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L'Hadopi a dévoilé les chiffres d'une étude qui témoigne à quel point le piratage met à mal certaines entreprises, exploitants et diffuseurs.

Le piratage est aujourd'hui un fléau dénoncé par de nombreux acteurs qui, depuis plusieurs mois ou années voient leurs clients, anciens ou potentiels, se détourner des canaux et plateformes officiels pour privilégier le visionnage illégal, en téléchargement, en streaming ou en live. La Haute autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits sur Internet, l'Hadopi, a fait les comptes. Selon l'autorité publique indépendante, le piratage a causé un manque à gagner de 1,03 milliard d'euros sur les contenus détournés. Soit 9% du marché global.

Près de 12 millions de Français profitent de contenus piratés, chaque mois

Selon l'étude de l'Hadopi dévoilée mercredi, près de 12 millions de personnes (11,8 millions plus exactement) accédaient, chaque mois et en 2019, à des contenus culturels, sportifs et audiovisuels dématérialisés de façon illicite. Pour le manque à gagner que l'on connaît désormais.

C'est en effet la première fois que la Haute autorité mesure l'impact économique de la consommation illégale de contenus audiovisuels et sportifs. Le tout grâce au travail accompli par le cabinet de conseil PMP, mandaté pour mener l'enquête auprès de 2 500 internautes français, en s'appuyant par ailleurs sur des données fournies par Médiamétrie.

Au plus fort de la crise, en mars, au début du tout premier confinement, l'accès illégal à des contenus dématérialisés était une pratique répandue chez 13,6 millions de Français.

Deux pratiques qui se démarquent grâce à la croissance des débits terrestres et mobiles

Le piratage fait subir un impact économique très important aux industries évoquées, de l'argent perdu qui vient s'ajouter, pour diverses d'entre elles, à des sommes déjà perdues du fait de l'arrêt des événements physiques. Le fléau causerait la destruction potentielle de 2 650 emplois, rien qu'à cause du piratage, comme l'a souligné le patron de l'Hadopi, Denis Repone.

Les pertes subies par le piratage s'élèvent à 310 millions d'euros concernant les ventes physiques, à 260 millions d'euros s'agissant de la vente d'abonnements à la télévision payante, et à 320 millions d'euros pour les finances publiques, qui ne perçoivent pas la TVA, l'impôt sur les sociétés, sur le revenu ni les charges sociales et patronales qu'elles devraient percevoir, si les adeptes des contenus diffusés illégalement consommaient de façon licite.

L'autorité, qui a indiqué avoir envoyé 10 millions d'avertissements aux Français depuis le lancement du dispositif il y a près de 10 ans, fait la chasse aux nouveaux modes de diffusion des contenus piratés. Le visionnage en direct (d'un match de foot par exemple) et ce que Denis Repone appelle « l'IPTV illicite », c'est-à-dire l'accès à bas prix à des contenus illégaux à l'aide d'une application ou d'un boîtier, font partie des pratiques qui se sont beaucoup répandues, notamment grâce à la montée des débits mobiles et du déploiement de la fibre optique en France.

Source : webinaire Hadopi