Reflex : le Nikon D80 et le Pentax K10D face à face

Anne Baudry
Publié le 15 janvier 2007 à 17h17

Le Nikon D80 et le Pentax K10D face à face

L'offre en reflex numériques a beaucoup évolué ces derniers mois. De nouveaux acteurs ont fait leurs premiers pas sur le marché, tandis que d'autres ont étoffé leur offre. Si les débutants ont été bien servis avec de nombreux modèles simples et accessibles, les amateurs et experts n'ont pour autant pas été oubliés. Plusieurs reflex, tous construits autour du même récent capteur de dix millions de pixels, s'adressent à ce public qui souhaite un appareil performant, complet et bien construit. Le Pentax K10D et le Nikon D80 sont de ceux-là.

Ce test s'intéresse à deux reflex parmi les plus récents, tous deux construits (comme les Olympus E-400, Sony Alpha 100, Nikon D200 et Canon EOS 400D) autour du récent capteur de 10 millions de pixels qui est venu remplacer le vieillissant 6 millions de pixels qui a fait ses preuves sur nombre de reflex avant eux. Disponible au compte-goutte depuis quelques semaines, le K10D a fait l'effet d'une petite bombe au moment de son annonce, de part ses caractéristiques attrayantes et son prix défiant toute concurrence. Plus conventionnel, le D80 mis sur le marché en septembre par Nikon est venu, en prenant place entre le D50 et le D200, répondre aux attentes des nikonistes en matière de reflex amateur-expert. Proches au niveau des prix (on a un reflex pour environ 1 000 euros) et du positionnement, les Pentax K10D et Nikon D80 sont suffisamment semblables pour être des concurrents, et trop différents pour être des rivaux. Ce test se propose donc de présenter ces deux modèles susceptibles d'intéresser un public averti, en confrontant leurs performances et en entrant dans le détail de leur fonctionnement. Au-delà de la qualité d'image, de la gestion du bruit et des cadences d'acquisition d'image, ces reflex ont chacun une logique et une construction bien spécifiques, susceptibles de plaire aux uns et moins aux autres. Notre principal objectif est donc de vous aider à les identifier et à préciser votre choix.

 Nikon D80Pentax K10D
  S345288W170 S362291W150
CapteurCCD 23,6 x 15,8 mm de 10,2 MP - ratio 3:2CCD 23,5 x 15,7 mm de 10,2 MP - ratio 3:2
Objectif du kitZoom AF-S DX 18-135 mmZoom 18-55 mm
Ecran TFT / viseur2,5'' de 230 000 pixels / pentaprisme, 95% 2,5'' de 210 000 pixels / pentaprisme, 95%
Alimentation1 batterie Lithium Ion1 batterie Lithium Ion
CarteSecure DigitalSecure Digital
VitesseDe 30 à 1/4 000 sec, BulbDe 30 à 1/4 000 sec, Bulb
Sensibilité100 à 3 200 Iso100 à 1 600 Iso
FlashSynchro 1/200 secSynchro 1/180 sec
Dimensions132 x 103 x 77 mm / 585 g sans batt.142 x 101 x 70 mm / 717 g sans batt.
Prix conseilléBoîtier nu à 999 euros
En kit avec l'AF-S DX 18-135 mm à 1 299 euros
En kit avec l'AF-S DX 18-70 mm à 1 299 euros
Boîtier nu à 899 euros
En kit avec le 18-55 mm à 999 euros
En kit avec le 18-55 mm et le 50-200 mm à 1 199 euros
En kit avec le 16-45 mm à 1 290 euros

Présentation, positionnement, points forts

Annoncé en août dernier, le D80 était le remplacant attendu du D70 (épuisé depuis longtemps), qui n'avait eu pour lui succéder qu'un D70S qui représentait en quelque sorte le changement dans la continuité. Même si ce D80 a apporté à son tour assez peu d'innovations, il est venu répondre aux attentes des nikonistes en matière de boîtier semi-expert et financièrement plus accessible que l'onéreux, mais superbe, D200. Dans la gamme de reflex Nikon, le D80 prend place entre le D50, conçu pour les amateurs, et le D200 à l'orientation « pro ». Entre le D70 et le D80, il y a toutefois eu un brin de chemin parcouru ! La résolution du capteur s'est accrue pour atteindre les 10 millions de pixels (au lieu de 6,1 pour les D70 et D70s). L'autofocus est sur 11 zones au lieu de 5, l'écran s'est élargi (2,5 pouces pour 230 000 pixel au lieu des 2 pouces pour 130 000 du D70s) de même que le viseur (19,5 mm contre 18 mm pour le D70s). On note toutefois la présence de quelques caractéristiques « en régression » comme la vitesse d'obturation qui « chute » à 1/4 000 seconde au lieu de rester à 1/8 000 comme sur le D70s, et la mesure Matricielle qu'il emprunte au D50 (modèle amateur).

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Il suffit d'un coup d'oeil sur ses caractéristiques pour se rendre compte que le D80 est dépourvu de toutes ces fonctions prisées (et néanmoins utiles), dont les boîtiers s'équipent de plus en plus couramment, comme un dispositif anti-poussière pour protéger le capteur ou encore un système de stabilisation intégré au boîtier comme en possèdent le K10D et l'Alpha 100 de Sony. Ses principaux points forts sont à aller chercher ailleurs, dans les directions suivantes :
  • Un viseur avec pentaprisme large et lumineux (le même que celui du D200).
  • Système AF sur 11 zones.
  • Une cadence d'acquisition d'image de l'ordre de 3 images par seconde jusqu'à 100 vues en Jpeg, et de 6 images consécutives en Raw.
  • Nouveau processeur basé sur celui des D200 et D2X.
  • Nombreuses fonctions de retouche intégrées.

