La YAS 209 n'est pas ce que l'on peut appeler de l'ultra haut de gamme, mais un produit d'orientation moyen de gamme, une barre de son connectée avec quelques fonctions surround et ne se risquant pas sur les terres du Dolby Atmos Atmos.
Le caisson du plus fort est toujours le meilleur
Adaptée aux écrans TV de tailles standard, c'est-à-dire plutôt entre 40 et 55", la YAS-209 procède à un choix assez pragmatique : ne pas tenter le diable en matière de basses, elle délègue donc cette partie à un caisson déporté. Cela permet à Yamaha de partir sur une barre particulièrement discrète, mais surtout très plate, pouvant se glisser sous la plupart des écrans. Il est également possible d'accrocher le produit au mur via son petit système d'attaches (avec un patron de perçage en carton). Pour qui ne souhaiterait pas de caisson, le modèle YAS 109, un peu moins cher, prend un peu d'embonpoint pour intégrer directement des woofers (HP dédiés aux graves).Le choix d'un caisson n'est pas sans conséquence, puisqu'il faut trouver un peu de place pour la bête parallélépipédique. Avec 40 cm de hauteur et 40 cm de profondeur, mais une largeur de moins de 20 cm, le modèle n'est pas trop encombrant, surtout par rapport aux références cubiques. Question de configuration de votre salon donc, mais dans ces gammes de prix il y a assez peu de choix pour descendre vraiment bas dans les fréquences.
La barre en elle-même est assez légère, de facture très correcte, pas très dense, mais largement au niveau pour sa gamme de prix.
Connectique adaptée aux petites configurations
Yamaha va au plus simple niveau connectiques, plaçant tout ce petit monde sur la gauche (à l'arrière bien évidemment) dans un petit renfoncement, exceptée la prise secteur placée seule sur la droite. Relevons pêle-mêle :- Entrée HDMI standard
- HDMI ARC : permettant de recevoir et renvoyer un flux audio vers la TV
- Prise Optique : à la fois pour les TV n'ayant pas de connectique HDMI ARC, mais également pour l'utiliser avec d'autres sorties numériques
- Prise Ethernet : toujours l'idéal pour une connexion réseau
- Prise USB-A : que la marque indique comme dédiée aux Maj firmware. Inutile en pratique donc, puisque l'application dédiée permet déjà cette fonction (mais peu dépanner pour les adeptes du hors ligne).
- Aux prises physiques s'ajoutent Wifi et module Bluetooth 4.2 avec prise en charge des codecs SBC et AAC
Rien de surprenant sur la connectique assez spartiate. L'acheteur de ce genre de barres n'a à priori pas de salon de 100 m2 avec une débauche de sources. Disons malgré tout qu'un joueur console aurait préféré un peu plus qu'une simple entrée HDMI et une entrée ARC histoire de ne pas être aussi limité. On pourrait également se plaindre de l'absence de e-ARC (ARC au débit amélioré), mais la barre de son ne fonctionnant pas en Atmos ou DTS:X cela aurait été un luxe inutile.
Pas trop de reproches donc, si ce n'est l'espace dédié aux branchements, un peu étroit, rendant parfois difficile la cohabitation des prises. Une encoche un peu plus spacieuse aurait été un gros plus.
Une connexion simple pour une application basique
Le passage par l'application dédiée Yamaha Sound Bar n'est pas obligatoire, la YAS-209 fonctionnant déjà parfaitement en hors-ligne, mais cette opération est tout de même conseillée pour profiter de toutes les fonctions.Que ce soit en Ethernet ou en Wifi, la configuration est assez simple et ne prendra qu'une petite minute.
L'application n'est pas des plus agréables, car extrêmement dépouillée, voire presque morne. Au moins tout est très simple, se concentrant sur les réglages sonores du produit (déjà accessibles via la télécommande ou le panneau) ainsi que les entrées.
Sur ses dernières, il est possible de basculer à la volée sur l'entrée Bluetooth, TV (HDMI e-ARC) ou HDMI, ou l'un des rares services musical supporté : Spotify (via spotify connect), Tidal, QQ music (l'équivalent Spotify chinois) et Amazon Music.
Dans la même partie réseau, vient se greffer l'onglet Alexa, seul assistant compatible. Passons rapidement sur ce point. L'assistant est très bien pris en compte une fois les autorisations données, le système de 2 micros étant plutôt efficace, quoiqu'un peu moins sensible que ce qu'on retrouve par exemple sur l'Echo Studio. Pour ceux qui le souhaitent, le micro est bien sûr désactivable.
Malgré sa connexion réseau, son application dédiée et ses quelques liens avec des services de streaming, l'enceinte n'est pas conçue pour cet usage ou marketée comme telle. Mis à part quelques applications, on ne retrouve pas grand-chose à se mettre sous la dent. La barre de son n'est ni dédiée au multiroom ni compatible Airplay 2 ou DLNA. Pour cela, il y a l'écosystème MusicCast, notamment la barre de son plus haut de gamme Soundbar 400.
Réglages en pagaille
Travaillant avec quelques limites sonores, Yamaha préfère laisser le choix sur de nombreuses options. Cela passe par des paramètres de base :- Réglage du niveau de basses sur le caisson, de -4 et +4
- Programme sonore, à savoir une disposition/égalisation adaptée à plusieurs usages : Film, TV, Musique, Sports, Jeux, Stéréo. Les différences ne sont pas énormes et plus dans l'idée d'égalisation et de légers ajustements de la spatialisation
Mais également par des options sonores plus automatisées et avancées, sur lesquelles nous reviendrons dans la suite :
- Surround 3D : déclenchant comme son nom l'indique un effet Surround plus prononcé. Celui-ci s'appuie sur le DTS Virtual:X, un traitement sonore permettant de créer une sorte de DTS:X (dimension verticale du son) à partir de signaux Surround classique (5.1, 7.1, etc...).
