Les opérations menées par les hackers à l'origine des ransomwares REvil/Sodinokibi ont été rentables. D'après un rapport publié par la société de télécommunications néerlandaise KPN, plus de 38 millions de dollars auraient été accumulés par les pirates au cours des cinq derniers mois
Le département de cybersécurité de l'entreprise affirme avoir recensé 150 000 infections uniques, avec une rançon moyenne de 260 000 dollars par entreprise infectée.
Les victimes préfèrent éviter les médias
REvil fait partie de la famille des RaaS (Ransomware-as-a-Service), un logiciel mis à disposition des hackers (parfois gratuitement) qui, lorsqu'il infecte un ordinateur, le bloque et permet au hacker de réclamer une rançon en échange de son contrôle.Le logiciel est personnalisable jusqu'à un certain niveau. KPN a ainsi déterminé que les 150 000 infections enregistrées venaient toutes de 148 versions différentes de REvil. Pour le savoir, l'entreprise aurait intercepté les communications émises par les ordinateurs infectés par le ransomware. Cela lui a permis de suivre l'évolution du nombre d'infections actives, le nombre d'infections par attaque, mais aussi les sommes d'argent réclamées pour chacune d'entre elles.
Toutes ces attaques auraient été menées au cas par cas par les hackers, personnalisant le logiciel selon la cible à atteindre. Pourtant, KPN précise que « certaines attaques ont eu lieu à grande échelle, bloquant plus de 3 000 systèmes en une seule attaque ». Dans certains cas, les attaques ont fait parler d'elles (nous avions d'ailleurs déjà mentionné le ransomware plus tôt en janvier), mais d'après l'opérateur, la plupart des sociétés touchées préfèrent rester discrètes.
Des attaques à plus d'un million de dollars
Les pirates ont déjà extorqué plus de 38 millions de dollars, avec une moyenne de 260 000 dollars par entreprise. Certains cas ont dépassé le million de dollars. La moyenne par infection, elle, s'établissait plutôt autour de 48 000 dollars, un montant bien supérieur, rapporte ZDNet, aux 1 000 ou 2 000 dollars généralement demandés dans ces situations. KPN a également fourni un graphique annoté, identifiant clairement des pics d'activité sur ces derniers mois.D'ailleurs, les « performances » de REvil portent l'ensemble de son secteur : d'après le rapport de la société Coveware, la rançon moyenne par infection a plus que doublé en l'espace d'un trimestre, passant de 41 198 dollars au troisième trimestre 2019 à 84 116 dollars au dernier trimestre. L'enseigne place la prolifération de REvil et de Ryuk (un autre ransomware) parmi les principales causes de cette augmentation. Celle-ci pourrait d'ailleurs se poursuivre, la personnalisation de REvil rendant son traçage particulièrement complexe...
Source : ZDNet