Le département américain de la Justice (DOJ) a déclaré avoir stoppé et démantelé trois campagnes de collecte de fonds reposant sur des crypto-monnaies et impliquant des organisations terroristes.
Ce faisant, le département dit avoir saisi l'équivalent de plusieurs millions de dollars en crypto.
Des centaines de comptes concernés
Les responsables ont également procédé à la saisie de plus de 300 comptes, de quatre sites web et de quatre pages Facebook liées aux campagnes de financement. Selon l'organisme, « ces actions représentent la plus grande saisie de crypto-monnaie jamais réalisée par le gouvernement dans le contexte du terrorisme. »
Il ajoute : « L'action montre comment différents groupes terroristes ont également adapté leurs activités de financement du terrorisme à l'ère cybernétique. » Steven Mnuchin, le secrétaire au Trésor a déclaré : « Les réseaux terroristes se sont adaptés à la technologie, effectuant des transactions financières complexes dans le monde numérique, y compris via des crypto-monnaies. »
Si le communiqué publié par le département de la Justice le 13 août ne précise pas le montant exact de la somme saisie, le New York Times avance le chiffre de deux millions de dollars, sous la forme de Bitcoins et d'autres crypto-monnaies.
Des fonds bloqués
Parmi les organisations concernées par ces collectes, on trouve Al-Qaïda, l'État islamique, ainsi que les brigades Al-Qassam, la branche armée du Hamas.
Outre les saisies, les responsables ont également mis sur liste noire des comptes privés contenant plusieurs millions de dollars supplémentaires de monnaie virtuelle. Cela doit rendre plus difficile leur utilisation par les personnes les détenant.
Les campagnes de collecte, essentiellement menées sur Internet, utilisaient différentes plateformes, notamment vidéo, pour leur promotion. À propos de la campagne menée par les brigades Al-Qassam, le communiqué du DOJ précise ainsi que « leurs sites web proposaient en vidéo des instructions permettant de faire des dons de manière anonyme, notamment en utilisant des adresses bitcoin uniques. »
Dans certains cas, les organisations se présentaient comme un organisme de bienfaisance. Dans d'autres, elles ont utilisé la pandémie de Covid-19 pour prétendre avoir des équipements de protection (notamment des masques N95) à vendre. Des réseaux, comme l'application fondée sur le cloud Telegram, ont ensuite été sollicités pour le blanchiment de l'argent.
Finalement, l'opération de démantèlement aura fait intervenir différents organismes, notamment le FBI, le département de la sécurité intérieure ainsi que l'unité spécialisée dans la cybercriminalité, l'Internal Revenue Service (IRS).