Prise en mains

Le D80 dispose d'une poignée profonde qui assure une bonne prise en main. La partie supérieure accueille l'interrupteur et le déclencheur (les deux commandes étant enchâssées). On trouve, dans le prolongement de la commande « On », une position qui commande le retro-éclairage de l'écran de contrôle : cet éclairage est d'autant plus précieux que, sur le D80, on fait un usage très important de l'écran de contrôle, comme on le verra par la suite. Quelques zones (plus rares que sur le K10D), comme celle qui accueille le pouce au repos, disposent d'un revêtement anti-dérapant, confortable mais là encore moins épais que sur le K10D.

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Avec cet appareil, Nikon a pris ses distances à l'égard du format Compact Flash utilisé sur les D70 et D70s, pour permettre à son D80 d'enregistrer sur cartes Secure Digital (un signe en direction du grand public, couramment équipé de ce type de cartes ?). Le logement pour la batterie dispose d'une protection qui pemet à celle-ci de s'extraire d'un centimètre du boîtier pour être ensuite complètement retirée afin d'être rechargée.

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Le réglage diotryque (qui prend la forme d'une petite roue dans l'angle supérieur droit du viseur) est plus convaincant que sur le K10D, qui offre quant à lui une molette rigide et trop enfoncée. On notera enfin au sujet du D80 qu'il est livré avec un cache occulaire.

Galerie

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Présentation, positionnement, points forts

Le K10D, annoncé en septembre (voir cette brève) et disponible depuis décembre a fait l'effet d'une bombe lors de son annonce, de part la quantité de caractéristiques prisées qu'il réunit d'une part (on les verra dans le détail plus tard) et du prix auquel il a été positionné d'autre part. Alors que les reflex experts se trouvent plus couramment à partir de 1 500 euros (le Nikon D200 a commencé sa carrière à 1 999 euros boîtier nu, le Canon Eos 30D à 1 549 euros), lui a été annoncé d'emblée à seulement 999 euros, en kit avec un 18-55 mm qui plus est.

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Il faut une bonne dizaine de lignes pour résumer ses points forts, qui sont :
  • Un dispositif anti-poussière qui évite leur dépôt sur le capteur et le nettoyage coûteux et risqué qui s'en suit.
  • Onze collimateurs AF sélectionnables individuellement (neuf d'entre eux sont croisés pour une mise au point optimale).
  • Des rafales illimitées en Jpeg, et de l'ordre de dix images en Raw et de six en Raw + Jpeg.
  • Deux types de Raw, du PEF propriétaire et du DNG ouvert, donc lisible sans logiciel spécifique ni attente de mise à jour des ténors du secteur (Photoshop, Paint Shop Pro...).
  • Une commande directe pour l'enregistrement en Raw ainsi que la possibilité de convertir les Raw en Jpeg directement depuis le boîtier.
  • Résistance au poussières et aux intempéries, le boîtier étant tropicalisé au moyen de 72 joints thoriques.
  • Des nouveaux modes priorité « Sv » et « Tav ».
  • Viseur avec pentaprisme.
  • Système de stabilisation intégré au boîtier, de façon à compenser les mouvements infligés à l'appareil par le photographe, lors de photos prises à main levée.
  • Compatible avec les optiques motorisées « Super Sonic » attendues dans les prochains mois.
Avec le K10D, c'est également l'occasion pour Pentax d'inaugurer une nouvelle gamme d'optiques qui bénéficient d'un système de motorisation (dit SDM pour Super DirectDrive Motor), censé permettre une mise au point plus rapide et plus silencieuse. Grâce aux deux plots situés à la base de la partie optique, le K10D pourra (à la différence des récents K110D et K100D) utiliser les nouvelles optiques SDM.

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Le K10D pourra utiliser les nouvelles optiques SDM


On peut enfin retenir, dans ce paragraphe consacré aux caractéristiques majeures de l'appareil, les modifications et nouveautés apportées par la version 1.10 du firmware, disponible depuis le 23 janvier 2007. Les voici, sachant que la plus importante est sans doute la première, qui ajoute la possibilité de commande d'un flash à distance, ce qui manquait au K10D par rapport à la concurrence :

1) Pilotage des flashs externes à partir du flash intégré.
2) Retour direct sur le collimateur central de mise au point pressant la touche AF.
3) Possibilité de sélectionner la sensibilité à partir des molettes avant (TV) et arrière (AV).
4) Changement possible de la sensibilité via les molettes pendant son affichage à l'écran en appuyant sur la touche OK.
5) Le bouton vert est désormais disponible en mode TAv (hyper manual) comme il l'était déjà en mode M.
6) Possibilité en mode P de configurer la molette avant pour AV et la molette arrière pour TV.
7) La correction manuelle d'exposition au flash peut être annulée d'une simple pression sur le bouton vert.
Cette version 1.10 (postérieure à celle que possède l'appareil utilisé dans ce test), peut être téléchargée depuis cette page de notre zone pilotes / Drivers.

Prise en mains

Le K10D permet une bonne prise en mains. La poignée est profonde, et sa partie supérieure accueille l'interrupteur et le déclencheur (les deux commandes étant enchâssées comme sur le D80). Le testeur de profondeur de champ, au lieu de faire l'objet d'une commande à part, à la base de l'objectif, se situe dans le prolongement de la commande « On ». Le boîtier en partie recouvert d'un revêtement anti-déparant qui participe au confort d'utilisation. Les portes disposent d'un accès sécurisé, et d'une façon générale, les commandes et les portes sont pourvues d'un joint qui évite l'intrusion de la poussière et de l'humidité.

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Toutes les portes sont pourvues d'un joint qui évite l'intrusion de la poussière et de l'humidité


On trouve à l'arrière du boîtier une commande pour le dispositif de stabilisation, qui une fois enclenché agit, au niveau du capteur, en compensant les mouvements parasites du photographe par un mouvement en sens inverse. Ce dispositif ne vous sera d'aucun secours pour la prise de vue de sujets en mouvement, mais vous pourrez en tirer parti pour la capture de sujets ou scènes calmes, lorsque la vitesse d'obturation deviendra difficilement tenable à main levée. Au sujet de l'interface et de la construction du K10D, on peut encore dire un mot sur le viseur (large et lumineux, là n'est pas la question), mais dont le système de réglage dioptrique peut surprendre au premier abord du fait d'une molette en apparence raide et trop profondément enfoncée. En apparence seulement, car il suffit de retirer le caoutchouc qui entoure le viseur pour effectuer le réglage en toute simplicité.

