Ce sont 850 000 ordinateurs infectés qui ont été nettoyés à distance par les actions de la Gendarmerie. Les machines étaient utilisées à l'insu de leurs utilisateurs pour miner de la cryptomonnaie ou dérober des informations à distance.
En début d'année, la société experte en sécurité informatique Avast a informé le Centre de lutte contre les criminalités numériques de la Gendarmerie (C3N) de l'existence de Retadup, un virus sévissant sur des centaines de milliers de machines partout dans le monde.
Une contamination de grande ampleur partout dans le monde
Les utilisateurs, infectés après avoir ouvert un lien douteux envoyé par mail par exemple, ont vu leurs ordinateurs connectés à un serveur distant qui a immédiatement pris le contrôle du système d'exploitation.Les hackers utilisaient les appareils infectés comme des machines « zombies », afin de commettre des actions illégales comme le vol d'informations médicales ou l'utilisation de ransomwares. Les ordinateurs pouvaient également servir à créer de la cryptomonnaie, sans que leurs propriétaires en aient connaissance.
Une opération de grande ampleur et inédite pour nettoyer les ordinateurs infectés
Les cybergendarmes, en collaboration avec le FBI, ont réussi à détecter le serveur pirate, localisé en Île-de-France, et à le désactiver. Ils sont parvenus également, et c'est une première mondiale, à nettoyer à distance les ordinateurs connectés et à les débarrasser de Retadup.« On a réussi à nettoyer plus de 850 000 machines », explique Jean-Dominique Nollet au micro de France Inter.
Il a également détaillé la méthode qui a permis de mettre le virus hors d'état de nuire : « Grosso modo, on a réussi à détecter où se trouvait le serveur de commandement, la tour de contrôle du réseau d'ordinateurs infectés, les "Botnet". On l'a copié, on l'a répliqué avec un serveur à nous, et on lui a fait faire des choses qui permettent au virus d'être inactif sur les ordinateurs des victimes ».
Le serveur utilisé par les gendarmes va continuer son action pour procéder au nettoyage des ordinateurs encore infectés et pour le moment non utilisés par leurs propriétaires. Le ou les créateurs de Reatdup sont toujours activement recherchés par les autorités.
Source : France Inter