NordVPN, ProtonVPN, SurfShark et autres Cyberghost : autant de noms que les français commencent à bien connaitre ! Trop, selon Canal+ et la LFP qui franchissent pour l'occasion un nouveau cap dans leur lutte contre le piratage.

Les VPN vont-ils bientôt vous empêcher d'accéder à certains services (illicites) ?  © PixieMe / Shutterstock
Les VPN vont-ils bientôt vous empêcher d'accéder à certains services (illicites) ? © PixieMe / Shutterstock

Conscients que les nombreuses salves de blocages de sites de streaming et d’IPTV ne suffisent pas à enrayer la machine, la LFP et Canal+ s’attaquent désormais aux fournisseurs de VPN, accusés de faciliter le contournement des blocages judiciaires.

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9.7/10
Proton, un VPN engagé pour votre vie privée

Proton VPN est l'un des fournisseurs VPN qui a le plus évolué au cours des derniers mois. Affichant l'une des plus belles interfaces du marché, Proton VPN intègre désormais un accélérateur de VPN qui augmente jusqu'à 400 % les vitesses de connexion.

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Ciblage des VPN : un verrou de plus prêt à sauter

Fin 2024, Canal+ et la LFP ont saisi le tribunal judiciaire de Paris pour demander des mesures contre plusieurs fournisseurs de VPN, parmi lesquels NordVPN, Proton VPN et CyberGhost. Canal+ a également assigné Surfshark et ExpressVPN. L’objectif est on ne peut plus clair : empêcher ces services d’être utilisés pour contourner les décisions de justice qui bloquent l’accès aux sites de streaming et d’IPTV pirates.

Les VPN permettent à leurs utilisateurs de masquer leur adresse IP et de se localiser virtuellement dans un autre pays. Cette fonctionnalité, conçue pour sécuriser la navigation et protéger les données personnelles, est perçue par les ayants droit comme un moyen détourné d’accéder à des contenus illicites. En se connectant via un serveur étranger, un utilisateur peut ainsi éviter les restrictions imposées par la justice française et continuer à visionner des matchs sans payer d’abonnement aux diffuseurs légaux.

Cette offensive contre les VPN marque une extension du combat engagé, entre autres, par Canal+ et la LFP ces dernières années. En 2022, les premières actions en justice avaient visé les sites de streaming et d’IPTV. En 2023, la lutte s’était élargie aux fournisseurs de DNS alternatifs comme Google, Cisco et Cloudflare. Aujourd’hui, les VPN sont dans le viseur, appuyés par l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom), qui estime que 57 % des internautes les utilisent pour des pratiques illicites. Cette tendance, également soulignée par la Commission européenne, pourrait mener à des décisions judiciaires renforçant les moyens des ayants droit pour limiter leur usage dans le cadre du piratage.

Des ordonnances de blocages respectées à la lettre ?

Il faut dire que la pression s'intensifie notamment sur la LFP. DAZN, principal diffuseur de la Ligue 1 en France brandit la menace d'une renégociation ou d'une sortie de son contrat si les audiences visées pour son produit ne sont pas atteintes d'ici à la fin de l'année. De son côté, Canal+ a toujours été un fervent acteur de la lutte contre le piratage, comme on le voit régulièrement dans les salves de blocages sur requête de la chaine cryptée.

Le ciblage des VPN pour lutter contre le piratage : un comble ? À en croire une étude réalisée par le collectif à l'origine du site censxres.com, les ordonnances de blocages seraient loin d'être respectées par les FAI… du moins concernant le streaming et la propriété intellectuelle.

L'étude réalisée par ce collectif montre, en effet, des taux effectifs de blocages en dents de scie en fonction du FAI. Orange serait le meilleur élève en la matière, tandis que d'autres acteurs comme Free, SFR et Bouygues peinent à atteindre la barre des 50 % de taux effectifs de blocage. En revanche, les blocages sont respectés à la lettre sur d'autres domaines, comme lorsqu'il s'agit d'empêcher l'accès à des sites d'informations russes, ou encore aux sites de jeux illégaux. L'étude reste malgré tout à nuancer puisqu'elle porte sur un nombre de domaines limités.

Source : L'informé