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Pensez à retirer le caoutchouc qui entoure le viseur pour effectuer le réglage dioptrique


Galerie

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Du côté des modes

Les deux appareils proposent une molette des modes assez chargée, mais dont le contenu, en-dehors des classiques modes manuel, priorité et programme, change du tout au tout selon le modèle que l'on considère.

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La molette de sélection des modes des D80 et K10D


Le D80 propose presque moitié de modes « créatifs » et moitié de modes avancés (manuel, priorité et programme). Ces modes « créatifs » ou « scène », souvent critiqués, ont pour justification le fait de permettre aux débutants de photographier dans des conditions qui requièrent des réglages particuliers que ce public ne maîtrise pas. Très répandus sur les compacts, qui sont globalement des appareils grand public, leur présence sur les appareils « experts » que sont les reflex s'explique par la baisse des prix de ces derniers, devenus franchement accessibles, et au fait que de plus en plus nombreux sont ceux qui arrivent à la case reflex sans avoir pris le temps d'un apprentissage. En proposant six de ces modes (portrait, paysage, gros plan, sport, paysage de nuit et portrait de nuit), le D80 fait donc un signe fort en direction de ces débutants.

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En mode Programme puis en mode nocturne


De son côté, le K10D innove en proposant, derrières les appellations nouvelles du type « Sv » et « Tav », des modes effectivement inédits construits sur le modèle des modes priorité. Le premier, « Sv », a pour fonction de régler, pour une sensibilité donnée, la vitesse d'obturation et l'ouverture nécessaires à la réussite de l'exposition. Lorsque ce mode est activé, la sensibilité peut être sélectionnée au moyen de la molette arrière et de l'écran de contrôle. Ce mode est fantastique pour les situations où l'on alterne rapidement entre prise de vue en intérieur et en extérieur. Plutôt que de travailler dans l'un des modes manuel ou priorité qui vous obligera sans cesse à repasser par la touche « Fn », optez pour ce mode qui vous permettra de trouver la sensibilité (et donc la vitesse d'obturation) qui vous convient, sans même avoir à décoller l'oeil du viseur. Ce mode peut tout à fait « réconcilier » avec le K10D ceux qui déçus par l'absence de commande Iso directe.

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En mode « Sv », la sensibilité peut être sélectionnée au moyen de la molette arrière et de l'écran de contrôle, sans avoir à décoller l'oeil du viseur


Quant au mode « Tav », il règle automatiquement la sensibilité en fonction d'une vitesse d'obturation et d'une ouverture données, afin d'exposer correctement le sujet. Ce mode est en somme à cheval entre les modes manuel et priorité. Les risques de mauvaise exposition liés à la prise de vue en mode manuel (le photographe doit maitriser et contrôler tous les réglages), sont en partie évités par cette variation automatique de la sensibilité. L'autre « coup de pouce » pour réussir l'exposition est à chercher du côté de l'écran de contrôle, qui signalera au moyen d'un clignotement les valeurs de vitesse et ouverture non conformes. Si ce mode peut-être utile pour apprendre à débrayer en douceur, il ne remplacera pas un vrai mode manuel pour certains cas de figure dans lesquels les automatismes ne donnent plus de bons résultat (pour la photo de nuit par exemple).

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Sélectionnez la vitesse et l'ouverture, et laissez l'appareil opter pour la sensibilité qui convient.


Les fidèles du mode « Av » pourront être surpris par le fait que l'ouverture se règle au moyen de la molette arrière et non de la molette avant, contrairement aux habitudes. Il est toutefois possible de changer cette configuration en passant par les menus. On notera avec plaisir qu'en mode priorité ouverture, il est possible de programmer la compensation d'exposition directement au moyen de la seconde molette. Cette possibilité sera très appréciée par les utilisateurs de mesure spot, ou encore par ceux qui photographient dans des situations où il faut fréquemment corriger l'exposition (un paysage enneigé par exemple, qui demandera une surexposition de l'ordre de 0,5 ou 1 IL).

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Pour chacun des principaux modes (Av, Tv, Manuel et Programme), configurez les molettes avant et arrière


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Utilisez la molette arrière surexposer rapidement d'1 IL, de façon à bien exposer un paysage sous la neige


Voici les autres modes proposés par le K10D :
  • User : permet de prendre des photos selon des réglages définis à l'avance (pour les définir : User > Menu).
  • Mode vert : correspond au mode automatique. L'appareil règle automatiquement la vitesse d'obturation et l'ouverture par rapport à l'exposition.
  • X (vitesse synchro X flash) : La vitesse d'obturation est verrouillée à 1/180 seconde. À utiliser avec un flash externe qui ne change pas automatiquement la vitesse d'obturation.

Balance des blancs, mise au point...

Cette page se propose de faire un détour du côté des fonctions si ce n'est les plus couramment utilisées, du moins les plus nécessaires à la réussite de l'exposition. Le changement de balance des blancs se fait-il vite et bien ? L'appareil nous met-il les principales commandes à portée de nos mains ? Voici quelques-unes des questions que nous avons posées, en tâchant de décrire les manipulations nécessaires sur chacun des appareils, de façon à mettre en évidence sa logique de fonctionnement.

Commandes externes

Le D80 est donc celui de ces deux reflex qui propose le plus grand nombre de commandes externes, et donc a fortiori le plus de réglages avec accès rapide et direct. On pourra noter la presque inévitable contrepartie, à savoir un boîtier qui « fait peur » par l'abondance de commandes pas toujours explicites. Cette différence de conception se retrouve à un autre niveau. Alors que le D80 fait un usage intensif de son écran de contrôle (pour le choix de la balance, de la sensibilité...) au point de délaisser l'écran arrière (qui servira uniquement pour la visualisation des images et le paramétrage de l'appareil), le K10D y fait beaucoup plus couramment appel. Sur le D80, la plupart des manipulations se feront en enfonçant l'une des commandes arrière (ISO, WB) et en faisant défiler les options au moyen de la molette arrière. Sur le K10D, au contraire, la sélection des réglages se fait le plus souvent au moyen de l'écran arrière, après pression sur la touche Fn.

