Selon la FAA, une erreur humaine aurait provoqué la défaillance d'un système essentiel pour les pilotes et leurs équipages, ce qui l'a conduite à bloquer le trafic aérien.
C'est précisément le NOTAM (Notice to Air Missions) qui a été affecté. Distinct du dispositif de contrôle du trafic aérien, il permet d'envoyer des alertes aux avions en circulation pour les informer de conditions qui pourraient affecter la sécurité de leurs vols. Ces alertes peuvent contenir des informations concernant tout événement se déroulant dans l'espace aérien, toute avarie sur la signalisation d’une piste ou sur des feux de sécurité de tours proches, etc.
Suppression involontaire de données
Il faut en général des événements de grande ampleur pour limiter à ce point le trafic aérien. Ce fut déjà le cas lors des attentats du 11 septembre 2001, au moment de l'éruption du volcan islandais Eyjafjöll en 2010 ou, dans une autre mesure, au début de la pandémie de COVID-19. Mais, ce 11 janvier, ce n'est pas ce genre d'événement, qui visiblement ne se produit qu'une fois par décennie, qui aurait provoqué l'annulation de 11 000 vols aux États-Unis.
La FAA (l'agence américaine de l'aviation civile) a déclaré que le fautif serait un sous-traitant qui aurait... « supprimé involontairement des fichiers ». Travaillant à « corriger la synchronisation entre la base de données principale et une base de données de secours », le personnel incriminé n'aurait tout simplement pas suivi les procédures réglementaires.
Un incident « totalement inacceptable »
Il aura fallu près d'une journée à l'agence pour régler ce problème. Entre-temps, une grande partie du trafic aérien civil a été cloué au sol, ce qui a entraîné un grand nombre de retards et d'annulations, et immobilisé des dizaines de milliers de voyageurs. Bien que l'agence ait assuré avoir renforcé la résilience du système par la suite, l'événement n'en est pas moins grave, tant les Américains sont dépendants du transport aérien. La législature américaine a donc décidé de demander des comptes à la FAA.
Entre colère et incompréhension, de nombreux responsables politiques se demandent comment un tel incident « totalement inacceptable » a pu se produire. Ils réclament une enquête pour en déterminer précisément les causes et envisagent déjà de nouvelles réglementations. D'autant plus que, même si l'agence se veut rassurante, certaines compagnies aériennes ont tout de même choisi de ne pas annuler leurs vols, en dépit de l'arrêt du NOTAM. De quoi s'interroger sur leur sérieux et sur celui de la FAA alors que la sécurité des passagers était fortement remise en cause.
Source : Reuters