Kaspersky Labs explique étudier un malware depuis plusieurs mois, lequel cible principalement des organisations en Europe de l'Est mises en place par d'anciens membres de l'URSS mais également au sein de pays de l'Asie Centrale, de l'Europe de l'Ouest et de l'Amérique du Nord. Ce malware aurait infiltré des réseaux informatiques diplomatiques, militaires, aéronautiques, nucléaires, commerciaux, gouvernementaux mais également des laboratoires de recherches scientifiques. Selon les informations recueillies par les experts en sécurité, ces attaques seraient effectuées depuis mai 2007 ; elles sont donc passées inaperçues pendant plus de 5 ans.
Cette opération, baptisée « Red October » s'articulait autour de serveurs de commandes hébergés sur plus d'une soixantaine de domaines et principalement déployés en Allemagne et en Russie. Ces serveurs se positionnaient donc en proxy afin de masquer le serveur de commande principal. Le malware était en mesure de récupérer des informations hébergées dans des smartphones (iPhone, Nokia, Windows Mobile) et d'infiltrer des équipements réseaux (notamment ceux de Cisco). Sur l'ordinateur de la victime, le serveur de commandes pouvait récupérer le contenu de disques externes, les base de données des emails d'Outlook ou encore les fichiers hébergés sur un serveur FTP local. Le malware a notamment exploité des failles au sein des logiciels Microsoft Excel et Microsoft Word.
Kaspersky Labs explique avoir découvert cette vaste campagne au mois d'octobre dernier par une personne tierce souhaitant rester anonyme. Il y aurait plusieurs centaines de machines infectées dont 35 en Russie, 21 au Kazakhstan, 15 en Azerbaïdjan et en Belgique, 14 en Inde, et 10 en Afghanistan et en Arménie. La France est également concernée, notamment au niveau de ses infrastructures diplomatiques et militaires. Selon Kaspersky Labs, moins de 5 ordinateurs seraient cependant touchés dans l'Hexagone.
« Pour l'heure rien n'indique qu'il s'agit d'une attaque mise en oeuvre par un gouverment », expliquent les experts en sécurité, avant d'ajouter : « de toute évidence, les informations volées par les hackers sont de la plus haute importance et incluent des données géopolitiques pouvant être utilisées par des états ». Celles-ci devraient commercialisées sur le marché noir.
Les anglophones retrouveront davantage d'informations sur la campagne « Red October » sur cette page. Ce n'est pas la première fois qu'une vaste affaire de cyber espionnage est mise à jour. En mars 2009, des chercheurs canadiens de l'institut MonkCenter for International Studies affirmaient avoir découvert un gigantesque réseau d'espionnage informatique chinois au travers duquel plus de 1200 ordinateurs auraient été infiltrés dans 103 pays différents.