IPTV : definition, légalité, protocoles.... tout savoir

Alors que le service DAZN, devenu le diffuseur officiel des matchs de la Ligue 1, fait parler de lui avec sa pratique tarifaire, l'IPTV est remis au devant de la scène. Mais qu'est-ce que c'est exactement ? Commet y accéder ? Et surtout, est-ce légal ?

Lorsque vous souhaitez regarder des films, séries et programmes à la télévision, vous avez peut-être désormais le réflexe d'ouvrir une application de streaming ou de VOD, plutôt que de zapper sur les différentes chaines jusqu'à trouver un programme qui vous plait. Ce que vous utilisez, c'est l'IPTV, une technologie de diffusion de contenus via le protocole internet.

Si le terme, peu courant au quotidien, désignait au premier abord les contenus accessibles via les box des fournisseurs d'accès internet, il a dorénavant pris un sens plus large et englobe également le streaming et les services de catch-up TV. Par rapport à la télévision classique, l'expérience des utilisateurs est beaucoup plus personnalisée, avec la possibilité de sélectionner précisément les programmes qu'ils souhaitent visionner à un instant précis. Il y a de nombreuses manières d'en profiter, que nous détaillons dans cet article.

Qu'est-ce que l'IPTV ?

Le terme IPTV est un acronyme anglais pour Internet Protocol Television. Comme son nom l'indique, il couvre une technologie de diffusion de contenus via le protocole internet, avec une bande passante dédiée, en opposition au fonctionnement de la télévision hertzienne ou par satellite. Ainsi, l'IPTV concerne les programmes diffusés par les box des fournisseurs internet comme Orange, SFR, Bouygues Telecom et Free.

Mais aussi, par abus de langage, les programmes diffusés par les services de vidéo à la demande (SVOD) comme Canal Plus, Netflix, Amazon Prime Video, etc. et de catch-up TV (télévision de rattrapage, en replay/différé) avec Kodi, Molotov, ou encore France TV. Il s'agit donc d'une technologie très commune dont le nom est assez peu utilisé, sauf pour faire référence à ses usages illégaux.

En effet, l'IPTV peut se révéler illégal dès lors qu'il ouvre l'accès à des programmes pour lesquels le diffuseur ne dispose pas des droits, censé être négociés avec les créateurs et/ou propriétaires des contenus. Pour rester dans la légalité, il suffit alors de s'abonner auprès d'entreprises sérieuses comme celles citées précédemment ; on peut également mentionner d'autres acteurs tels que Disney Plus, Eurosport ou encore Bein Sport.

Flexible et compatible avec les technologies numériques actuelles, l'IPTV permet à ses utilisateurs d'accéder à un large éventail de contenus en streaming, tels que des chaînes de télévision, des films, des séries, des émissions sportives et bien plus encore, à partir de divers appareils connectés comme les téléviseurs, les smartphones, les tablettes ou les ordinateurs.

L'IPTV offre également une expérience utilisateur personnalisée, puisque les utilisateurs peuvent choisir parmi une sélection de chaînes et de contenus spécifiques à leurs intérêts et à leurs préférences. Mieux encore, l'IPTV permet souvent des fonctionnalités avancées telles que la programmation d'enregistrements, la lecture en différé et la possibilité de revoir des émissions déjà diffusées.

Il existe différentes manières d'accéder à l'IPTV via les télévisions intelligentes, les box Android ou encore les applications IPTV. Et, en somme, l'IPTV révolutionne la manière dont nous consommons les contenus audiovisuels.

IPTV, télévision hertzienne, télévision par satellite : quelles différences ?

Même si on obtient le même résultat, à savoir la possibilité de lire du contenu vidéo sur son téléviseur, l'accès et le fonctionnement de l'IPTV, de la télévision hertzienne et de la télévision par satellite sont très différents. En effet, pour capter les programmes émis, l'IPTV n'a besoin que d'un accès à internet - filaire ou via le Wi-Fi - tandis que les deux autres technologies énoncées ont besoin d'une antenne extérieure pour capter le flux.

Ainsi, les chaînes de la TNT sont diffusées sur le réseau hertzien par l'intermédiaire d'ondes électromagnétiques captées par une antenne râteau, alors que la télévision par satellite capte les programmes par l'intermédiaire d'un satellite en orbite géostationnaire et via une parabole extérieure. Ces différences induisent un détail non négligeable : seule l'IPTV permet de voir du contenu à la demande ou en différé. La télévision hertzienne, à l'instar de celle par satellite, diffuse exclusivement en direct.

