Whatsapp

Un débat fait rage entre WhatsApp et les associations de défense des enfants. En ligne de mire, une technologie nommée EE2E (End to end encryption). Ce système utilisé par la firme américaine permet de sécuriser vos communications, rendant les données indéchiffrables par un tiers.

Un chiffrement de bout en bout qui rend impossible la lecture de vos messages par votre fournisseur d’accès internet, le gouvernement ou n’importe quelle entité annexe. Une sécurité pour vos données, certes, mais également un manque de contrôle mis en avant par certaines associations qui ajoutent que les messages directs représentent « la première ligne d’attaque » dans la cyberpédocriminalité. Un bras de fer a été entamé entre les deux parties.

Mieux contrôler pour protéger les plus jeunes

Cette question a été soulevée par l’UE lors de la Commission européenne datée du 11 mai 2022. Discussion qui a affiché des chiffres alarmants : 85 millions de photos et vidéos à caractère pédocriminel auraient circulé dans le monde en 2021. Une hausse de 64 % par rapport aux années précédentes.

Des mesures sont en cours d’étude, bien entendu relayées par certaines associations américaines qui dénoncent des entreprises comme WhatsApp. Ces positions tranchées ont poussé Will Cathcart, à la tête du service de messagerie instantanée, à réagir : « Il existe des techniques très efficaces qui n'ont pas été adoptées par le secteur et qui ne nous obligent pas à sacrifier la sécurité de tous », a-t-il déclaré. « Nous signalons (ces comportements à risques) plus que presque tous les autres services internet dans le monde », montrant tout de même une volonté de modération sur sa plateforme.

Rappelons également que la dernière mesure mise en place par Apple pour contrer ces dérives s’est soldée par un échec. Il s'agissait de passer les photos des détenteurs d'iPhone au peigne fin avant qu'elles soient transférées vers iCloud, cela afin de dénicher les images aux contenus abusifs. À ce sujet, Alan Woodward, professeur à l’université de Surrey, a déclaré auprès de BBC News : « Bien sûr, si vous dites : "Pensez-vous que les enfants doivent être protégés ?", tout le monde va dire "Oui". Mais si vous dites ensuite à quelqu'un : "Bon, je vais mettre quelque chose sur votre téléphone qui va scanner chacune de vos images et la comparer à la base de données", alors soudainement, vous commencez à réaliser ce que cela implique. » 

Une réglementation compliquée à mettre en œuvre

WhatsApp n’est pas la seule application à utiliser ce type de chiffrement, Signal et Telegram sont, elles aussi, adeptes du EE2E. Pour cause, cette « sécurité » lors des conversations est recherchée par un grand nombre d’utilisateurs, certains choisissant même ces applications pour cette fonctionnalité bien précise.

On comprend donc mieux pourquoi, face à ces remarques, Will Cathcart réplique : « Si nous devions réduire la sécurité (de nos conversations) dans le monde entier pour répondre aux exigences d'un seul pays, ce serait une erreur de notre part, rendant notre produit moins attrayant pour 98 % de nos utilisateurs en raison des exigences de 2 % d'entre eux. »

Une réponse qui fait grincer des dents l’association NSPCC (National Society for the Prevention of Cruelty to Children, association luttant contre la maltraitance des enfants au Royaume-Uni), ajoutant qu' « il est de plus en plus clair que la sécurité des enfants et la vie privée des adultes ne doivent pas nécessairement être opposées l'une à l'autre. Nous voulons une discussion sur ce à quoi peut ressembler une réglementation équilibrée ». Un sujet qui n’a pas fini de faire couler de l’encre.

Pour retrouver l’intégralité de ce débat passionnant, n’hésitez pas à écouter le podcast de la BBC The battle over encrypted message.

WhatsApp
  • Chiffrement de bout en bout
  • Appels audio et vidéo gratuits
  • Compatibilité multiplateforme
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