Les jeunes entreprises spécialisées dans les VTOL, les taxis volants, enchaînent les investissements et les précommandes.
Les aéronefs à décollage et atterrissage vertical, les VTOL, ne relèvent pas seulement d'un effet de mode. Les investisseurs et le secteur de l'aéronautique voient en eux un véritable nouveau marché pouvant répondre à de nouveaux usages issus de la mobilité de demain. Même les autorités, comme l'Agence européenne de la sécurité aérienne (AESA), verraient bien les taxis volants démarrer leur exploitation commerciale d'ici 3 à 5 ans.
Des commandes à la pelle pour le marché émergent des VTOL
Le constructeur aérospatial britannique, Vertical Aerospace, est l'une de ces entreprises symboles du futur de l'aéronautique. La start-up basée à Bristol a dernièrement finalisé plusieurs commandes portant sur environ 1 000 de ses appareils électriques, pour un total estimé à 4 milliards de dollars. Parmi les clients et investisseurs de la firme britannique, on retrouve American Airlines, Virgin Atlantic, Honeywell, Rolls-Royce ou Microsoft.
American Airlines a commandé 250 de ces appareils, nommés VA-X4 eVTOL (électrique), des aéronefs sans émission capables de voler à plus de 320 km/h avec une autonomie de 160 km et 4 passagers embarqués, en plus du pilote.
Mais le plus gros investissement provient de la société de location d'avions irlandaise Avalon. Le loueur a précommandé 500 aéronefs électriques de Vertical Aerospace, précommande assortie d'un joli chèque de 2 milliards de dollars, avec 1,25 milliard de dollars assuré et des appareils livrés à partir de 2024, et une option de 725 millions de dollars. De quoi mettre du beurre dans les épinards.
Objectif 2024 pour les taxis volants
D'autres sociétés continuent d'accroître leur notoriété sur ce nouveau marché. De l'autre côté de l'Atlantique, aux États-Unis, Archer Aviation a présenté son eVTOL. En parallèle, la start-up avait obtenu un investissement de soutien de 20 millions de dollars de la compagnie aérienne américaine United Airlines, qui a prévu de faire l'acquisition de 200 de ses aéronefs, répondant au nom de « Maker ».
Tous ces acteurs (constructeurs spécifiques de VTOL et représentants traditionnels de l'aérien) espèrent démarrer leur activité commerciale en 2024, comme l'imagine l'AESA, le régulateur européen. Plusieurs entreprises ont d'ailleurs répondu à l'appel d'offres de Paris 2024 pour l'ouverture de certains trajets en marge des Jeux olympiques.
Même les compagnies aériennes, qui ont compris qu'une alternative devait être trouvée à l'aérien de masse et aux très gros porteurs de type A380, font preuve d'un intérêt très important pour les taxis volants. « Nous pensons qu'il s'agit du début de la prochaine grande évolution de la mobilité aérienne urbaine », a réagi le patron d'Avolon, qui n'hésite pas à comparer cette nouvelle ère à celle « des avions à réaction. »
Source : Bloomberg