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L'écran de contrôle du D80 sert très fréquemment, la plupart des manipulations se faisant en enfonçant l'une des commandes arrière (ISO, WB) et en faisant défiler les options au moyen de la molette arrière.


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Sur le K10D, au contraire, la sélection des réglages se fait au moyen de l'écran arrière, après pression sur la touche Fn


Ces fonctionnements très différents auront chacun leurs adeptes. Le D80, par l'importance de ses commandes externes, semble s'adresser aux utilisateurs avertis. Le K10D, de son côté, mise sur la visualisation et semble en mesure de faire comprendre, même aux plus débutants, l'importance et la justification d'un réglage tel que celui de balance des blancs, comme nous allons le voir dans le point suivant.

Balance des blancs

A la différence du K10D, le D80 dispose d'une commande directe pour le réglage de la température de couleur. L'accès aux différentes valeurs se fait en pressant la touche « WB » puis en utilisant la molette arrière jusqu'à parvenir au réglage souhaité, juste représenté par une icône (qui donc risque de ne rien signifier pour certains). Pour régler la température en degrés Kelvin, il faudra utiliser la molette avant en même temps que cette commande. Les réglages les plus fins seront obtenus en faisant appel aux degrés Kelvin ou en effectuant une mesure manuelle, sachant que la balance des blancs peut également être copiée d'une photo existante (Balance des blancs > Blanc mesuré > Utiliser photo).

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Utilisez l'écran de contrôle et la molette arrière pour choisir votre réglage


Il est également possible de régler la balance des blancs en passant par les menus. Dans ce cas de figure, vous aurez accès à une option supplémentaire qui vous permettra de nuancer (de -3 à +3) chacun des pré-réglages de température. La manipulation, intéressante a priori, a comme principal inconvénient de ne pas nous permettre d'apprécier directement le résultat. Il faudra prendre plusieurs photos puis les visualiser une à une avant d'identifier le réglage qui convient.

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Le D80 vous invite à nuancer chacun des pré-réglages de température


Pour régler la température de couleur sur le K10D, il faudra, à défaut de commande directe, passer par les menus (Touche FN). L'appareil dispose d'une fonction des plus originales (et des plus utiles !) qui permet de choisir une balance et en visualisant les effets sur une image. Pour en bénéficier, appuyez sur la touche « Fn » sitôt l'image enregistrée (sans passer par le mode lecture donc). L'image s'affiche et se nuance au fur et à mesure que vous parcourez les valeurs. Cette prévisualisation sera des plus utiles dès lors que vous changez de lieu et que vous vous apprêtez à faire une série de photos : il vous suffit alors d'en prendre une qui vous servira seulement à régler correctement votre balance (ici le réglage le plus adapté semble être celui de Lumière fluo couleur du jour), à valider ce réglage puis à photographier.

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Faire ses réglages en se basant sur la dernière image permet d'avoir une balance des blancs optimale par rapport à l'environnement


Le K10D propose enfin un réglage supplémentaire par rapport au D80, à savoir un réglage qui permet d'affiner la température de couleur en déplaçant un curseur dans l'espace colorimétrique.

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Effectuez un réglage vraiment fin au moyen de ce dispositif intuitif


Le seul inconvénient de cet ensemble de procédés (globalement ingénieux et très intuitifs) que propose le K10D est de demander somme toute beaucoup de manipulations, et de perdre peut-être l'utilisateur par cette ampleur, à plus forte raison ceux peu habitués à raisonner en terme de température de couleur (nombreux sont ceux tellement habitués au rendu jaunâtre d'une photo tungstène qu'ils ne pensent pas à le remettre en cause).

Mise au point

On remarque enfin sur le sujet que les deux appareils disposent de collimateurs sensiblement bien excentrés, précieux pour effectuer une mise au point sur des sujets éloignés du centre de l'image. Tous deux permettent de sélectionner manuellement le collimateur actif. Pour le K10D, la manipulation consiste à positionner la bague qui entoure le pad sur « Sel » puis à utiliser les quatre touches du pad pour sélectionner le collimateur souhaité. Pour le D80, il faut en revanche passer par les menus et opter pour « Sélectif » dans le réglage « Mode de zone AF » avant de prétendre choisir le collimateur actif au moyen du pad. On note enfin que le D80 active, par défaut, un faisceau AF pour aider à mettre au point sur les sujets compris entre 0,5 et 3 mètres.

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Optez pour « Sélectif » avant de chercher à sélectionner manuellement le collimateur actif au moyen du pad. Si vous souhaitez photographier une personne sans la gêner, désactivez le faisceau AF enclenché par défaut


Lorsque l'on passe en mise au point manuelle, on perd l'usage de l'autofocus (c'est une évidence mais qui mérite d'être rappelée) et on ne peut donc compter que sur son œil pour s'assurer que la netteté est bien faite sur le sujet avant de déclencher. Pour être précise, la mise au point manuelle requiert donc un viseur large et lumineux, ce que les deux appareils offrent ici. Le K10D a toutefois l'avantage d'apporter une aide dans ce cas de figure, aide qui prend la forme d'un témoin lumineux qui apparaît dans le viseur et d'un bip sonore indiquant tous deux que la mise au point est effectuée. Ce dispositif peut être utile en conditions de faible luminosité dans lesquelles la mise au point est toujours plus délicate à réaliser. A noter que le D80 dispose de cette même fonction mais dénuée de signal sonore toutefois (et seulement pour les ouvertures du type f/5,6 et en-deçà).

