Il va devenir de plus en plus compliqué de regarder les matchs de la Ligue 1 grâce aux streams illégaux sur Telegram. De nombreux diffuseurs populaires quittent en effet la plateforme.
Cet été, le coût de l'abonnement à DAZN pour pouvoir profiter de huit matchs hebdomadaires sur neuf a fait frémir les amateurs de football, alors que l'inflation fait déjà mal au porte-monnaie de nombreux Français. Beaucoup se sont tournés vers les alternatives illégales pour visionner leur sport favori, qu'il s'agisse d'IPTV ou de diffusion à travers des canaux comme Telegram, TikTok ou X.com.
Il y a quelques jours, la Ligue professionnelle de football (LFP) a remporté une première bataille en obtenant le blocage de 160 sites d'IPTV. Désormais, ce sont les streameurs de Telegram qui quittent le navire.
Telegram applique une modération beaucoup plus accrue
« Il faut être un peu suicidaire pour continuer, je pense », a confié l'un d'entre eux au Figaro. Car la plateforme, qui appliquait jusqu'alors une politique de modération extrêmement laxiste, se montre de moins en moins clémente avec les activités illicites. Par exemple, en fermant bien plus rapidement ces diffusions. Alors que la messagerie agissait en 24 à 48 heures, ce qui n'est évidemment pas suffisant pour stopper le stream d'un match de 90 minutes, elle agit maintenant en seulement quelques minutes.
Mais ce sont surtout les récentes déclarations de Pavel Durov, le P.-D.G. de la plateforme, qui ont inquiété les mis en cause. Il a indiqué que « les adresses IP et les numéros de téléphone de ceux qui enfreignent nos règles peuvent être divulgués aux autorités compétentes en réponse à des demandes légales valides ». Autrement dit, Telegram va collaborer avec la justice française si celle-ci lui en fait la demande.
Ses propos font suite à l'arrestation de l'entrepreneur, survenue au mois d'août à l'aéroport du Bourget. En cause, son manque de coopération avec les demandes émises par les justices de nombreux pays dans le monde.
Départs en cascade
Ainsi, trois streameurs majeurs, dont les diffusions attirent des dizaines de milliers de téléspectateurs, ont décidé d'arrêter les retransmissions. Beaucoup d'autres, moins importants, leur emboîtent le pas. « Des mesures ont également été prises concernant les sanctions contre des personnes qui diffusent ou même des personnes qui proposent des choses illégales sur Telegram. Nous n'allons pas risquer quoi que ce soit à ce niveau », a justifié l'un de ses diffuseurs.
Si c'est une bonne nouvelle pour la LFP, le streaming illégal continue d'avoir de beaux jours devant lui, car certains s'en remettent à d'autres canaux : toutes les plateformes sont appelées à agir pour endiguer le problème.
De son côté, DAZN a été contrainte de baisser le coût de son abonnement. C'est peut-être un moyen, aussi, de lutter contre le phénomène.
- Fonctions sociales
- Nombreuses options de personnalisation
- Les appels vidéo à 30 intervenants
Source : Le Figaro