Déterminée à protéger ses droits de diffusion, notamment pour le championnat du monde de Formule 1, Canal+ poursuit son offensive contre le piratage. Cette fois, la chaîne cryptée s'attaque à trois géants du DNS alternatif, Google, Cisco et Cloudflare, afin qu'ils bloquent l'accès à des sites diffusant illégalement des contenus sportifs.
Même joueur joue encore. C'est une dure lutte que celle menée par Canal+ contre le piratage de ses programmes sportifs. Galvanisée par ses récentes victoires devant la justice pour faire bloquer des sites pirates diffusant sans autorisation la Ligue des Champions, la Premier League anglaise et le Top 14 de rugby, la chaîne payante repart au front.
Cette fois, elle vise à protéger le juteux filon que représente la retransmission du prestigieux championnat du monde de Formule 1, suivi par plus d'un million de téléspectateurs chaque année. Dans cette optique, Canal+ a assigné en justice les géants Google, Cisco et Cloudflare, incontournables fournisseurs de DNS alternatifs permettant de contourner les blocages déjà en vigueur.
30 décembre 2024 à 09h32
Un nouvel angle d'attaque pour assécher les dérivatifs du piratage
Si Canal+ s'attaque frontalement à ces mastodontes de l'Internet, c'est que les méthodes classiques de lutte contre la diffusion illégale de contenus ont atteint leurs limites. En effet, le simple blocage des sites pirates par les fournisseurs d'accès à Internet ne suffit plus, malgré les actions de la justice. De nombreux tutoriels expliquent comment se rabattre sur des serveurs DNS alternatifs pour continuer d'accéder aux flux illégaux. Résultat, 5 % des Français ont encore recours au piratage pour regarder la télévision.
C'est pourquoi la chaîne cryptée a décidé de s'attaquer à la source de cette navigation détournée. En s'appuyant sur l'article L333-10 du Code du sport, elle réclame que Google, Cloudflare et Cisco modifient leurs serveurs DNS dans un délai de 3 jours pour empêcher l'accès à une quinzaine de noms de domaine comme futbolenvivo.ru, centralareana.live, crvsport.ru, livetv.lol, ou encore streameast.buffstream.io.
Cette injonction est aussi inédite que déterminante, puisqu'une décision favorable, attendue en juillet, marquerait un tournant majeur. Elle impliquerait que ces géants mondiaux de l'Internet intègrent un nouveau maillon dans la chaîne de blocage du piratage.
Les précédents ouvrant la voie à ce nouveau front juridique
Cette attaque frontale de Canal+ contre les principaux fournisseurs de DNS alternatifs n'est pas un cas isolé. Elle s'inscrit dans la stratégie offensive du groupe pour défendre l'exclusivité de ses droits de diffusion sur les compétitions sportives phares.
Dès décembre 2023, Canal+ avait en effet assigné Google, Cisco et Cloudflare devant la justice pour faire cesser la diffusion illégale de matchs de Ligue des Champions et de Premier League sur certains sites. Une première victoire avait alors contraint ces entreprises à bloquer l'accès aux URL litigieuses.
Fort de ce succès, le groupe avait remis le couvert en mai 2024 en actionnant à nouveau la justice pour protéger la retransmission du Top 14 de rugby. Une trentaine de sites ont ainsi été bloqués jusqu'à la fin de la compétition le 29 juin.
Désormais, c'est au tour du championnat de Formule 1 d'être protégé par cette nouvelle arme juridique. C'est là un enjeu de taille pour Canal+, qui ne peut se permettre de laisser prospérer le piratage sur cet événement populaire rassemblant plus d'un million de fans chaque année.
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Source : L'Informé