Enregistrement en Raw et retouche directe

On en entend beaucoup parler sans pour autant toujours savoir en qui il consiste précisément, alors posons la question maintenant : qu'est-ce que le Raw ?

Un fichier Raw est un fichier numérique peu compressé qui contient les informations brutes enregistrées par le capteur de l'appareil photo. Ce fichier est en quelque sorte « en attente de développement » dans la mesure ou il n'a subi aucun des traitements de linéarisation, dématriçage, contraste, luminosité ou saturation, nécessaires pour produire une image lisible. C'est le format le plus utilisé par les photographes, car il leur donne une entière maîtrise sur leurs images en leur permettant d'effectuer ces traitements par eux-mêmes (un peu comme en argentique lorsque l'on développe soi-même depuis ses négatifs). Chaque type de Raw (CRW pour Canon, NEF pour Nikon, etc.) nécessite un logiciel spécifique pour être visionné et édité. À part le DNG proposé par qui est un format de Raw ouvert et disponible, aucun standard n'existe en la matière. Le Jpeg est lui un format compressé pour lequel c'est l'appareil (et non le photographe) qui détermine le point blanc, l'espace couleur etc. de l'image. Le fichier ainsi produit est directement lisible (qui ne peut afficher du Jpeg ?), il est également moins volumineux, mais cela au prix d'un traitement qui entraîne une perte définitive d'informations (le Jpeg est codé sur 8 bits, le Raw sur 12 ou 14). Qu'en est-il des choix faits par Nikon et Pentax sur ce sujet ?

Du côté du Raw

Sur le D80, les Raw sont au format maison, le NEF (Nikon Electronic Format). La sélection du format (Jpeg, Raw) se fait en passant par les menus, une fonction d'enregistrement simultané de Raw et Jpeg étant proposé, le Raw venant en association d'un Jpeg qualité fine, normal ou basic.

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Les NEF étant des fichiers propriétaires, posons-nous la question de leur lecture et de leur édition. Nikon fournit avec son D80 un CD-Rom contenant la visionneuse PictureProject 1.7 et Capture NX (le logiciel d'édition des Raw) en version d'essai gratuite entièrement fonctionnelle de 30 jours. Passée cette période, il vous en coûtera environ 150 euros pour acquérir la licence de ce logiciel complet, mais qui souffre toutefois de quelques restrictions (pas d'outil tampon, ni de possibilité de commander l'appareil par exemple). Vous pouvez également faire le choix de vous tourner vers des applications spécialisées dans le traitement des Raw, la plupart ayant déjà proposé un plug-in pour les NEF du D80 (voir : Bibble, Camera Raw ou encore Aperture).

Sur le K10D, la sélection du Raw se fait soit par le biais des menus soit directement depuis le boîtier. Est-ce que l'on dispose des mêmes options dans les deux cas ? Pas vraiment, la commande externe demandant à être paramétrée et n'accueillant qu'un type de réglage (Raw ou Raw+, PEF ou DNG), sachant que par défaut ce réglage Raw n'est actif que le temps d'une unique prise de vue.

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Comme de nombreuses touches, celle pour le Raw peut-être paramétrée


Lorsque l'on passe par les menus, au contraire, on a le choix entre deux modes d'enregistrement et deux types de fichiers Raw : Raw et Raw+ (comprendre enregistrement simultané de Raw et Jpeg) d'une part, PEF et DNG de l'autre.

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A vous de choisir le type de Raw que vous souhaitez enregistrer


Le K10D dispose à ce propos d'une fonction très intéressante qui permet de développer sommairement les fichiers Raw (qui sont des fichiers bruts contenant des informations non interprétées) directement depuis l'appareil, et donc sans passer par l'étape logicielle parfois longue et fastidieuse. Cette étape, même si elle ne donne accès qu'à des réglages basiques, permet d'améliorer une image et de disposer rapidement d'un cliché prêt à l'emploi. Augmenter ainsi la valeur « Iso » vous sera ainsi utile pour éclaircir ou obscurcir l'image, sachant que cette manipulation n'entraînera aucune apparition de bruit numérique (ces pixels colorés qui envahissent l'image aux hautes sensibilités) et cela même dans le cas de figure où vous pousseriez ce curseur à son maximum.

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Le K10D permet de développer sommairement les Raw depuis l'appareil


Tout en prenant garde à ne pas s'étendre trop longuement sur le sujet, on signalera deux-trois petits points qui montrent l'importance et l'intérêt des choix faits par Pentax sur ce chapitre du Raw. Le premier est lié au choix du DNG, type de Raw non propriétaire initié par Adobe et dont les sources sont accessibles. Pour l'utilisateur, ce choix se révèle précieux pour plusieurs raisons :
  • Les DNG produits par le K10D peuvent être ouverts et édités dès à présent sur les principaux logiciels de retouche d'image, et ce sans attendre les traditionnelles mises à jour des applications spécialisées (Lightroom, Camera Raw, Aperture...).
  • Les DNG ne courent pas le même risque que les Raw propriétaires, qui proposés à un moment T sur des OS bien spécifiques, peuvent ensuite être délaissés au moment du passage à un autre OS, et devenir ainsi difficilement (voire plus du tout) éditables.
  • En l'absence d'un autre logiciel, les Raw du K10D peuvent être lus au moyen du logiciel Pentax Laboratory fourni avec l'appareil, logiciel « basique » (qui se cantonne au développement des Raw), mais proposé en version complète non limitée dans le temps.

En mode lecture

Dans un premier temps, signalons la rapidité avec laquelle les images peuvent être passées en revue, tout simplement déconcertante. On notera ensuite la possibilité de d'afficher l'histogramme de l'image ainsi que ceux pour chacune des couches couleur, et également de faire apparaître, au moyen d'un clignotement rouge ou jaune, les zones sur-exposées ou sous-exposées de l'image.

