Le Salvador ne se contente pas d’avoir fait du Bitcoin l’une de ses monnaies nationales : son président, Nayib Bukele, ambitionne de construire la toute première « Bitcoin City » au monde, alimentée par l’énergie géothermique des volcans.
Le projet peut sembler démagogique ou ambitieux selon l’observateur, mais tout laisse penser qu’une ville entièrement dédiée au Bitcoin devrait prochainement émerger des terres du Salvador.
La première « ville Bitcoin » au monde
L’adoption et le développement du Bitcoin divisent le monde moderne en deux camps, avec d'un côté les réticents à lui reconnaître le statut officiel de monnaie (dont la plupart des instances de régulation à l'heure actuelle), et de l'autre les défenseurs et enthousiastes qui voient en lui l'avenir des transactions. C'est dans ce dernier camp que l'on peut sans doute ranger le président du Salvador, Nayib Bukele, à l’origine de la décision historique de faire de cette cryptomonnaie l'une des devises ayant cours légal dans le pays, aux côtés du dollar américain.
Et son enthousiasme ne semble pas s’arrêter là, car à l’issue d’une manifestation nationale baptisée « Bitcoin Week » le jeune président a annoncé sa volonté de construire une ville entièrement centrée sur cette cryptomonnaie emblématique. Une cité qui se veut écologique, implantée dans le golfe de Fonseca et dont l'étonnante source d’énergie serait le volcan Conchagua, qui culmine non loin de là. Quelques premières esquisses du projet laissent entrevoir une forme circulaire (« Comme les villes fondées par Alexandre le Grand ») déployée autour d’un symbole du Bitcoin visible depuis le ciel.
Un financement sous forme d’obligations adossées au Bitcoin
Le petit pays du Salvador ne peut pas se payer seul une telle infrastructure. C'est la raison pour laquelle le projet prévoit d'émettre en 2022 un milliard de dollars d’obligations adossées à des bitcoins. Ces dernières, libellées en dollars américains avec un terme fixé à 10 ans, ont vocation à financer à hauteur de 50% de nouvelles infrastructures de minage pour rembourser la dette liée au projet, l’autre moitié étant convertie en bitcoins.
Si tout se passe comme prévu, la première pierre de cette « Bitcoin City » devrait être posée l’année prochaine. Cette ville d'un nouveau genre ne connaitra en principe aucun impôt sur la propriété, le revenu ou les gains en capitaux, car sa gestion reposera sur la taxation des ventes et fonds collectés par l’émission de ces obligations. Et ici encore, comme toujours en ce qui concerne les crypto-monnaies, on peut d'ores et déjà voir deux camps s'affronter pour crier au génie ou à la démagogie.
Source : Financial Times.