Les applications nationales fonctionneront bientôt au-delà de leur pays d'émission. La solution française défendue par le gouvernement ne devrait pas, elle, faire partie de la liste des outils compatibles.
Ces dernières semaines, plusieurs pays européens ont déployé leur propre application de suivi de contacts, parmi lesquelles la France, avec l'application StopCovid, disponible depuis le 2 juin, ou encore l'Allemagne et l'Italie. Mais dans le cadre de la lutte contre la pandémie de coronavirus, il n'est pour l'instant pas possible d'utiliser l'application d'un pays à un autre. Grâce à la coopération européenne, tout cela pourrait bientôt changer.
StopCovid ne sera pas compatible avec la solution européenne
Avec le soutien de la Commission, les États ont pu se mettre d'accord, le 16 juin, sur tout un ensemble de spécifications techniques censées permettre l'échange d'informations entre différentes applications nationales de lutte contre le coronavirus, reposant sur une architecture dite « décentralisée » (qui ne passe donc pas par un unique serveur central). Ce qui exclut, de fait, l'application française StopCovid, qui repose sur une approche centralisée, à l'instar du Royaume-Uni et de la Hongrie.
« Cela concerne la vaste majorité des applications de traçage déjà lancées dans l'UE ou sur le point de l'être », annonce la Commission européenne.
Dès que la solution technique nécessaire sera fonctionnelle puis déployée, probablement dans le courant de l'été, chaque application nationale (comme Corona Warn-App) pourra fonctionner en continu même lorsqu'un utilisateur franchit une frontière. Concrètement, cela signifie qu'un citoyen allemand pourrait utiliser l'application nationale Corona Warn-App en rejoignant les Pays-Bas ou la Pologne.
La Commission n'exclut pas une compatibilité prochaine avec les versions européennes centralisées
17 États membres ont prévu d'adopter une architecture décentralisée, notamment basée sur le protocole développé par Google et Apple. Six de ces États ont déjà déployé leur application. La Commission ne ferme pas la porte à une extension aux solutions centralisées, mais n'avance aucune date là-dessus.
L'Union européenne va franchir une étape supplémentaire vers l’interopérabilité des applications mobiles de traçage des personnes infectées par le coronavirus. Une nouvelle d'importance qui tombe au bon moment, avec un été qui arrive en même temps que la réouverture des frontières européennes.
« Les technologies numériques sont essentielles pour alerter la population des risques d'infection et pour briser les chaînes de transmission alors que nous rouvrons nos sociétés et nos économies », a commenté la commissaire européenne à la Santé et à la Sécurité alimentaire, Stella Kyriakides, qui appelle « tous les citoyens à les utiliser, car ces technologies ne peuvent être efficaces que si l'on dispose d'une masse critique d'utilisateurs dans le cadre de l'interopérabilité des applications au sein de l'UE ».
Source : Commission européenne