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L'histogramme et l'aperçu numérique vous indiqueront la répartition des zones sombres et lumineuses dans l'image


Quelles options propose le K10D en plus de celles déjà évoquées lors du chapitre sur le Raw ? Il met à disposition de l'utilisateur plusieurs types de « filtres numériques » destinés à modifier le rendu ou la couleur, chacun de ces filtres pouvant être modéré ou renforcé au moyen de la molette avant. Ainsi le filtre noir et blanc est décliné en autant de versions qu'il y a de couches couleur.

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Plusieurs filtres permettent de retoucher ou modifier les images depuis l'appareil. Ici le rendu du filtre noir et blanc dans les différentes déclinaisons (Du haut vers le bas et de la gauche vers la droite : BW, R, G et B)


Le D80 propose également, en mode lecture, des filtres pour la conversion directe d'images depuis le boîtier (noir et blanc, sépia et couleurs froides pour ce qui est des filtres monochromes). La procédure est néanmoins différente puisque aucun ajustement n'est possible (il s'agit d'une simple conversion en noir et blanc).

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En mode lecture, la conversion d'images en noir et blanc se fait de façon moins fine que sur le K10D


Pour disposer de plus de contrôle, il faut tenter l'aventure du noir et blanc directement en mode prise de vue. Les réglages sont alors plus fins puisqu'il est possible d'agir sur la netteté, le contraste et les couches de couleur. Mais un autre inconvénient se présente, le fait qu'il faille effectuer ses réglages un peu au petit bonheur la chance, et procéder par essais et corrections successifs jusqu'à obtenir le bon rendu. A nouveau donc, le système de visualisation du K10D que l'on a pu apprécier entre autres au niveau du réglage de la Balance des blancs, se révèle plus confortable et plus convaincant.

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Des réglages plus fins sont disponibles, mais cette fois en mode prise de vue


Sur le D80 comme sur tous les appareils Nikon, du compact au reflex en passant par le bridge, on trouve la fonction D-Lighting réputée pour déboucher les ombres. Elle est ici déclinée sur trois positions : normale, élevée et moyenne. Elle peut être précieuse dans les cas de figure où l'image enregistrée est vraiment très sombre (comme dans notre exemple d'une photo prise à main levée à la tombée de la nuit, qui bénéficie d'une correction élevée), tout en sachant que cet éclaircissement fera apparaitre le bruit inhérent à l'image.

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La fonction D-Lighting, que vous trouvez également sur Capture NX, permet de corriger les images sous-exposées


Du mode lecture du D80, on retiendra plus généralement la disponibilité d'une fonction diaporama qui peut être enrichie au moyen d'une musique de fond, sachant que les effets (panoramique, zoom et transitions), varient en fonction du morceau sélectionné. Comme sur le K10D, les hautes lumières, dans lesquelles les détails sont perdus, sont indiquées par un clignotement. Quant aux informations relatives à la prise de vue, on les fait apparaitre au moyen de la molette avant.

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En mode lecture, utilisez la molette avant pour accéder aux informations relatives à la prise de vue

Performances

Qu'en est-il de ces deux appareils lorsque l'on souhaite acquérir des images à une cadence élevée ? Nous avons dans les deux cas mis les appareils à l'épreuve en essayant d'enregistrer en continu des fichiers Jpeg dans un premier temps, des fichiers Raw dans un second. La carte retenue a également un impact sur les performances, les plus rapides permettant de raccourcir le délai en écriture et lecture, mentionnons celle utilisée ici : une Extreme III de 1 Go.

La principale différence à noter entre les deux appareils est la capacité de l'un, le K10D, à enregistrer des fichiers Jpeg en continu dans le temps même où le D80 « s'essouffle » passé le centième (tout de même) cliché. On note toutefois que, dans les deux cas, la cadence reste soutenue d'un bout à l'autre de la série d'images. On remarque aussi, dans un autre genre d'idée, la plus grande discrétion de l'obturateur du D80 qui produit un son semblable à un bruit d'oeuf écrasé. Le K10D a de son côté un vrai un bruit mécanique plus accentué, et se fait d'autant plus remarquer que les déplacements du zoom, lors de la mise au point, sont également bruyants et dépourvus de douceur.

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Le D80 est capable d'enregistrer jusqu'à 100 clichés Jpeg consécutifs ()


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Le K10D enregistre des Jpeg jusqu'à saturation de la carte ()


En Raw, les appareils présentent des performances plus homogènes. Passés les 6 premiers clichés enregistrés dans un laps de temps de 2,5 secondes dans les cas, les D80 et K10D ralentissent le rythme jusqu'à enregistrer 4 clichés toutes les cinq secondes (0,8 i/s).

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Après 6 clichés Raw enregistrés à un rythme soutenus, le D80...


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... et le K10D optent pour un rythme de croisière


Les deux appareils disposent d'un réglage AF-C (autofocus continu), qui permet de bénéficier d'une mise au point continue sur le sujet, et ceci aussi longtemps que le déclencheur est maintenu enfoncé à mi-course. Indépendant du mode rafale, ce réglage pourra toutefois être mis à profit pour tout ce qui est acquisition rapide de sujets en mouvements (enfants, animaux...).

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Le mode rafale peut être mis à profit pour décomposer un mouvement. Les D80 et K10D à l'oeuvre

Qualité d'image

Les différents « résultats » que nous présentons sur cette page (celui de sensibilité mis à part), se rapportent au couple que forment le boîtier et l'objectif. Ils ne permettent pas de se faire une idée complète de la qualité du boîtier, qui dépourvu d'objectif n'est rien. En optant pour chaque appareil pour des photos prises au moyen de l'un des objectifs proposés en kit, nous tentons de donner une idée des capacités de ce couple boîtier / objectif qui sera utilisé par un grand nombre d'utilisateurs.

