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Le ciel semble toujours plus se noircir pour plusieurs firmes proposant des solutions VPN appliquant une politique de non-journalisation des pratiques de leurs utilisatrices et de leurs utilisateurs.

De plus en plus traînés devant les tribunaux par les studios de cinéma pour des faits de piratage, ces réseaux privés virtuels sont également accusés par les plaignants de favoriser des activités pénalement répréhensibles allant jusqu'au meurtre.

Les studios hollywoodiens en ont après les VPN, et pas seulement pour le piratage de leurs productions

Mieux vaut ne pas se présenter dans un studio hollywoodien comme salarié d'une firme proposant une solution VPN. Alors que les procédures entre, d'un côté, l'industrie du cinéma, et de l'autre, les fournisseurs de réseaux virtuels privés, se démultiplient depuis 2021, le ton monte encore d'un cran. Depuis le mois de mars 2022, Kape Technologies, notamment propriétaire d'ExpressVPN, CyberGhost et Private Internet Access (PIA), fait l'objet d'une procédure engagée par pas moins de 26 sociétés cinématographiques américaines au Colorado (États-Unis).

Mais, en plus des traditionnelles accusations ciblant les VPN comme des outils privilégiés pour pirater les productions cinématographiques des compagnies en question, ces dernières se plaignent également de certaines campagnes marketing. Selon Wired, plusieurs fournisseurs de VPN se vantent de favoriser des comportements répréhensibles chez leurs utilisatrices et utilisateurs grâce à l'anonymat permis par l'usage du VPN.

Pour mieux comprendre la situation, certains VPN, notamment les services payants les plus performants du marché, garantissent à leurs clientes et clients l'application d'une stricte politique de non-journalisation. En d'autres termes, cela signifie qu'en plus de favoriser l'anonymat par l'emploi d'une adresse IP factice, ces firmes n'enregistrent pas les pratiques de leurs usagers et ne peuvent donc pas les fournir à la police en cas d'enquête.

Les accusés arguent que leur priorité demeure la protection de la vie privée de leurs usagers

Le fait est que le consortium de plaignants n'y va pas avec le dos de la cuillère : « Enhardis par les promesses des accusés [NB: Kape Technologies] stipulant que leur identité ne peut pas être divulguée, les utilisateurs finaux des accusés utilisent leurs services VPN non seulement pour se livrer à un piratage généralisé de films, mais aussi à d'autres comportements criminels scandaleux tels que le harcèlement, le piratage illégal et le meurtre ».

De leur côté, les solutions VPN de Kape Technologies répondent que l'objet de la plainte demeure la violation du droit d'auteur. Pas de quoi refroidir les ardeurs des plaignants qui se concentrent notamment sur la figure de Rick Falkvinge, ancien responsable de la confidentialité chez PIA. Ce dernier, également client chez ExpressVPN, a reconnu avoir téléchargé du contenu pédopornographique (CSAM) et être favorable à sa légalisation. Au-delà de l'issue-même de ce procès, la question de l'anonymat total des usagers de certaines suites VPN et de l'application d'une politique de non-journalisation, revient une fois encore sur le devant de la scène.

Source : Wired