Nouvel épisode dans le feuilleton qui oppose les Etats-Unis et la Chine en matière de cyberdéfense. Cette fois, les accusations proviennent directement du Pentagone qui, dans un rapport de 83 pages, accuse formellement la Chine de tenter de récupérer des informations sur les moyens de défense américain, en vue de progresser dans ce domaine.
Il s'agit bien là de l'accusation la plus frontale jamais adressée entre les deux puissances mondiales. Jusqu'à présent, les tensions portaient plutôt sur des attaques menées sur des entreprises privées. Récemment, la polémique avait enflé après que plusieurs grands médias américains ont fait l'objet d'attaques informatiques.
« Des attaques directement attribuables à la Chine »
Dans son rapport, le Pentagone ne passe pas par quatre chemins. Page 36, il explique ainsi qu'en 2012, « de nombreux réseaux informatiques à travers le monde, dont ceux détenus par le gouvernement américain, ont continué à faire l'objet de tentatives d'intrusions, dont certaines sont directement attribuables au gouvernement et à l'armée chinoise ».
Pour l'institution, ces attaques ont visé à soustraire des informations portant sur les secteurs industriels soutenant les programmes de défense américain. De quoi, poursuit le Département de la Défense, en faire bénéficier l'industrie de la défense chinoise et des nouvelles technologies. Voir même être en mesure de se représenter les réseaux de défense américains, ses moyens logistiques et ses compétences militaires qui auraient pu être exploitées en tant de crise.
Un rapport qui n'a visiblement pas ravi les dirigeants chinois, à en croire la réaction de la porte-parole du ministère des affaires étrangères, Hua Chunying. Elle relève ainsi « des commentaires irresponsables », à propos d'une hausse des moyens de défense « normale et justifiée ». Pour elle, le rapport n'est tout simplement pas bénéfique « pour la confiance mutuelle que se portent les Etats-Unis et la Chine ».