Portée du zoom

Ces deux appareils sont chacun proposés boîtier nu mais sous forme de kit avec un ou deux objectifs, le kit de référence (car le plus couramment proposé et acheté) est celui qui est composé du boîtier et d'un zoom grand-angle du type 18-55 mm ou 18-70 mm en fonction des marques. Un objectif de ce type est assez polyvalent (assez grand-angle et petit téléobjectif) ce qui lui vaut l'appellation de zoom « transtandart ». L'objectif (équivalent à un 27-82 mm qui équipe ici le K10D entre tout à fait dans cette catégorie : il convient parfaitement au paysage en position grand-angle et offre avec celle en téléobjectif le recul juste nécessaire pour faire un portrait sans déformations (voir le dernier exemple de cette page). Celui qui équipe le D80 a quand à lui une position téléobjectif plus marquée (équivalent à un 27-202 mm une fois appliqué le facteur de conversion numérique x 1,5), qui permet de retrouver les sensations de la photographie avec un bridge (ces appareils photos dont la caractéristique principale est de disposer d'un zoom très polyvalent d'une grande amplitude). Les photos proposées ci-dessous sont destinées à vous permettre d'apprécier la portée de chacun d'eux.

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Les D80 (équipé d'un 18-135 mm) et K10D (équipé d'un 18-55 mm) en position grand-angle...


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... puis en position téléobjectif


On notera la qualité du 18-135 qui équipe ici le D80 : la bague de zoom est remarquablement bien dosée, et l'objectif dispose d'une bague de mise au point ainsi que d'une commande « A / M » qui permet de débrayer l'autofocus. Le 18-55 qui équipe le K10D est lui aussi doté d'une bague de mise au point manuelle.

Photographie rapprochée

L'objectif du K10D permet un rapprochement très convaincant, de l'ordre de 25 centimètres. L'AF-S DX Zoom-Nikkor 18-135mm f/3.5-5.6G IF-ED qui équipe le D80 oblige quant à lui à prendre un recul plus important, la distance minimale de mise au point sur toute la plage focale étant de 45 cm. L'autre objectif proposé en kit, à savoir l'AF-S DX 18-70 mm f/3,5-4.5G ED-IF, permet quant à lui un rapprochement plus important (0,38 m). On pourra, au sujet du rapprochement, se poser la question de la pertinence du mode « gros plan » que propose le D80, qui ne permet pas, en réalité, de photographier de plus près notre sujet.

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Distance minimale de mise au point pour les D80 et K10D équipés respectivement d'un 18-135 mm et d'un 18-55 mm


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Le zoom smc DA 18-55 mm f/3,5-5,6 AL du K10D permet de s'approcher jusqu'à 25 centimètres du sujet
(on peut comme ici photographier un sujet très proche)


Sensibilité

Le D80 a la particularité de proposer de très nombreuses valeurs intermédiaires aux classiques positions Iso, à savoir : 100, 125, 160, 200, 250, 320, 400, 500, 640, 800, 1000, 1250 et 1 600. Il permet également de monter au-delà des 1 600 Iso qui constituent la sensibilité maximale du K10D. Les valeurs supérieures à 1 600 Iso apparaissent alors sous la forme H 0,3 (eq. 2 000 Iso), H 0,7 (eq. 2 500 Iso) et H 1,0. La réduction du bruit réglée par défaut sur la valeur « normale » et automatiquement réactivée en cas de besoin pour les sensibilités supérieures à 800 Iso.

Le D80 est dépourvu de ce mode priorité sensibilité découvert sur le K10D (voir cette page). Comment sur ce boîtier profiter du maximum de souplesse dans le choix de la sensibilité ? En optant, si vous êtes en mode automatique ou scène, pour la valeur « Iso auto » qui permettra à l'appareil de varier librement sur une plage comprise entre 100 et 400 Iso. On notera enfin, pour clôre le sujet, la fonction « sensibilité auto », cette fois disponibles dans les modes priorité et manuel. Une fois cette fonction activée, l'appareil sera en mesure de modifier la valeur Iso dans les cas où l'exposition ne peut être réussie avec la valeur saisie manuellement (par ex. sur vous photographiez à 100 Iso dans la pénombre, ou inversement si vous êtes à 800 Iso sur une plage en plein soleil). Le passage en « sensibilité auto » (qui indique donc la prise de contrôle de ce réglage par l'appareil) vous sera alors signalé dans le viseur.

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La fonction « sensibilité auto » du D80 peut rendre service aux étourdis, capables de photographier à 100 Iso dans la pénombre ou 800 en plein soleil


Sur la question de la plage « Iso auto », sur laquelle l'appareil peut faire du gain, le K10D se fait remarquer par une astuce qui permet de définir très facilement cette plage. Il vous suffit de vous positionner sur « Auto » puis de définir les sensibilités extrèmes au moyen des deux molettes. Enfin, alors que le K10D semble à première vue s'en tenir aux classiques valeurs Iso 100, 200, 400, 800 et 1 600, on remarque que les réglages « Pas IL » et « Paliers sensibilité » permettent d'introduire des valeurs intermédaires. Ce réglage peut intéresser ceux qui souhaitent le maximum de contrôle sur la montée en Iso (et donc en bruit).

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Sélectionnez simplement et rapidement la plage correspondant à la fonction « Iso auto »


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Les réglages « Pas IL » et « Paliers sensibilité » permettent d'introduire des valeurs Iso intermédaires


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Le D80 et le K10D à 100 Iso...

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200 Iso...

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400 Iso...

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800 Iso...

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... et 1 600 Iso (Téléchargez et )


Que nous apprend ce détail à 100% d'une scène beaucoup plus large capturée aux environs de 28 mm (eq. 42 mm), sucessivement à 100, 200, 400, 800 et 1 600 Iso ? L'un des premiers enseignements, avant le niveau de bruit, concernera le piqué de l'objectif, bien moindre dans le cas du 18-135 qui équipe le D80. Les lettres gravées au-dessus de la porte et les branchages sont ainsi rendus avec bien moins de détail. On remarquera également les aberrations chromatiques, à nouveau sur les images produites par le D80, nettement visibles sur les pourtours de la porte. Quant à la gestion du bruit, sur ces deux appareils, elle n'a rien de remarquable. Il fraudra veiller à ne pas dépasser les 200 Iso et à réserver les 1 600 Iso pour les cas critiques, dans lesquels rapporter une image nette importe plus que de rapporter une image propre.

