Apple a déposé une plainte contre NSO Group pour dénoncer son utilisation du spyware Pegasus.
L'entreprise espère également pouvoir faire interdire l'utilisation de ses appareils, de ses services et de sa technologie par NSO.
Une deuxième plainte contre NSO
Les problèmes s'accumulent pour NSO Group, l'entreprise à l'origine du spyware Pegasus. Après une plainte de Microsoft, Facebook et Google, et après avoir plus récemment été mis sur liste noire par les États-Unis, c'est désormais Apple qui s'en prend au vendeur de spywares israélien. La firme de Cupertino a annoncé avoir déposé une plainte contre NSO Group et sa société mère.
Elle y dénonce l'installation de Pegasus sur les téléphones de ses utilisateurs, notamment les journalistes, activistes, dissidents, chercheurs et politiques. « Les acteurs sponsorisés par un État comme NSO Group dépensent des millions de dollars pour des technologies de surveillance sophistiquées sans avoir à rendre de comptes. Il faut que cela change » indique Craig Federighi, le vice-président de l'ingénierie logicielle chez Apple.
Avec cette plainte, Apple espère obtenir une interdiction d'utilisation de ses appareils, systèmes et technologies par NSO Group. Elle demande également réparation pour « les violations flagrantes de la loi américaine fédérale et des États par NSO Group ». L'entreprise dénonce notamment la création de plus d'une centaine d'Apple ID utilisés pour distribuer le spyware sans que les victimes soient alertées.
Apple réaffirme son soutien à Citizen Lab
En plus de cette action en justice, Apple a annoncé soutenir les organisations qui travaillent dans la recherche sur la cybersurveillance. Elle cite Citizen Lab et Amnesty Tech, qui sont à l'origine d'une partie des découvertes sur Pegasus et sur FORCEDENTRY, la faille utilisée. La Pomme promet de soutenir ce type d'organisations à hauteur de 10 millions de dollars et de leur verser les dommages et intérêts récupérés à la suite du procès. Elle annonce aussi qu'elle fournira gratuitement à Citizen Lab toutes les données et aides nécessaires à la poursuite de sa mission.
Le directeur de Citizen Lab, Ron Deibert, a d'ailleurs salué cette plainte, en félicitant Apple « de les [NSO Group] tenir responsables de leurs abus » et espérant « qu'Apple contribuera à rendre justice à tous ceux qui ont été victimes de la conduite irresponsable de NSO Group ».
Cette plainte ne va pas contribuer à améliorer la position de NSO Group, qui en plus d'avoir récemment perdu celui qui devait devenir son P.-D.G., est désormais considéré par l'agence de notation Moody's comme étant susceptible de faire défaut. En cause : ses 500 millions de dollars de dettes.