- Clear Voice : Une mise en avant des voix tout en forçant les haut-médiums (clarté)
- Bass Extension : Bass-boost, augmentant donc assez sensiblement les très basses fréquences.
La mise en place de tous ces réglages est plutôt intelligente, car s'adaptent (nous le verrons) assez bien à tous les usages et toutes les préférences sonores.
La télécommande livrée est à ce titre assez pratique, simple, mais regroupant toutes les options sur des boutons bien séparés, un petit bonheur à l'usage, excepté niveau précision. Il est en effet nécessaire de vraiment pointer parfaitement la barre.
On ne sera pas aussi emballé par les contrôles sur la barre en elle-même, passant par des boutons tactiles regroupant seulement les fonctions basiques et nous paraissant surtout très imprécis.
Même petite déception avec le système de diodes lumineuses devant chaque option sonore et chaque entrée, pratiquement illisibles de loin. Le niveau sonore, s'affichant en réglant le volume, apparaît en se servant des 9 diodes liées à chacune des options ou indicateurs. Si par exemple les diodes liées à l'entrée TV (diode 3), le son surround (6) et le wifi (8) sont allumées et que le volume est à 6/9 ( il y a 7 pas de volume entre chacun des 9 niveaux), si je règle le volume alors les 6 premières diodes s'afficheront, (la 8 s'éteignant), puis reviendront à cet affichage une fois le volume réglé. Pas franchement agréable et loin de ce que pourrait procurer un petit afficheur textuel en façade.
À l'usage, la barre délivre pourtant une bonne expérience, assez fluide et complète. La marque aurait pu pousser plus loin le concept d'enceinte connectée, mais nous avons déjà vu précédemment que la marque laissait ça à une barre de son plus haut de gamme. Une séparation marketing peu glorieuse.
L'équilibre et l'immersion
La YAS 209 utilise une topologie 2 voies (spectre audio réparti dans 2 gammes de fréquences), avec 4 haut-parleurs de médiums (4,6 cm) et 2 tweeters, pour une puissance audio de 100 W, sans préciser s'il s'agit d'une puissance efficace ou d'une puissance de crête. Reste que cela montre une puissance modérée. Le caisson est également un poids léger pour ce type d'objet, le haut-parleur étant un modèle de 16 cm de diamètre.Le passif de la marque aidant sans doute, la YAS-209 semble à la fois pensée pour le Home Cinema et la musique, cela malgré les limitations en streaming. Cela se traduit par un caractère sonore assez neutre, voire un peu clair, loin du rendu presque boueux de pas mal de concurrents. Avec les réglages de base, la barre est déjà bien à l'aise avec la plupart des musiques.
On sent que le caisson livré n'est pas le modèle le plus maîtrisé du monde ou le plus réactif, mais il fait ce qu'on lui demande, ronronner ses très basses fréquences. Il est bien sûr possible de booster séparément le volume du caisson, même si cela est avant tout dans une optique de petits ajustements.
Le kit passerait simplement pour un modèle équilibré, voire assez sympathique tel quel, mais la barre Yamaha conserve quelques petites technos sonores modifiant encore l'expérience.
Premièrement l'option 3D surround, qui va largement augmenter la projection latérale du son sans trop dénaturer les canaux centraux, tout rehaussant un peu les aigus. Plutôt destiné aux films, mais parfois très amusante sur de la simple musique, ce réglage s'adapte assez bien à la disposition de la pièce pour offrir un rendu plutôt convaincant. On réservera avant tout ce mode pour les films d'action, l'extension des effets droite-gauche étant surtout là pour en mettre plein les oreilles. L'effet est un des incontournables, presque obligatoire pour un maximum d'immersion, d'autant plus qu'il n'ajoute pas de fatigue sonore. Le traitement DTS Virtual:X contribue en partie à ce bon résultat, mais ses capacités soi-disant DTS:X (équivalent Dolby Atmos) ne sont pas du tout là. Réussir à donner une dimension verticale au son sans haut-parleurs pointés vers le plafond paraissait difficile, cela se confirme.
L'option Clear Voice déjà un peu plus dispensable, mais parfois très utile. Pour faire simple, nous avons droit à une mise en avant du canal central et un boost assez important dans les haut-médiums/aigus pour rendre les voix plus claires. Plusieurs films et situations peuvent bénéficier de cette option, surtout les nombreux cas où les voix seraient un peu noyées dans le mix. Dans pas mal de cas il n'est pas nécessaire d'activer cette option, qui va néanmoins donner l'impression d'une écoute un peu plus tranchante, ce qui peut apporter une meilleure immersion tout comme cela peut amener un rendu exagéré voire un agressif. À réserver davantage aux films calmes qu'aux gros blockbusters.
La dernière option, Bass Extreme, parle pour elle-même en apportant un boost très marqué du caisson de grave. Si l'écoute classique dérange déjà vos voisins, ce mode va clairement les achever. Ici on ne retrouve pas plus de patates (ce qui n'est pas vraiment le rôle du caisson), mais une exagération de tous les sons basses fréquences, tous les tremblements, tous les bruits de pas. Le rendu perd en précision (le caisson ayant des limitations assez évidentes) ce qu'il gagne sensation. L'ensemble se libère de son côté très précis et d'inspiration musicale sans l'abonner totalement, un bon exemple de polyvalence avec une simple option.
Bien sûr tous ces modes sont à doser, à ne pas déclencher en même temps sous peine de devenir inaudibles.