Vendredi dernier, une attaque informatique de grande ampleur a ciblé le CHU de Rouen et paralysé le système d'information de l'établissement. Le personnel a donc été contraint, pendant plusieurs jours, de se passer d'ordinateurs, ce qui a entraîné de nombreux retards. Si on ignore pour l'heure l'origine du piratage, il s'agirait d'une attaque par ransomware.
Depuis quelques années, les établissements de santé sont particulièrement visés par les cyberattaques, car ils contiennent des données sensibles, parfois sans disposer des moyens nécessaires à leur sécurité informatique. Vendredi dernier, c'est le centre hospitalier universitaire (CHU) de Rouen qui en a été victime.
Infection informatique en milieu hospitalier
L'attaque a débuté en début de soirée, ciblant prioritairement des applications critiques, comme celles dédiées à l'accueil des patients et à la rédaction des prescriptions, et rendant impossible l'accès aux données. Rapidement, la décision a été prise d'arrêter tous les ordinateurs du CHU, afin d'enrayer la propagation de l'infection.Évidemment, un tel incident n'a pas été sans conséquence pour le personnel, qui se repose quotidiennement sur les outils informatiques. Durant tout le week-end, les équipes ont ainsi dû s'adapter, en revenant « à la bonne vieille méthode du papier et du crayon », d'après les termes de Rémi Heym, Directeur de la communication du CHU.
CCleaner à nouveau la cible d'un piratage visant à modifier les téléchargements du logiciel
Plus de mails, plus d'accès au dossier médical des patients, plus de transmission informatique des résultats d'analyse... Si le personnel médical est tout de même parvenu à faire tourner l'établissement, de nombreux retards ont été enregistrés dans plusieurs services, allant parfois jusqu'à « plusieurs heures » pour une prise en charge aux urgences. Néanmoins, l'essentiel semble avoir été assuré, dans la mesure où la direction du CHU affirme qu'il n'y pas eu de « mise en péril de la santé des personnes hospitalisées ».
Une demande de rançon à venir ?
Hier soir, la situation n'était pas encore totalement rétablie, mais les équipes informatiques s'affairaient à redémarrer progressivement les applications nécessaires au fonctionnement de l'hôpital. Avec l'aide de l'Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information (Anssi), ils avaient pu relancer environ un quart des logiciels de l'établissement.À l'heure actuelle, on ignore tout de l'origine de la cyberattaque et de sa motivation. Néanmoins, il semblerait que le CHU ait été confronté à un piratage par ransomware, chiffrant les données en l'échange d'une rançon. Mais la direction, qui a indiqué qu'elle refuserait de payer si une telle demande lui parvenait, a affirmé n'avoir reçu aucune sollicitation de ce type. Néanmoins, le parquet de Paris a ouvert une enquête au sujet d'un « piratage visant un système informatique de l'État en bande organisée », mais aussi d'une « tentative d'extorsion en bande organisée ».
Source : Le Monde