La liste blanche d'Adblock Plus passe sur liste noire en Allemagne, compromettant sérieusement le modèle économique du plus célèbre bloqueur de publicité. Attaqué en justice par le groupe de presse allemand Axel Springer, l'éditeur du logiciel controversé Eyeo s'est vu interdire de continuer à faire payer les médias pour qu'ils figurent dans sa liste blanche, et donc puissent afficher leurs publicités auprès des adeptes de l'outil.
La haute cour régionale de Cologne, où Eyeo a été jugé, a néanmoins reconnu la légalité du bloqueur de publicité. Mais en atteignant son modèle économique, elle a porté un coup dangereux à celui qui tente de faire la pluie et le beau temps sur la publicité en ligne, et dont l'attitude est vue comme du racket par des éditeurs.
Pub intrusive
Pour figurer dans la liste blanche, un média doit respecter la charte des « publicités acceptables » d'Eyeo, qui impose par exemple des publicités statiques, sans animation, ne pas masquer de contenu... En somme, rien qui ne doive entraver la lecture. Le Bureau international de la publicité, (IAB), reconnaît lui-même que le secteur est allé trop loin, avec des formats trop agressifs, et réfléchit depuis la fin 2015 à édicter de nouvelles normes.Eyeo explique que 90 % des médias en liste blanche ne paient pas pour y figurer, les 10 % restants étant des gros poissons réalisant plus de 10 millions d'impressions par mois. Pour eux, le prix à payer est de 30 % des revenus. Une somme que n'était plus prête à payer Axel Springer. Eyeo compte se pourvoir auprès de la Cour suprême.
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