Une récente enquête a révélé que le FBI a légèrement cafouillé quant à l'utilisation d'un outil informatique développé par une entreprise que l'institution avait placé elle-même sur liste noire.
Le service de renseignement américain est au cœur d'une controverse. Lors de certaines de ses opérations, le FBI a utilisé un outil de surveillance développé par une entreprise israélienne spécialisée dans le hacking, NSO. Problème : la loi fédérale leur interdisait pourtant d'en faire usage. Comment une telle erreur a-t-elle pu se produire ?
Un outil de surveillance discutable
L'outil concerné est baptisé « Landmark » (repère en français), a été acheté et déployé en novembre 2021 par un sous-traitant du FBI en novembre 2021. L'entreprise en question, RIVA Networks, est basée dans le New Jersey et était utile au FBI pour surveiller de près les trafiquants de drogue et fugitifs situés au Mexique. Celle-ci était spécialisée dans l'exploitation des vulnérabilités du réseau téléphonique mexicain pour récupérer des informations cruciales.
Le souci est que NSO avait été placée sur la liste noire du Département du Commerce lors de son acquisition par RIVA Networks. Les entreprises américaines n'avaient dès lors plus le droit de passer des contrats avec l'entreprise israélienne. Pourquoi ? Parce que le logiciel espion développé par NSO a été détourné de nombreuses fois par des gouvernements étrangers un peu partout dans le monde. Malgré cette interdiction, l'utilisation de Landmark a permis au FBI de suivre et de surveiller des individus sans leur consentement partout au Mexique.
Des questions qui restent en suspens
Cette récente révélation soulève tout de même plusieurs questions, dont une principale : pourquoi le FBI n'est pas plus vigilant quant à la contractualisation avec ses sous-traitants ? À partir du moment où RIVA Network a commencé à collaborer avec l'agence fédérale, ne devrait-elle pas exercer plus de supervision sur les process de travail de l'entreprise ? Cela relève d'une certaine forme de négligence de la part d'une institution chargée d'une mission aussi importante que la sécurité intérieure.
Un flou demeure encore sur les détails de cette opération et cette affaire prouve une chose, c'est que la Maison-Blanche n'a pas encore le contrôle total sur l'utilisation de logiciels espions fournis par des entreprises étrangères. NSO, malgré l'interdiction, a réussi à tirer des profits de son outil. Pour le moment, le directeur général de l'entreprise, Robin Gamble, ne s'est pas exprimé sur le sujet.
Source : The New York Times