Vous regardez les matches de votre équipe favorite via des flux illicites ? Présenté comme un véritable fléau par les diffuseurs et les instances du football français, le streaming illégal via des plateformes ou des abonnements IPTV à bas prix, est maintenant pointé du doigt par les clubs eux-mêmes. Ils estiment que les supporters portent un coup conséquent à l'économie du football et aux finances des clubs.

Les réseaux sociaux ont vu fleurir des campagnes de sensibilisation ces derniers jours © Matthieu Legouge
Les réseaux sociaux ont vu fleurir des campagnes de sensibilisation ces derniers jours © Matthieu Legouge

Face à cette menace croissante, plusieurs clubs de Ligue 1 et de Ligue 2 ont décidé de mener une campagne de sensibilisation sur les réseaux sociaux. Des messages appelant les supporters à choisir des offres légales ont été diffusés par des formations comme le Paris Saint-Germain, l’Olympique de Marseille ou encore le Havre AC.

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Un message bien rodé, mais une efficacité incertaine

Depuis quelques jours, vous avez sans doute vu apparaitre ces publications dans vos fils d'actualités sur vos réseaux sociaux : "Pour faire gagner votre équipe, choisissez une offre légale", insiste notamment le PSG dans un message diffusé sur X.com (ex-Twitter). Dans un court spot publicitaire, l'Olympique de Marseille évoque de son côté "L'amour du maillot" pour dire "stop au piratage".

Plus globalement, avec ces posts, les clubs rappellent que les abonnements aux diffuseurs officiels sont un revenu essentiel pour l'économie du football français. L'objectif est clair : montrer aux supporters que le financement de leurs clubs préférés passe par les offres de streaming légales et que le piratage met en péril cet équilibre économique.

Cependant, cette approche soulève plusieurs interrogations. D’un côté, les supporters sont conscients de l’importance des revenus issus des retransmissions sur les plateformes légales, DAZN et BeIn Sports, mais de l’autre, beaucoup dénoncent depuis le début de la saison des tarifs trop élevés et une fragmentation des offres qui rend l’accès aux matchs difficiles. DAZN, qui diffuse la majorité des rencontres de Ligue 1, peine d’ailleurs à convaincre, avec seulement 500 000 abonnés en début d’année 2025, bien loin des attentes initiales.

Le streaming illégal, un phénomène impossible à enrayer ?

En toile de fond, c’est l’ensemble du modèle économique du football professionnel qui se retrouve questionné. Si les clubs et les diffuseurs dénoncent l’impact du piratage sur leurs finances, une partie des supporters pointe du doigt des dérives bien plus profondes. Les salaires astronomiques de certaines stars du ballon rond, les indemnités de transfert atteignant des montants vertigineux, ou encore certaines affaires de corruption qui sèment le doute envers les instances dirigeantes du football contribuent à une forme de défiance généralisée. On pense notamment à la récente enquête du Parquet national financier (PNF), sur des soupçons de détournement de fonds publics, de corruption active et passive d'argent public et de prise illégale d'intérêts concernant l'accord de la LFP avec CVC.

Dans ce contexte, pour de nombreux amateurs de football, le piratage apparaît moins comme un acte de détournement que comme une alternative à un système qu’ils jugent de plus en plus inaccessible et déconnecté de ses valeurs originelles.

Vers une répression plus rapide et plus sévère ?

Au-delà de la sensibilisation, les instances du football français misent également sur un renforcement juridique. Nous l'avons déjà vu avec la proposition de loi, portée par les sénateurs Michel Savin (LR) et Laurent Lafon (UDI), visant à créer une sorte de "délit de piratage" pour dissuader les amateurs de football à se diriger vers les offres IPTV. Plus récemment, l'offensive des diffuseurs, consistant à assigner au tribunal les fournisseurs de VPN, pose beaucoup de questions autour des limites même de la lutte contre le piratage.

Pour l'heure, rares sont les spectateurs à être inquiétés judiciairement pour visionnage illégal. À moins d’une véritable révolution dans l’offre légale et d’une baisse significative des prix, il est peu probable que ces offensives successives suffisent à endiguer un phénomène désormais profondément ancré dans les habitudes des fans de football.