La mission OFT-2 finira-t-elle par avoir lieu ? Après de multiples rebondissements ayant entrainé plusieurs reports du décollage de la capsule Starliner, un problème de valves a de nouveau conduit Boeing et la NASA à repousser l'échéance.
Alors que la mission OFT-1 (2019) constituait déjà un échec pour Boeing, l'absence de nouvelle date pour mener à bien OFT-2 et le décrochage de la capsule Starliner du haut de la fusée qui doit la conduire à l'ISS ne sont pas de bon augure pour les affaires de l'entreprise…
Après le software, le hardware : les vannes empêchent le décollage de Starliner
Ce n'est pas une bonne nouvelle pour la NASA et encore moins pour Boeing. Alors que le décollage de la capsule Starliner était initialement prévu le 30 juillet dernier à 20 h 53 depuis Cape Canaveral (Floride), l'opération a finalement été repoussée, le 7 août, à une date qui demeure pour l'heure indéterminée. Si on pouvait d'abord s'attendre à un problème mineur qui n'aurait nécessité qu'une réorganisation logistique, l'avarie semblerait en fait bien plus importante.
En effet ce sont cette fois-ci les valves du système de propulsion qui seraient en cause. Une humidité permanente causerait la corrosion des valves en question, ce qui ne leur permettrait pas de s'ouvrir correctement. Or, pour l'heure, Boeing ne semble pas parvenir à trouver la cause de ce problème. La firme a ainsi décidé de retirer la capsule de la fusée sur laquelle elle aurait dû faire le voyage en orbite.
Une nouvelle particulièrement lourde de conséquences puisque Starliner va tout simplement retourner dans les usines Boeing pour y subir de nouveaux examens, en espérant que les équipes à l'œuvre puissent résoudre ce problème de corrosion. Actuellement, sur 13 valves, seulement neuf fonctionneraient normalement, et quatre demeureraient fermées. Interrogée par le Wall Street Journal, Kathy Lueders, l'administratrice associée de la NASA, a déclaré que « ce problème va être résolu » et que « l'équipe a besoin de temps maintenant pour vraiment comprendre ce qui ne va pas ».
Des échecs multiples préjudiciables pour Boeing
Boeing fait ainsi face à un nouvel enjeu de taille après l'échec de la mission ORT-1 en 2019, qui pourrait compromettre le déroulement de ORT-2. D'autant qu'il ne s'agit pas ici que d'un souci d'image, puisque le redémarrage de ce programme spatial a nécessité la bagatelle de près de 410 millions de dollars. Une somme qui, pour l'instant, n'a pas suffi à permettre à Starliner de rejoindre, entre autres, Thomas Pesquet sur l'ISS. Un mannequin, baptisé Rosie, ainsi que 200 kg de matériel, devaient être embarqués dans la capsule.
Pour l'heure, la société Aerojet Rocketdyne Holdings Inc., le fabricant des valves en question, n'a pas souhaité commenter la situation. Et, cerise sur le gâteau, c'est l'Agence Spatiale Russe qui a proposé son aide à Boeing afin que cette mission puisse être menée à bien. Starliner gagnera-t-elle un jour l'ISS ? Ce ne sera en tout cas pas avant 2022 (au minimum).
Source : Wall Street Journal