Vous êtes abonnés chez DAZN ? Dans ce cas, il n’y a aucune chance pour que vous n’ayez pas remarqué ces codes aléatoires qui s’affichent sur votre écran lorsque vous visionnez un match de Ligue 1 ! Il s’agit en réalité d’un simple watermark… censé aider la plateforme britannique à lutter contre le piratage.
Critiquée par de nombreux téléspectateurs qui estiment qui l’affichage de ces codes nuit à leur expérience, cette méthode employée par DAZN n’est pas seulement contre-productive, elle brillerait aussi par son inefficacité.
Piratage IPTV, Telegram : un simple watermark pour identifier la provenance du flux
La mesure de DAZN ne serait-elle pas un simple pansement sur une jambe de bois ? Sous pression en raison d’un nombre d’abonnés qui serait, selon diverses sources, relativement faible vis-à-vis des objectifs de la plateforme britannique, DAZN tente de lutter contre le piratage des matchs de Ligue 1 avec une méthode… discutable !
En effet, le service de streaming utilise une technique presque archaïque pour tenter d’identifier les flux pirates. Il s’agit de diffuser régulièrement un code unique à chaque abonné, sur des emplacements aléatoires de l’écran. Vous avez sans doute déjà vu ces filtres sur les images protégées par droits d’auteurs, apposant un filigrane numérique afin de restreindre leur utilisation ? Le principe est le même ici, à l’exception que DAZN tente d’identifier les flux pirates grâce à un code unique généré pour chaque utilisateur du service, une méthode qui ressemble plus à de la dissuasion qu'à une véritable lutte contre le piratage.
DAZN est déjà largement sous le feu des critiques pour de multiples raisons qui semblent légitimes. On pense notamment à l’absence de couverture multiplex, à la qualité du signal, ou encore à une couverture et une présence limitée sur les bords de terrain, en plus d’une tarification qui laisse perplexe de nombreux amateurs de football, clients potentiels. Forcément, l’ajout d’un code sur l’écran des abonnés est une goutte de plus dans le vase déjà bien rempli de grief envers la plateforme sportive. Surtout que les téléspectateurs français ne sont pas habitués à cette pratique, qu’Amazon Prime n’a pas utilisée lorsqu’elle diffusait la Ligue 1, et pas plus pour Canal+ sur la diffusion de l’UEFA Champions League.
Ces codes à l’écran sont-ils efficaces pour lutter contre le piratage ?
La réponse ne vous étonnera sans doute pas, mais non, ces codes ne sont pas efficaces, et ce, pour plusieurs raisons. D’abord, le droit ! Le contrat qui lie l’abonné et la plateforme ne prévoit pas que le diffuseur puisse stopper le flux en direct d’un abonné. La technique de watermarking est donc utile pour réunir des preuves dans le cadre d’une éventuelle procédure judiciaire, pas plus. D’un autre côté, les pirates ont déjà un coup (voire plusieurs) d’avance !
Le watermark est en effet facile à contourner. Il leur suffit, par exemple, de décaler la diffusion de quelques minutes par rapport au direct afin de simplement flouter le code à l’écran, ou même de simplement l’effacer. Sur ce point, l’IA aide sans doute les pirates à duper la plateforme. D’autres peuvent également récupérer le flux directement, sans le watermark.
Justement, à l’heure de l’intelligence artificielle, on se demande pourquoi DAZN ne recourt pas à des techniques plus avancées pour détecter les flux pirates. Cela pourrait par exemple passer par de la détection en temps réel par IA avec un système plus discret que ces codes affichés à l’écran…
DAZN, coincé entre manque d'attractivité et boycott ?
Comme nous l'avons vu dans l'actualité ces dernières semaines, le piratage IPTV est un réel sujet qui touche à l'avenir même de ce sport avec, en bout de chaîne, des répercussions qui pourraient se ressentir sur le football amateur. Que ce soit en Espagne avec le patron de La Liga qui a sommé Google d'agir contre le piratage, ou encore en Italie où le droit s'en mêle pour sévir contre les FAI et les utilisateurs d'IPTV, le sujet est brûlant.
Selon nous, la question soulevée n'est pas tant celle du piratage que de l'attractivité des offres de plateformes comme DAZN. On imagine, peut-être un peu naïvement, que la situation serait différente si la qualité de service serait irréprochable et si les formules d'abonnements seraient plus abordables. La question se pose d'autant plus que le diffuseur agréé de la Ligue 1 au Brésil, CazéTV, a enregistré 95 000 téléspectateurs dimanche soir sur le match Nice - PSG. Un chiffre presque aussi important que le maigre nombre d'abonnés que compterait DAZN. Soit beaucoup de Brésiliens suivent ces deux équipes, car elles comptent dans leurs rangs plusieurs joueurs brésiliens, soit il est probable que de nombreux utilisateurs français boycottent DAZN et préfèrent souscrire un abonnement VPN et sélectionner un serveur situé au Brésil pour regarder la Ligue 1 sur CazéTV… Un fait déjà connu du service brésilien qui enregistrait des audiences records fin août sur la Ligue 1 avant de décider d'en suspendre la diffusion, le temps de trouver une solution technique pour empêcher les utilisateurs de VPN de l'Hexagone d'y accéder.
Quoiqu'il arrive, on attend d'en savoir plus sur les chiffres réels d'abonnés à DAZN. La plateforme britannique a en effet enchainé les offres promotionnelles et la publicité ces derniers jours. Elle propose notamment un essai gratuit de 7 jours qui vous permet de tester le service. L'offre est valable jusqu'au 13 octobre, en cliquant sur le lien ci-dessous. Cela signifie qu'en vous inscrivant à la date limite, elle vous permettra de regarder gratuitement l'affiche qui arrive vendredi prochain entre Monaco, premier du championnat actuellement, et Lille.