Même s'il n'a pas de pilote, le Loyal Wingman est le premier avion de combat développé en Australie depuis plus de 50 ans. Crédits : Boeing
Même s'il n'a pas de pilote, le Loyal Wingman est le premier avion de combat développé en Australie depuis plus de 50 ans. Crédits : Boeing

Boeing Australia a confirmé que son drone Airpower Teaming System (ATS), plus connu sous le nom de Loyal Wingman, a débuté ses essais en vol. S’il ressemble en apparence à d’autres modèles de drones, le Loyal Wingman s’inscrit cependant dans une nouvelle logique appelée à révolutionner le domaine de l’aviation : la « cobotique », contraction de « robotique coopérative ».

Doté d’IA et de liaisons de données à haut débit, le Loyal Wingman est ainsi conçu comme l’extension d’un avion piloté.

Vers une nouvelle génération de drones

Dans les domaines civils comme militaires, les drones opèrent traditionnellement selon deux principes :

  • le drone téléopéré est guidé à distance par un pilote resté au sol ;
  • le drone autonome agit en suivant une route prédéterminée avant le vol, même s’il peut être programmé pour contourner les menaces et obstacles imprévus.

Loin du mythe des « robots tueurs » vendu par Hollywood, les drones restent donc incapables d’improviser ou de prendre une décision non programmée. Et le Loyal Wingman, même s’il compte introduire de nouvelles IA, ne dérogera pas à cette règle.

Qu’est-ce qu'un Loyal Wingman ?

L’ATS de Boeing est un engin de 11,5 m de long et 7 m d’envergure, conçu pour voler sur plus de 3 500 km. Son nez est une baie modulaire pouvant accueillir divers capteurs et brouilleurs. Pour l’heure, six exemplaires ont été achetés par la force aérienne australienne, mais Boeing espère bien percer sur le marché américain.

À travers des liaisons de données radio et satellitaires, le copilote de ce chasseur Super Hornet pourrait bien commander un essaim entier de Loyal Wingman comme s'il s'agissait d'un unique drone. Crédits : Boeing
À travers des liaisons de données radio et satellitaires, le copilote de ce chasseur Super Hornet pourrait bien commander un essaim entier de Loyal Wingman comme s'il s'agissait d'un unique drone. Crédits : Boeing

Comme son nom l’indique, le Loyal Wingman est un ailier robotique. Dans l’aviation, comme dans le sport, l’ailier désigne traditionnellement un avion positionné en renfort du chef de patrouille. Le Loyal Wingman doit gérer seul son plan de vol. Les IA en cours de développement lui permettront aussi de remplir ses missions préprogrammées dans une quantité très diverse d’environnements, sans nécessiter de reprogrammation complète. La charge de travail de l’opérateur humain étant ainsi réduite, celui-ci peut désormais embarquer en place arrière d’un avion de combat.

Là où un drone est traditionnellement télépiloté, l’ATS Loyal Wingman sera simplement « commandé » à distance. Sous les ordres d’un chef de patrouille, et avec l’aide de ses IA de dernière génération, l’engin pourra ainsi effectuer en autonomie les tâches qui lui seront demandées : brouillage électronique, reconnaissance photographique, désignation de cibles, etc.

Vers une révolution des opérations aériennes ?

Pour les opérateurs militaires, il pourrait donc s’agir d’une véritable révolution. Le Loyal Wingman pourra ainsi prendre des risques à la place des chasseurs pilotés, et ouvrir la voie à de nouvelles tactiques jusqu’ici bien trop dangereuses à mettre en place. Si l’Australie envisage de l’utiliser en cas d’éventuelle agression chinoise, le concept étendu du Loyal Wingman pourrait s’appliquer à bien d’autres usages.

Il pourrait ainsi permettre de démultiplier les capacités d’observation d’un avion de sauvetage maritime, ou d'étendre le périmètre des recherches aériennes en cas de catastrophe naturelle. Très confiant, Boeing souhaite ainsi étendre son concept d’ailier robotique à toute sa gamme d’avions et d’hélicoptères militaires.

Source : Flight Global