Une mise à niveau très attendue de la deuxième plus grande crypto-monnaie est maintenant en ligne, apportant de nouveaux changements clés à Ethereum (ETH).
La mise à jour (hard fork) baptisée « London » apporte des améliorations concernant la façon dont les utilisateurs interagissent avec le réseau.
Pourquoi cette mise à jour ?
La situation a toujours été difficile pour les utilisateurs d’Ethereum. La
blockchain a depuis longtemps un problème de mise à l’échelle, et ses frais de transaction sont souvent imprévisibles et parfois très élevés. Le problème s’est aggravé au cours des derniers mois en raison d’un regain d’intérêt pour les tokens non fongibles (NFT), qui sont pour la plupart émis sur Ethereum, ainsi que d’une croissance exponentielle de la finance décentralisée (DeFi).
Les modifications apportées au protocole n’ont pas grand-chose à voir avec la ville de Londres, elles visent à résoudre bon nombre de ces problèmes en détruisant ou en « brûlant » des ethers et en modifiant le fonctionnement des frais de transaction afin de les rendre plus prévisibles.
Coup d’envoi réussi pour Ethereum 2.0 !
Qu’est-ce que l’EIP-1559 ?
La mise à jour London apporte 5 propositions d’amélioration qui ont été validées par les mineurs du réseau. Ce sont les EIP, pour « Ethereum Improvement proposal ». L’EIP-1559 est l’une des principales évolutions de la mise à jour London.
En résumé, l’EIP-1559 modifie le fonctionnement des frais de transaction et introduit une composante déflationniste dans l’offre d’ethers (ETH) en circulation. Ainsi, l’EIP-1559 change le mécanisme de fixation des frais lorsqu’on réalise une transaction sur Ethereum. Dans le modèle actuel, l’utilisateur propose un prix de son choix et les mineurs sont libres de l’accepter ou non. Ces derniers peuvent estimer que ce n’est pas suffisant, auquel cas l’utilisateur risque d'attendre longtemps avant que son opération soit traitée. L’expérience de l’utilisateur est donc améliorée en diminuant la variance et les délais d’attente pour l’approbation des transactions, puisque les mineurs peuvent s’adapter aux périodes de forte demande.
Actuellement, les frais de transaction sont entièrement reversés aux mineurs. Après l’EIP-1559, la partie de la transaction qui correspond au prix de réserve sera brûlée, c’est-à-dire que ces ethers seront retirés de l’offre en circulation. Autrement dit, une partie des ethers qui auraient été versés au mineur seront désormais brûlés, ce qui détruit définitivement une partie de l’offre en circulation de la crypto-monnaie.
En moins d'une semaine, ce sont pas moins de 21 200 ethers qui ont été brûlés, soit environ 67,2 millions de dollars. Toutefois, on ne peut pas parler de fonctionnement déflationniste ; pour cela, il faudrait détruire plus d’ethers qu'il ne s'en crée, sachant que 2 ETH sont créés chaque fois qu’un bloc est validé.
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Une étape vers Ethereum 2.0
Cette mise à jour majeur du protocole ouvre la voie à Ethereum 2.0, une mise à niveau et une refonte totale du réseau qui introduit le consensus dit « Proof-of-Stake (PoS) », ou preuve d’enjeu. La preuve d’enjeu vise à fournir une méthode de sécurisation du réseau plus efficace sur le plan énergétique en exigeant que les validateurs verrouillent des ETH dans un contrat de dépôt, plutôt que de résoudre des énigmes cryptographiques en utilisant de la puissance de calcul.
Depuis la mise à jour à jour le 4 août, le prix de l’Ether a augmenté d’environ 27%. L’ETH s’échange, au moment de la publication de cet article, à 3 150 dollars.
Source : CNBC