Pour Visa, qui vient de publier un rapport sur la fraude bancaire, même les consommateurs qui pensent savoir repérer des tentatives d'escroquerie peuvent se faire piéger.
Le géant mondial des paiements numériques, Visa, publie un rapport d'étude qui tend à examiner le langage de la fraude et les conséquences qu'il peut avoir sur chacun d'entre nous. Car si l'on s'estime capable de bien identifier les tentatives d'escroquerie qui inondent nos appareils par e-mail, SMS ou autres, le déluge de pièges peut fonctionner.
122 millions de transactions Visa bloquées avant le drame, rien que cette année
À l'approche des fêtes de fin d'année, les escrocs comptent sur les moult occupations des consommateurs, sans doute tentés de baisser un peu la garde, pour les piéger et faire d'eux leurs victimes. Les SMS et autres e-mails de phishing promettant des cadeaux gratuits ou, pire, des incitations à « agir maintenant » pullulent et mettent en danger les utilisateurs, mais aussi les entreprises.
Le dernier rapport publié par Visa, en collaboration avec le cabinet Wakefield Research, montre que les cybermalfaiteurs sont tout à fait capables de dénicher des failles, même chez les utilisateurs les plus technophiles et avertis. Un moyen de dire que personne n'est véritablement à l'abri. 73 % des consommateurs passent à côté des signes d'alerte pourtant décelables dans les communications numériques.
Visa indique avoir bloqué, avant que le mal ne soit fait et sur l'année écoulée, pas moins de 122 millions de transactions frauduleuses, pour un montant total de… 7,2 milliards de dollars. Les exemples de pièges tendus ne manquent évidemment pas : fausse notification de votre fournisseur d'électricité, e-mail vous informant que vous venez de gagner des produits dans votre magasin favori ou offre d'emploi alléchante…
Se faire piéger, ça n'arrive pas qu'aux autres
La clé, c'est de comprendre ce que Visa appelle « le langage de la fraude ». L'entreprise rappelle que « les escrocs ont atteint de nouveaux sommets de perfectionnement, tant par le langage que dans la variété, et personne n'est à l'abri ». Elle a, un peu plus tôt cette année, commandé une analyse linguistique qui vient nous éclairer sur les éléments de langage des individus malveillants. On note ainsi que 87 % des messages frauduleux invitent les consommateurs à résoudre un problème, ou à saisir une offre immanquable.
Ce qui est certain, c'est que les escrocs ont évolué et misent aujourd'hui sur l'écart qui sépare la conscience qu'ont les consommateurs des stratagèmes linguistiques et leur comportement réel. L'un des pièges, selon Visa, consiste à croire que les autres sont plus vulnérables à la fraude que nous. 90 % des consommateurs redoutent que des proches soient victimes d'une arnaque.
D'un point de vue plus personnel et individuel, Visa ajoute que 81 % des personnes interrogées examinent les mauvais détails pour déceler une communication légitime ou malveillante. On portera par exemple davantage d'attention au logo et au nom de l'entreprise, alors que ces éléments font partie des plus faciles à falsifier. « Pour mieux se protéger des fraudeurs, elles auraient intérêt à examiner les détails plus difficiles à falsifier, tels que les numéros de compte ou leurs interactions avec l'entreprise », indique Visa.
Autre signe : 60 % des sondés disent s'assurer que la communication qu'ils reçoivent provient bien d'une adresse e-mail valide. Pourtant, seuls 47 % des consommateurs vérifient véritablement l'orthographe. Les détenteurs de cryptomonnaies, eux, sont en revanche plus prudents, car plus aptes à reconnaître les bons éléments.
Vous perdrez un peu de temps sans doute, mais il n'y a rien de mieux que de prendre quelques minutes pour déchiffrer le langage de la fraude. Ne pas cliquer sur un lien sans avoir vérifié où il vous conduira, activer les alertes d'achat, qui vous avertissent en temps réel sur les achats effectués depuis votre compte, sont des habitudes à prendre. « Appelez le numéro figurant sur le site web de l'entreprise concernée ou au dos de votre carte de débit/crédit si vous avez le moindre doute quant à la validité d'une communication (ne faites pas l'erreur d'appeler le numéro indiqué par l'escroc) », conseille Visa.
Source : Rapport Visa