L'agence américaine met en place son programme dédié à l'aviation durable, centré sur le développement de nouveaux moyens aérodynamiques pour les avions monocouloirs. Les États-Unis se sont engagés à un secteur neutre en carbone d'ici 2050, et ce projet est l'un des outils pour y parvenir.
L'industrie dépensera d'ailleurs plus que la NASA…
L'avion du turfu
On l'oublierait parfois, mais le premier « A » de NASA est pour « aeronautics » ! Un secteur en pleine évolution face au défi du changement climatique et à la réduction des émissions de gaz à effet de serre mise en œuvre par le gouvernement américain.
Le projet « Sustainable Flight Demonstrator » sera utilisé à cette fin : concrètement, il s'agit d'étudier, développer et produire avec un ensemble industriel un démonstrateur issu des dernières recherches en matière aérodynamique, en particulier en ce qui concerne les ailes des courts et moyens courriers monocouloirs, les avions les plus répandus au monde (la génération du 737 de Boeing, ou de l'Airbus A319-320-321 NEO). Ces nouvelles ailes issues de modélisations de pointe seront plus grandes, en architecture haute et avec des haubans eux-mêmes très importants pour les flux d'air.
De quoi apporter, selon le communiqué de la NASA, une économie de consommation de 30 % à performance égale par rapport aux jets monocouloirs actuels !
Du design à l'avion
Reste encore à passer de la simulation au démonstrateur, et c'est pour cela que la NASA devait choisir un groupe industriel particulier. Peu de suspense, c'est Boeing qui s'impose, et qui recevra à ce titre une enveloppe de 425 millions de dollars pour mettre en place, développer et produire un démonstrateur capable de valider ces recherches…
En sachant que Boeing (qui est à la tête d'un consortium pour ce contrat) s'est engagé à dépenser 725 millions de dollars de son côté. Une somme importante, mais à relativiser compte tenu des enjeux : le renouvellement du parc aérien dans la prochaine décennie (et surtout avec cette baisse de consommation) représente plusieurs milliers, voire dizaine de milliers d'unités.
De gros enjeux… même pour la NASA
Le démonstrateur devra être prêt pour 2030, mais il ne faut pas oublier que ce n'est pas le seul développement concernant « l'aviation durable », ni pour les industriels (recherche de réacteurs plus performants et consommant moins, carburant vert, propulsion électrique ou hydrogène, etc.), ni pour la NASA… même si cette aile est issue de près de 10 ans de travaux amont !
L'agence américaine explore plusieurs autres voies pour l'aviation du futur, comme celle de la propulsion électrique distribuée pour les avions court-courriers, de nouveaux matériaux et antennes… Jusqu'aux logiciels de vols.
Source : NASA