Les coûts pour le pays ont explosé avec l'envolée des délits aux cartes bancaires, qui ont bondi de 500% cette année.
Le moins que l'on puisse dire, c'est que la note est salée pour la Russie. La cybercriminalité a coûté autour de 3 600 milliards de roubles (soit 40 milliards d'euros) aux citoyens et entreprises russes en 2020. Le phénomène s'explique en partie par l'appel des autorités à utiliser plus massivement les cartes bancaires, dans le but de limiter au possible la circulation d'argent liquide. Et ainsi réprimer l'économie souterraine du pays des Tsars. Un sacré succès pour les cybercriminels.
Le secteur privé russe en proie aux hackers
Pour la Sberbank, qui a livré cette donnée, cet impressionnant coût est hélas logique. Car une utilisation plus courante de la carte bancaire a entraîné un bond de 500% des délits aux cartes bancaires, en 2020, selon le ministère de l'Intérieur. Les citoyens et les entreprises ont été frappés parce que plus exposés et moins protégés face aux cybercriminels.
Pour le vice-président de la plus grande banque du pays, Stanislav Kuznetsov, « le secteur privé est le plus vulnérable : tout est visé, des comptes clients aux données financières et aux documents d'appel d'offres », a-t-il expliqué. Le dirigeant avance le chiffre de 2,3 millions de comptes actifs sur le dark web, qui exerceraient directement depuis la Russie dans le but de revendre des données dérobées.
La fraude téléphonique, une pratique qui se répand
Pour piéger leurs victimes, les cybercriminels semblent emprunter à l'ingénierie sociale. Plus précisément, c'est souvent par l'intermédiaire de la fraude téléphonique qu'ils parviennent à duper leurs cibles, en se faisant passer pour un employé de banque. Il est facile, ensuite, d'obtenir les données bancaires des personnes peu averties.
La technique est en tout cas de plus en plus courante en Russie. La fraude téléphonique pourrait, à elle seule, faire perdre jusqu'à 10 milliards de roubles aux Russes en 2020. En 2019, la Banque centrale russe avait déjà capté plus d'un demi-million de transactions frauduleuses sur des comptes bancaires appartenant à des particuliers et entreprises du pays.
La Sberbank est parvenue à identifier la provenance des attaquants informatiques qui frappent la Russie. La banque indique ainsi que la majorité exerce depuis l'Allemagne, le Venezuela et l'Ukraine, sans oublier la Russie.
Source : Reuters