Bien qu'ils partagent une base de code commune Chromium, les navigateurs tels que Brave, Opera et Vivaldi ne se plieront pas à la politique anti-bloqueur de pub de Chrome.
Les trois équipes de développement des trois navigateurs ont confirmé publiquement qu'elles ne souhaitaient pas suivre les changements initiés par Google sur Chromium, le navigateur open-source sur lequel Chrome, Brave, Opera et Vivaldi sont en partie basés.
Des modifications qui feront leur entrée en 2020
Google a effectivement annoncé son intention de modifier le système d'extension de Chrome en octobre dernier, en publiant un nouvel ensemble de normes réunies sous l'appellation Manifest V3, qui modifiera le fonctionnement des extensions au-dessus de la base de code Chromium.Il a fallu quelques mois aux développeurs d'extensions pour comprendre à quel point les modifications apportées à Manifest V3 étaient impactantes. Google envisage de fait de remplacer l'une des principales technologies permettant aux extensions d'interagir avec les requêtes de sites Web, au profit d'une technologie inférieure. Les extensions offrant des services de blocage des publicités seront touchées, tout comme les extensions d'antivirus, de contrôle parental... ou d'autres services qui aident à renforcer la confidentialité des utilisateurs.
De nombreux utilisateurs avaient accusé Google de vouloir saboter les extensions bloquant les publicités, qui réduisaient bien évidemment ses bénéfices publicitaires. À la fin du mois de mai, Google a annoncé que l'ancienne technologie (API Web Request) utilisée par les bloqueurs de publicité ne serait disponible que pour les utilisateurs professionnels de Chrome. Les modifications de Manifest V3 devraient être « mises en ligne en janvier 2020 », date à laquelle les extensions des bloqueurs de publicité verront leurs capacités de blocage considérablement réduites.
Quid des autres navigateurs ?
Cette décision a irrité les utilisateurs de Chrome, nombre d'entre eux s'étant d'ailleurs engagés à changer de navigateur et se tournant pour certains vers Firefox, que ses développeurs s'efforcent de transformer, toujours plus, en un produit privilégiant la confidentialité.Toutefois, les modifications prévues par Manifest V3 seront ajoutées à la base Chromium, ce qui signifie qu'elles auront probablement un impact sur les autres navigateurs basés sur Chromium.
Le navigateur Brave, qui fonctionne avec un bloqueur de publicité intégré, a déjà déclaré, via son PDG Brendan Eich, qu'il continuerait de prendre en charge l'ancienne technologie d'extension WebRequest, et de soutenir uBlock Origin et uMatrix - deux extensions développées par Raymond Hill, le développeur d'extensions Chrome, qui avait mis en avant le projet de Google de saboter les bloqueurs de publicité Chrome au cours des derniers mois.
Tout comme Brave, Opera, est livré avec un bloqueur de publicité intégré, que le navigateur continuera a prendre en charge. Un porte-parole a ainsi déclaré que « les utilisateurs d'Opera ne seraient pas vraiment exposés aux changements » induits par Manifest V3.
Vivaldi, a affirmé dans un post de blog son intention de laisser le choix aux utilisateurs, sans préciser quelle démarche serait appliquée face aux changements de Google.
Enfin, Microsoft a annoncé l'an dernier sa volonté d'abandonner son moteur de navigateur exclusif EdgeHTML pour un port Edge de Chromium, qui est actuellement en test public. Les projets de Microsoft concernant les modifications apportées par Manifest V3 à Google sont actuellement inconnus.
Source : Zdnet