L'ENISA, l'agence de sécurité de l'Union Européenne, a récemment publié son rapport pour le mois de décembre dans lequel elle met en garde contre les dangers liés à l'utilisation généralisée des smartphones. En rappelant qu'il devrait se vendre 80 millions de terminaux à travers le monde en 2010, soit 20% des téléphones commercialisés au total, l'ENISA explique qu'en France, au Royaume-Uni, en Allemagne, en Espagne et en Italie, l'on dénombrerait 60 millions de mobinautes. L'agence dresse une liste des nombreux problèmes potentiels liés à ces nouveaux usages : fuite d'informations, attaques par phishing, spyware, dispositifs d'espionnage, keyloggers ou encore attaques par DDoS.
Au travers de son rapport l'agence européenne décrit trois types d'usages différents pour les consommateurs (1), des employés (2) et des hauts représentants d'une société ou d'un Etat (3). Les premiers utiliseraient leur smartphone pour la navigation Internet, l'envoi des emails, le micro-blogging, le jeu, le multimédia et les communications privées. Pour les employés d'une firme, le smartphone est un outil de travail via lequel il est possible de consulter son courrier professionnel, gérer son calendrier, ses déplacements ou encore effectuer des appels vers ses clients. Enfin le dernier groupe cible les personnes ayant des communications de nature très sensibles, à cet effet ils se doivent de posséder un terminal chiffré. Dans la mesure où ces usages peuvent se croiser avec par exemple des communications personnelles via un smartphone professionnel, l'ENISA souligne la difficulté de sécurisation.
La perte ou le vol d'un smartphone résultant dans la fuite d'informations est plus susceptible de toucher le consommateur mais l'impact et les risques sont inversement proportionnels lorsque la victime est un employé ou un chef d'Etat. La publication accidentelle de contenus sensibles est un risque important, voire très important pour ces trois catégories. Il peut par exemple s'agir de partager sa position géographique au travers d'un réseau communautaire. La menace par phishing via SMS ou email permettant à une personne malintentionnée de récupérer des informations privées comme le numéro d'une carte bancaire, est jugée "moyenne" dans les trois cas avec cependant un impact plus important pour le troisième groupe. L'attaque peut également être opérée via une application frauduleuse.
Risques de mise en place d'un mouchard
L'ENISA préconise certaines recommendations pour ces trois types d'usages. Les premiers sont ainsi invités à activer le verrouillage automatique de leur terminal, à vérifier la réputation d'une application au sein d'une logithèque avant de l'installer, à prendre connaissance des permissions d'accès des logiciels ou encore à effacer complètement le contenu du smartphone avant de revendre ce dernier. De leurs côtés les entreprises doivent créer une liste blanche des applications potentiellement exécutables par leurs salariés, et ce, afin d'éviter toute fuite d'informations confidentielles. Notons également qu'il est conseillé de chiffrer les espaces de stockage. Enfin du côté des hauts représentants, l'ENISA préconise de ne stocker aucune donnée en local et de n'utiliser aucune application permettant la mise en cache de ces dernières. Il est aussi vivement suggéré de mettre en place un dispositif de chiffrement pour pouvoir passer un coup de fil ou envoyer un SMS ainsi que d'effacer régulièrement le contenu du smartphone.
Retrouvez ce rapport dans son intégralité ici (anglais PDF).