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Le piratage de contenus est une activité toujours très en vogue et le football, sport populaire par excellence, en est le symbole. Pourtant, des moyens sont mis en place pour freiner le phénomène.

Le sport, et plus particulièrement le football, a vu ses revenus plonger depuis le début de l'année 2020, avec une billetterie à l'arrêt et des épreuves ou compétitions amputées, pour certaines en partie voire en totalité pour d'autres. Au milieu de tout ça, le piratage demeure un fléau qui a des conséquences sur une grande partie de l'industrie du ballon rond. En 2019, l'Hadopi avait livré la donnée de 1,03 milliard d'euros, pour chiffrer le manque à gagner causé par le piratage sur les contenus sportifs et audiovisuels en 2019.

Les parlements français et européen ont récemment ajusté leur réglementation contre les contenus piratés

L'un des géants mondiaux des solutions vidéo, Synamedia, a justement publié, il y a quelques jours, un rapport portant sur le piratage des contenus sportifs. Et celui-ci montre que le football est le sport le plus piraté. C'est même le cas au États-Unis, où pourtant le soccer est un sport plus confidentiel que le football américain ou le basket-ball.

Dans son rapport, Synamedia s'est penché sur les déclencheurs du piratage sportif et sur les moyens de lutte contre ce dernier. Le fournisseur de solutions britannique note que le piratage sportif est surtout causé par les événements retransmis en direct, ce qui signifie selon lui que « les démontages et autres efforts de perturbation doivent être quasi instantanés ».

Empêcher l'acte même du pirate reviendrait à placer un policier derrière chaque fraudeur potentiel, ce qui est humainement impossible, pour diverses raisons. Alors, le Parlement européen a récemment adopté un rapport qui soutient davantage cette philosophie de la « réaction ». Ce dernier exige désormais que les services en ligne qui hébergent une diffusion en direct non autorisée suppriment celle-ci dans un délai maximal de 30 minutes après le signalement effectué par le ou les titulaires des droits, ou bien par un dénonciateur dit « de confiance ».

En France, les parlementaires ont voté, à la fin du mois de septembre, une loi visant en partie à lutter contre le piratage audiovisuel. Les détenteurs de droits d'événements sportifs retransmis en direct disposent désormais de la possibilité d'agir en référé pour obtenir le déférencement du site concerné, voire le blocage de ce dernier. Mais ce texte semble être moins efficace que celui adopté par le Parlement européen.

Le football, véritable passerelle numérique vers d'autres sports piratés

« Le football est le sport le plus piraté de la planète dans tous les groupes démographiques et presque tous les territoires, et c'est la plus grande passerelle vers d'autres sports illégaux en streaming », précise Synamedia dans son rapport. Il s'avère même que 48 % de tous les pirates de contenus sportifs du monde ont commencé en piratant du football. Et par ricochet, le football entraîne le piratage d'autres sports. Il n'est d'ailleurs par rare que les plateformes de streaming de contenus sportifs hébergent du football mais aussi du basket, du rugby, du tennis, de la F1 et bien d'autres.

Synamedia attire aussi notre attention sur les sports de niche, qu'il ne faut pas sous-estimer, dans le sens où les fans de ces sports sont plus souvent susceptibles de pirater d'autres contenus par la suite. Les courses de chameaux, au Moyen-Orient, sont très populaires. Mais à l'échelle mondiale, le piratage de ces épreuves ne représente rien, ou presque… Car ces courses de chameaux sont une passerelle vers les contenus liés à la Coupe du monde de football. Même chose pour les pirates italiens de la Formule 1 qui, encore plus étonnement, feraient du Tour de France cycliste leur sport piraté de prédilection.

Le rapport nous montre qu'en fait, c'est l'intérêt financier qui guide les pirates de contenus sportifs et leurs spectateurs. Si un fan ne parvient pas, pour diverses raisons, à regarder le match de son équipe de cœur, il est alors guidé par la recherche d'une alternative. Et très souvent, cette alternative, c'est le contenu piraté.

L'alternative légale serait de mettre au point un système économiquement viable qui permettrait d'accéder plus facilement à des contenus payants, mais cela nécessiterait une coopération mondiale entre les sportifs, clubs, fédérations et diffuseurs du monde entier, qui paraît à ce stade purement utopique.

Source : Synamedia