Selon la dernière étude IFOP pour F-Secure, malgré la récurrence et la gravité des sujets liés à la cybersécurité, les Français ont encore du mal à en assimiler les us et coutumes.
Si la cybersécurité est en grande partie une affaire de pédagogie, le chemin reste encore long pour que chacun possède les connaissances suffisantes pour optimiser sa protection et limiter les risques. L'étude menée par l'institut IFOP pour le compte de la société finlandaise spécialisée dans les sujets cyber F-Secure, publiée ce lundi 17 mai dans la presse, tend à le prouver. Parmi les principaux enseignements issus de cette étude, on retient le décalage entre le discours des entreprises et médias, et le manque de connaissance des Français en la matière.
Ransomware : vous avez dit « rend-son-quoi » ?
Lorsqu'on parle de cybersécurité, les mots qui viennent à l'esprit des Français sont assez sommaires et peu techniques. «Virus », « arnaques », « sécurité », « piratage », « Internet », « protection », « antivirus », « intrusion », « cyberattaque », « informatique » et « identifiants » reviennent régulièrement. Le roi demeure le terme « piratage » (ou « hacker »).
Les termes plus techniques de la cybersécurité sont, quant à eux, moins présents chez le grand public. Par exemple, 22 % des Français connaissent assez bien le terme « phishing », et 21 % le « malware », ce qui reste raisonnable. Pour ces deux termes, seuls 25 à 29 % des sondés ne les connaissent pas du tout.
En revanche, le « ransomware », qui fait pourtant la Une de la chronique sécurité informatique depuis de nombreux mois, ne s'est pas encore fait une place au soleil. Seuls 10 % des Français reconnaissent le connaître assez bien, et 8 % très bien. À l'inverse, 58 % des personnes interrogées ne connaissent pas du tout ce terme, soit près de 6 Français sur 10.
On ne vous parlera alors même pas d'Emotet, le malware le plus dangereux du monde récemment démantelé et définitivement disparu, totalement inconnu de 88 % des Français, et qui est au moins un minimum connu de 7 % d'entre eux. 5% ne le connaissent que de nom.
Les Français rechignent à investir pour leur sécurité informatique
« La vulgarisation est un des grands enjeux de notre société actuelle sur le secteur de la cybersécurité pour les particuliers. Il est plus que jamais nécessaire d'utiliser un langage simple et compréhensible de tous » explique le directeur marketing-produits grand public de F-Secure France, Jonathan Farhi. « Nous savons que nous devons intéresser les particuliers sur des éléments qui les concernent directement comme les données personnelles ou encore les réseaux sociaux utilisés par les enfants » poursuit-il.
Le discours de Jonathan Farhi va dans le bon sens. Et certaines initiatives ont déjà pu émerger ces dernières années, comme le Cybermoi/s de l'ANSSI (Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information), un événement qui constitue la déclinaison français du Mois européen de la cybersécurité et qui a pour but de rendre accessibles à tous, chaque automne durant un mois, les questions des risques liés à la vie numérique.
Nous le disions, la route est encore longue. Si les Français prennent peu à peu conscience de l'intérêt d'investir dans la sécurité informatique (6 sur 10 estimant que se protéger est un enjeu majeur), le discours change dès lors que l'on évoque le coût de cette protection. 80 % des Français ne se voient pas dépenser plus de 50 euros dans un logiciel antivirus, ni dans la sécurité de leurs objets connectés. « Sur l’ensemble des sondés, particuliers comme professionnels, le constat est identique : ceux qui n’ont pas déjà investi n’envisagent pas de le faire dans les prochains mois » note F-Secure. Oui, la route sera très, très longue.
Source : étude IFOP