C'est le résultat d'une enquête menée par l'Atlantic Council’s Digital Forensic Research Lab (DFR Lab), spécialisé dans les études portant sur la désinformation, et Meta, la maison-mère de Facebook et Instagram.
En France, le média 20 Minutes a notamment été ciblé ces derniers jours.
Une propagande de masse pro-russe orchestrée… depuis la Russie
Si vous êtes un lecteur plus ou moins régulier de 20 Minutes, vous ne portez peut-être plus une grande attention à l'URL du site ou encore au petit cadenas assurant une connexion sécurisée. Pourtant, cela va devenir d'autant plus une nécessité que, le 7 octobre dernier, ce média a fait l'objet d'un plagiat presque parfait.
Comment distinguer le faux du vrai ? Le plagiat figurait le logo et la charte graphique, en plus de contenus publiés sur le site officiel de 20 Minutes. Mais il affichait une autre adresse, presque similaire à l'originale puisqu'il s'agissait de « 20minuts.com » avec un simple « e » en moins, ainsi que des contenus de propagande pro-russe.
D'autres médias majeurs dans divers pays européens, tels que The Guardian au Royaume-Uni, le Süddeutsche Zeitung et Der Spiegel en Allemagne, ou encore l'agence de presse ANSA en Italie, ont subi un sort plus ou moins comparable depuis le mois de mai 2022. Car, si la guerre se poursuit sur le terrain entre la Russie et l'Ukraine, la bataille idéologique fait également rage, y compris par le biais de la (dés)information en ligne.
Ainsi, au mois d'août 2022, le DFR Lab, associé à Meta et plusieurs médias allemands, est parvenu à mettre au jour un vaste réseau de propagande pro-russe. En plus des actions pirates à l'égard des différents médias non exhaustivement cités, le relais de ces fausses informations s'est fait par le biais de 1 633 comptes et 703 pages et un groupe sur Facebook, ainsi que 39 comptes sur Instagram.
Six pays prioritairement ciblés
Si Moscou tente assez logiquement de faire pencher au maximum l'opinion en sa faveur en Ukraine, d'autres pays ont également été pris pour cible, à l'image de la Lituanie, pays frontalier de la Russie et ciblé par de violentes cyberattaques russes en juin 2022. L'Allemagne, la France, la Grande-Bretagne et l'Italie figurent aussi parmi les cibles.
Sur fond de crise énergétique, l'Allemagne a été le principal pays visé. Et, avec plus de 100 000 dollars dépensés rien que pour sponsoriser les contenus fallacieux sur ses plateformes, Meta estime qu'il s'agit de « l'opération de désinformation la plus massive et sophistiquée » du conflit russo-ukrainien.
La supercherie est d'autant plus coûteuse qu'une partie de la somme a été utilisée pour sponsoriser ces contenus, tandis que plus de 1 000 noms de domaines frauduleux, tels que « 20minuts.com », ont été identifiés par Meta. Autant dire que de nouvelles opérations d'une telle envergure ne sont pas à exclure.
Sources : DFRLab, 20 Minutes