L'agence européenne Europol et la police espagnole ont annoncé, mercredi, avoir démantelé un vaste réseau pirate de streaming, dont les bénéfices annuels sont estimés à trois millions d'euros.
Une enquête conjointement menée par la police espagnole et Europol, démarrée en 2020, a conduit, ce 16 novembre, à l'arrestation en Andalousie de quatre personnes, toutes à Malaga, soupçonnées d'avoir monté un vaste réseau de 95 revendeurs situés un peu partout sur le Vieux Continent. Les instigateurs avaient bâti un réseau payant de sites de streaming vidéo proposant un nombre colossal de contenus, en toute illégalité.
95 revendeurs pirates installés partout en Europe
Le réseau criminel démantelé distribuait de manière illégale et auprès de 500 000 utilisateurs européens du contenu audiovisuel prenant la forme de sites de streaming hébergeant 2 600 chaînes de télévision et 23 000 films et séries. Les pirates utilisaient de nombreux sites web pour promouvoir et vendre des services par abonnement bien réels.
Durant les perquisitions, les agents ont découvert et déconnecté une dizaine de panneaux d'administration, connectés à 32 serveurs situés en France, aux Pays-Bas et en Espagne, où étaient hébergés les contenus détournés. Les autorités ont aussi saisi 2 800 euros en espèce, du matériel informatique et mis la main sur deux véhicules dont on estime la valeur à 180 000 euros. Les enquêteurs ont en outre bloqué huit comptes bancaires.
Pour faire connaître leurs forfaits au plus grand nombre, les criminels étaient parvenus à monter un réseau de 95 revendeurs installés en Espagne, au Portugal, à Chypre, à Malte, en Grèce et même au Royaume-Uni. Ces revendeurs achetaient des abonnements en gros auprès des pirates espagnols, avant de les revendre à des dizaines de milliers d'utilisateurs.
3 millions d'euros blanchis chaque année
Selon la police ibérique, l'organisation blanchissait l'équivalent de trois millions d'euros chaque année. Une opération particulièrement lucrative qui passait par l'achat de biens meubles et de biens immobiliers dans la province de Malaga, ainsi que par des transferts de fonds via des entreprises espagnoles, le tout vers des comptes ouverts et gérés dans des paradis fiscaux.
Pour donner un accès illimité aux chaînes et contenus des différentes plateformes payantes, les pirates utilisaient des comptes, identifiants et mots de passe volés qui permettaient alors de décoder puis de transmettre les contenus aux utilisateurs.
Si pour l'instant, seules quatre personnes ont été appréhendées, la police espagnole et Europol poursuivent leur enquête pour identifier, partout sur le continent, qui et où peuvent être les autres individus impliqués.
Source : Police espagnole