L'autorité chargée de surveiller les téléchargements illégaux en France, la Hadopi, fonctionne encore. Et au cas où vous le ne sauriez pas, elle continue de vous surveiller.
Qu'il est loin le temps où les politiques comptaient sur la Hadopi pour mettre un frein aux téléchargements illégaux sur internet. Déjà critiquée (ou raillée) à l'époque pour sa focalisation sur les échanges en peer to peer (p2p) effectuées sur des interfaces comme eMule ou BitTorrent, laissant ainsi de côté le téléchargement direct et le streaming illégal, elle semblait s'être complètement évaporée. Or, si son activité a grandement été réduite, et son nom disparu des radars suite à sa fusion en 2022 avec le CSA pour donner naissance à l'Arcom, elle continue d'envoyer des courriers aux Français.
Les services de l'ex-Hadopi au ralenti
Les services de feu la Hadopi avertissent toujours ! Mais beaucoup moins de gens. C'est que des documents de l'Arcom, auxquels a accédé le média L'Informé, montrent bien. Ils avaient ainsi en 2018 étudié 14 millions de dossiers, et émis 1,2 million de premiers avertissements, assortis dans 150 000 cas d'une seconde recommandation.
Quelques années plus tard, les locaux doivent être moins bruyants chez le régulateur du web. Car, pour le premier semestre 2023, il n'a eu à traiter que 1,252 million de dossiers. Pire, le nombre de premiers avertissements lancés dans la même période s'est effondré à 64 621, quand le nombre de seconds avertissements a reculé à 16 812.
Les VPN et le streaming payant changent la donne
Malgré cela, il ne faut pas croire que ceux téléchargeant illégalement soit totalement hors de danger. Sur ce même premier semestre 2023, 479 suites judiciaires ont été décidées, avec au final 232 classements sans suite, 81 condamnations à une amende allant de 150 à 500 euros, une trentaine de condamnations à une amende de 100 à 1000 euros, et le reste de rappels à la loi.
D'après un rapport de l'Arcom en date de 2022, ce sont en partie les changements de pratiques des internautes qui sont à l'origine de la baisse de cette activité. Sur le versant illicite, la prédilection pour le streaming illégal, le téléchargement direct et l'utilisation de plus en plus massive des VPN rendent les méthodes de la Hadopi obsolète. Du côté légal, l'explosion de l'offre de streaming légal, qu'il soit audiovisuel comme Netflix, ou musical comme Spotify, tend à réduire le nombre d'internautes transgressant la loi. Alors, faut-il continuer sur cette voie ?
Source : L'Informé