Le tribunal judiciaire de Paris a ordonné le blocage de dizaines de sites pirates, ces dernières semaines. Certains œuvraient même en qualité d'hébergeurs de fichiers téléchargeables.
Les 15 décembre 2022 et 19 janvier 2023, le tribunal judiciaire de Paris a ordonné une vaste opération de blocage de sites pirates, nous apprend l'Informé. La juridiction fut saisie en fin d'année dernière par divers acteurs de l'industrie culturelle, comme la Fédération nationale des éditeurs de films (FNEF), l'Association des producteurs indépendants (API), le Syndicat des producteurs indépendants (SPI), le Syndicat de l'Édition phonographique (SEVN) ou encore l'Union des producteurs de cinéma (UPC). Tous avaient assigné Orange, SFR, Bouygues Telecom et Free.
Des milliers de films et séries répertoriés sur 53 noms de domaine dont le tribunal ordonne le blocage
Au total, ce sont 53 noms de domaine que les quatre fournisseurs d'accès ont l'obligation de bloquer. HDStream.cool, JustStream.org, Fifostream.rip, Papaflix.com, Wikiseries.info, Filmoflix.info (et Filmoflix.biz), Series-streamings.net, Voirfilms.site, Wow-films.net, Topfilm.rip et tant d'autres. Si vous en connaissez certains, sachez que la justice a ordonné aux opérateurs, par le biais de trois décisions (deux ayant été rendues le 19 janvier), de bloquer ces sites d'IPTV illégaux pour une durée de 18 mois.
La procédure aura pris un certain temps, l'association de lutte contre la piraterie audiovisuelle (ALPA) ayant été la première à partir à l'assaut, en délivrant plusieurs procès-verbaux. Sur 3SeriesStreaming.com, l'un des sites appelés à être bloqués, les agents ont consigné 6 000 longs-métrages, qui, pour la grande majorité, sont disponibles légalement en ligne, sur support ou dans les salles.
Cocostream, un autre site épinglé, affiche un total de 8 000 films et 3 184 séries. C'est pire encore pour Cpafini, avec un compteur qui atteint les 20 708 films et les 3 146 séries. Concernant les contenus en eux-mêmes, on retrouve des séries nouvelles ou très récentes comme Sandman, Star Treck: Lower Decks et des blockbusters comme notamment The Batman, Matrix Resurrections, Dune, Top Gun: Maverick et Rodéo.
Les actions pour bloquer les sites pirates s'enchaînent
Près de 3 millions d'utilisateurs français uniques auraient visité ces sites durant les trente derniers jours, selon l'ALPA. JustStream.org (520 000) et HDStream (355 000) sont ceux qui fédèrent le plus. Le tribunal a reconnu que tous les sites visés ont constitué, en permettant le téléchargement ou le visionnage en continu des films et séries, une atteinte aux droits d'auteur ou aux droits voisins.
Outre les sites, l'une des décisions rendues par le tribunal judiciaire de Paris a ordonné le blocage – également pour un an et demi – de quatre plateformes d'hébergement, à la charge des FAI. Uqload, Vudeo, Upvid et Fembed ont été tous considérés comme des acteurs « entièrement ou essentiellement » illicites par le juge. Ils étaient d'ailleurs utilisés par des sites de liens tels Frenchstream, Blackstreaming, Cineflix ou Papystreaming, qui furent déjà bloqués en France depuis l'été dernier. À l'époque, l'ALPA avait demandé le retrait de films partagés sur des sites pirates auprès des hébergeurs, mais en vain.
Nos confrères de l'Informé nous apprennent qu'une nouvelle décision de blocage pourrait tomber d'ici quelques mois. En attendant, les FAI ont été assignés pour bloquer une trentaine d'autres sites de téléchargement direct et de streaming. Parmi eux : Wawacity.buzz, Voirenstreaming.com, Sokrostream.vin et streamcenter.cc. Les enjeux autour du blocage de ces sites pirates se comptent en centaines de millions, voire en milliards d'euros, en raison du ralentissement causé au développement du partage légal des contenus.
Source : l'Informé