec Sony au sujet de la PSP. Pour utiliser l'application Devicescape, les fabricants passent un accord de licence avec la société. Ces accords de licence constituent la base du modèle économique de Devicescape qui essaie toutefois de mettre en place un système de partage de revenus avec les opérateurs qui gèrent des hotspots publics payants. La firme pourrait ainsi toucher une commission pour chaque connexion effectuée par l'intermédiaire de son application.

Plus tard pourrait venir une version premium - et payante - autorisant des fonctionnalités comme le tunneling (exemple : passage d'une application de voix sur IP via le port 80, habituellement réservé au surf sur le Web) ou le réseau privé virtuel (VPN). En attendant qu'Apple se penche sur son offre, Devicescape a mis au point une version de son application destinée aux utilisateurs d'iPhone modifiés de façon à avoir accès à des applications tierces.

Devicescape compte sur l'explosion simultanée des points d'accès et des terminaux compatibles WiFi pour imposer son application auprès du grand public. Aujourd'hui, la société ne compte que quelque 30.000 comptes actifs, mais cet accord avec Nokia devrait lui permettre de conquérir de nouveaux utilisateurs. Le prochain enjeu sera de convaincre les autres fabricants d'adopter sa solution, de façon à en faire de facto un standard de la connexion WiFi.
Alexandre Laurent
Par Alexandre Laurent

Alex, responsable des rédactions. Venu au hardware par goût pour les composants qui fument quand on les maltraite, passé depuis par tout ce qu'on peut de près ou de loin ranger dans la case high-tech, que ça concerne le grand public, l'entreprise, l'informatique ou Internet. Milite pour la réhabilitation de Après que + indicatif à l'écrit comme à l'oral, grand amateur de loutres devant l'éternel, littéraire pour cause de vocation scientifique contrariée, fan de RTS qui le lui rendent bien mal.

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