Photos de nuit

Ces deux reflex disposent d'un mode Bulb qui permet d'effectuer des poses de plus de 30 secondes. Sur le D80, l'accès se fait depuis mode manuel (Bulb apparaitra sur l'écran de contrôle pour toutes les poses dès lors que vous dépasserez les 30 secondes). Sur le K10D, il se fait en placant la molette de sélection des modes sur B. Photographier de nuit ne requiert toutefois pas forcément un temps de pose aussi conséquent, et il faut être d'autant plus vigilant avec les poses longues qu'elles sont l'une des principales sources (avec la montée en sensibilité) de l'apparition de bruit dans l'image.

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Les Nikon D80 (15 sec, eq. 33 mm, 125 Iso, balance tungstène) et Pentax K10D (15 sec, eq. 31 mm, 100 Iso, balance tungstène)


Sur cette question du bruit, on notera les plutôt bons résultats des deux appareils, qui parviennent à délivrer une image nette, riche en détails. On notera une différence au niveau du rendu, avec une Photo Plus douce et aux tons plus chauds délivrée par le D80.

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Détail à 100%

Conclusion

Que nous apprend le face à face de ces deux boîtiers, concurrents sans être rivaux ? Nous sommes ici face à deux appareils qui ont fait des choix assez différents.

Le K10D possède des caractéristiques dont on ne ressent pas forcément l'intérêt dans le cadre d'un usage quotidien (la tropicalisation, le dispositif anti-poussières), mais qui comptent néanmoins et qui ne semblent même pas peser sur la facture. Par ailleurs, les nouveautés qu'il apporte sont loin d'être des gadgets, au contraire, un mode comme celui de priorité sensibilité étant fantastique pour les situations où l'on alterne rapidement entre prise de vue en intérieur et en extérieur, et la commande Raw externe étant une véritable invitation à s'initier à ce format. Le K10D surprend enfin en se laissant, tout boîtier expert qu'il est, assez rapidement maîtriser. Cette prise en mains rapide est rendue possible par le nombre somme toute réduit de commandes externes et leur bonne lisibilité d'une part, et par la possibilité d'apprécier les modifications apportées à l'image (réglage de la Balance des blancs, développement des Raw) directement depuis l'appareil.

A priori plus orienté débutants (on pense notamment à sa commande de sélection des modes riche en modes scène), le D80 peut sembler au contraire plus froid et technique avec notamment le dessus de sa poignée bien chargé en commandes. Ce boîtier a par ailleurs comme particularité de délaisser l'écran arrière au profit de l'écran de contrôle, dont il fait un usage intensif pour la sélection des réglages.

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Alors que le D80 fait un usage intensif de l'écran de contrôle, le K10D mise sur l'écran arrière et la visualisation directe des effets des réglages


Si l'ont fait abstraction des fonctions inédites du K10D et des caractéristiques de son boîtier (stabilisation, tropicalisation), restent des appareils assez équivalent (aux logiques toutefois différentes) qui ont en commun d'offrir une très bonne prise en mains et un confort de visée irréprochable. Quelles autres considérations invoquer pour faire son choix ?

En matière de reflex, la question du parc d'objectif vient fréquemment sur le tapis, à raison puisque, au moins autant si ce n'est plus, c'est l'optique qui détermine la qualité de l'image. On remarque que les mises en garde sont légion au sujet de cette question, lorsqu'il s'agit de constructeurs autres que les deux ténors du secteur, Canon et Nikon, il est vrai à la tête des parcs optiques les plus conséquents. Pour trancher la question, posez-vous la question de vos besoins en optiques et regardez précisément l'offre des constructeurs (tout en sachant que les opticiens tels que Tamron et Sigma proposent également des objectifs pour toutes les montures). Chez Nikon, on retiendra l'importance du parc, l'existence d'optiques stabilisées et d'optiques AF-S avec moteur de mise au point intégré (toutes plutôt onéreuses)... Chez Pentax, on retiendra la sortie d'optiques motorisées, l'existence de focales fixes lumineuses comme le surprenant DA 70 mm f/2,4 (voir cette brève), et enfin le dispositif anti-tremblements du boîtier qui stabilise à moindre coût toutes les optiques que l'on monte dessus. La différence entre les constructeurs se fait surtout à niveau des zooms puissants (au-delà de 100 mm), qui manquent à Pentax, mais qui, généralement proposés à des prix supérieurs à celui d'un boîtier amateur / expert, refroidissent l'enthousiasme de nombreux acquéreurs potentiels.

Si le K10D prend au final l'avantage, c'est parce que son prix (au regard des caractéristiques techniques) le place d'emblée presque dans une niche. Le K10D bouscule les repères, au point qu'il vient concurrencer à la fois les reflex moins haut de gamme (les modèles amateurs en dix millions de pixels comme le Sony Alpha 100 et le Canon Eos 400D) et plus haut de gamme (les Nikon D200 et Canon Eos 30D). Pour ceux souhaitent s'équiper (sans la contrainte d'un parc optique existant qui oriente leur choix), en optant pour un modèle performant (cadence élevée, compatibilité avec les optiques SDM...), le K10D est sûrement (en attendant la répartie de la concurrence ?), le bon choix du moment.

Nikon D80

6

Les plus

  • Accessibilité des réglages courants
  • Faible bruit au déclenchement
  • Autofocus rapide et doux
  • Viseur confortable

Les moins

  • Raw propriétaire
  • Un peu cher

0

Ergonomie8

Fonctions7

Qualité d'image8



Pentax K10D

8

Les plus

  • Qualité de construction / Réglages intuitifs
  • Mode priorité sensibilité ingénieux
  • Raw non propriétaire, accès depuis le boîtier

Les moins

  • Manque quelques commandes directes
  • Mise au point et déclenchement bruyants

0

Ergonomie8

Fonctions9

Qualité d'image8

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