IPTV, OTT, quelles différences ?

Souvent, lorsqu'on utilise le terme IPTV, il s'agit d'un abus de langage. En effet, théoriquement, les contenus disponibles en IPTV proviennent d'un signal envoyé par son fournisseur d'accès à internet, via le décodeur TV. Ainsi, lorsque l'on parle de télévision en streaming, et plus particulièrement des programmes diffusés sur les plateformes de vidéo à la demande comme Netflix, Amazon Prime Video ou encore Disney+, il s'agit en réalité d'OTT (over-the-top service).

Dans cette configuration, le FAI est hors-jeu : les contenus sont diffusés aux téléspectateurs sans sa participation directe. Loin de se limiter à la diffusion de programmes télévisuels, on considère que l'OTT regroupe deux grandes catégories de services : les applications de communication comme Gmail, WhatsApp, ou encore Google Meet, et les applications de contenu média comme Spotify, YouTube et tout autre service de vidéo, de podcast, de presse, etc.

Les protocoles de l'IPTV

L'IPTV s'appuie sur plusieurs protocoles et normes qui assurent l'interopérabilité des équipements utilisés pour coder le contenu à la source et le décoder chez le téléspectateur, sans perte, et lui apporter des informations liées aux contenus.

On peut notamment citer la norme DVB (Digital Video Broadcasting) qui assure un signal multiplexé. Ainsi, la vidéo, l'audio ou encore les sous-titres du programme sont séparés, et l'ensemble est découpé en plusieurs paquets transmis selon la technique FIFO (First In First Out, pour premier entré, premier sorti) pour les diffuser dans le bon ordre.

Et grâce à la norme DAB (Digital Audio Broadcasting), chaque programme est accompagné d'un nom ou d'un titre, voire d'images et données supplémentaires pertinentes.

IPTV : est-ce légal ?

Comme son nom l'indique, l'acronyme IPTV (pour Internet Protocole Television) est une technologie de diffusion de contenus via le protocole internet, et plus précisément par l'intermédiaire de son fournisseur d'accès à internet. Ainsi, il s'agit ni plus ni moins que de la diffusion des chaînes gratuites de la TNT, voire de chaînes payantes supplémentaires, grâce à la box TV mise à disposition par son FAI.

En tant que telle, la technologie est donc parfaitement légale. Par abus de langage, on inclut souvent les services d'OTT dans ce que représente réellement l'IPTV. Là encore, Amazon Prime Video, Netflix, Disney Plus ou encore Molotov TV sont des plateformes légales, qui proposent des programmes à la demande en toute légalité : elles en détiennent les droits.
Évidemment, et c'est tout le sujet de cette partie, il existe une version illégale de l'IPTV, ou plutôt, des cas d'utilisations illégales de ce service. Assez sommairement, il s'agit de la diffusion de contenus piratés en provenance de chaînes ou de plateformes payantes.

En effet, l'IPTV illégale ouvre l'accès à des chaînes télévisées, notamment les programmes sportifs en direct ou en replay, ainsi qu'aux séries, films et documentaires proposés par les plateformes payantes comme Canal Plus. Pour ce faire, les utilisateurs passent par une box TV assez similaire à celles des FAI, et déboursent un abonnement payant, mensuel ou annuel, auprès d'un tiers illégal.

Certes, le coût total est moindre qu'en passant par des plateformes légales classiques, mais il faut prendre en considération les problèmes de ces solutions, à savoir des lenteurs qui peuvent être occasionnée, la qualité visuelle médiocre de certains contenus, les programmes ou parties de programmes manquants, ou encore l'exposition de l'utilisateur à divers virus informatiques.

Sans oublier les poursuites juridiques ! En effet, visionner des programmes diffusés illégalement est considéré comme une complicité de piratage et expose à un risque d'amende comprise entre 3 000 et 600 000 euros. Pire, le Code Pénal prévoit une peine de prison de un à cinq ans.
De plus, votre fournisseur d'accès à internet peut prendre la décision de désactiver votre connexion, pour utilisation frauduleuse de ses services. Bref, pour quelques euros d'économie, le jeu n'en vaut peut-être pas la chandelle.