Le FBI, Interpol et Europol ont annoncé en début de semaine l'arrestation d'une centaine de personnes dans 19 pays. Ces dernières ont toutes un lien présumé avec le malware BlackShades, qui permet de prendre le contrôle des ordinateurs infectés à l'insu de l'utilisateur, et notamment de prendre des photos grâce à la webcam qui y est connectée. Mais ce n'est pas tout, puisque le logiciel malveillant peut également chiffrer des dossiers et récupérer des données présentes sur la machine.
Le communiqué publié par Europol explique que les autorités des différents pays ont « perquisitionné 359 habitations et confisqué plus de 1100 dispositifs de stockage de données, dont des ordinateurs, des téléphones, des routeurs, des disques durs externes et des clés USB. » De l'argent, de la drogue et des armes à feu non enregistrées ont également été trouvés dans certains cas.
Les Pays-Bas, la Belgique, la France, l'Allemagne, le Royaume-Uni, la Finlande, l'Autriche, l'Estonie, le Danemark, les USA, le Canada, le Chili, l'Italie, la Moldavie et la Suisse font partie des pays ciblés par le coup de filet. En France, une cinquantaine de perquisitions ont mené à la mise en garde à vue de 26 personnes, dont deux adolescents dans le sud du pays. Parmi les Français placés en garde à vue, 7 ont reconnu utiliser le logiciel à des fins malveillantes, et 8 ont admis s'en servir pour attaquer des plateformes de jeux en ligne. Aux Pays-Bas, un homme de 18 ans est accusé d'être à l'origine de l'infection de 2000 machines et d'avoir piraté des webcams pour prendre des photos de femmes à leur insu.
Vendu sur Internet au tarif de 40 dollars, le malware BlackShade aurait, selon le FBI, rapporté plus de 350 000 dollars à ses créateurs entre septembre 2010 et avril 2014. Plusieurs personnes soupçonnées d'être à l'origine du logiciel et d'en faire commerce ont également été arrêtées.