SF S2E1 Citizens

Amis lecteurs, c’est un plaisir pour moi de vous retrouver pour une nouvelle saison de S|F. On va profiter de la rentrée pour découvrir tranquillement des romans qui parlent d’un avenir radieux, d’utopies futuristes et de... Haha, non en fait on va partir sur les chapeaux de roues avec Citizens, une série Rocambole qui nous propulse dans un monde pas si lointain et en plein effondrement. C’est le bon moment pour sortir du placard votre vieille combinaison NBC ! 

Clubic aime la science, Clubic aime l'avenir, Clubic aime la science-fiction. Avec S|F nous vous partagerons régulièrement nos recommandations dans le domaine de l'imaginaire : littérature, bande dessinée mais aussi films...  

Nous nous donnons 5 citations et 5 paragraphes pour vous convaincre.

Citizens (2020) 

F.W. Tallgan et Emmanuel Guichard 

Avant la sacrosainte coupure aoûtienne, je vous faisais découvrir Rocambole, un nouveau service français nous proposant des séries littéraires en mode Netflix. Étant vite devenu accro à cette plateforme très novatrice, j’ai donc profité de mes congés pour poncer le catalogue SF de l’application. C’est ainsi que j’ai découvert Citizens, un récit écrit à quatre mains diablement palpitant et addictif. 

Rares sont les romans à bénéficier d’une écriture par trois auteurs en simultané. Sans ça, Citizens n’aurait probablement pas eu autant de panache. De toutes les séries Rocambole, elle figure dans mon top 3 pour de nombreuses raisons. Je vais d’ailleurs m’empresser de vous en parler dans les paragraphes suivants. 

“Le monde n'a jamais été aussi en paix !” 

Futur proche. Nuit calme. Un camionneur fatigué. Des experts qui débitent leur prêche à la radio. Une nuit comme tant d'autres pour Chuck Longmann, ancien militaire américain reconverti dans le transport routier. Cette nuit va pourtant sceller son destin ainsi que celui de centaines de personnes. 

Derrière cette entrée en matière qui va crescendo se dissimule une série qui va vous tenir en haleine pas moins de 36 épisodes, ce qui en fait l’une des plus longues du catalogue Rocambole. Bien entendu, vous pourrez la dévorer en petits morceaux comme d’habitude grâce à des épisodes qui ne prennent pas plus de dix minutes à lire chacun. 

Je tiens aussi à vous rassurer tout de suite : ce n’est pas parce qu’il y a beaucoup d’épisodes qu’il n’y a pas d’action avant un moment. Au contraire, Citizens fait vite monter la sauce : le pauvre Chuck va se retrouver embringué dans une histoire bouleversante et violente à souhait. Cette histoire, c’est celle de la fin du monde... 

“Tout semblait s’être arrêté d'un seul coup."

Âmes sensibles, je préfère vous prévenir tout de suite que Citizens est un récit très cru, d’une très grande violence. Cette fiction regorge de détails souvent atroces. Ils ne reflètent cependant que l’horreur qui se dégagerait probablement d’une vraie guerre nucléaire si elle se produisait de nos jours.  

Car c’est bien de cela qui s’agit : la ville d’Albany vient de subir de plein fouet l’explosion d’une bombe atomique. Très éloigné du point d’impact, Chuck n’en ressent que les effets secondaires qui viennent couper le moteur de son camion, ce qui provoque un monstrueux carambolage. C’est « grâce » à cela qu'il fera la connaissance de ses futurs compagnons de route : Julia, Bryan et Ron. 

Mais cet incident sera aussi pour lui un douloureux retour dans les limbes de la guerre. Un cuisant rappel que la nature humaine n’est malheureusement guidée que par la destruction. Et encore, ce n’est que le début du cauchemar ! 

“Au loin, sous ses yeux révulsés, un champignon atomique s’élevait dans les airs comme un puissant geyser et illuminait l’horizon.”

Il est temps pour moi d’accélérer les choses. Citizens est un récit très dense, je vous laisse donc le soin de découvrir les péripéties qui attendent notre ancien soldat. Ce n’est d’ailleurs pas le seul qui va souffrir de la fin du monde, loin de là. 

Si certains arrivent à garder la tête froide et font preuve d'entraide, d'autres en profitent pour laisser leur nature bestiale ressortir. Meurtres, pillages, vengeances : l'explosion nucléaire qui secoue Albany et ses environs fait ressortir le meilleur comme le pire. Enfin, surtout le pire. Notre brave camionneur n’est pas épargné par nos trois écrivains franco-québécois qui prennent un malin plaisir à le balancer d’un coup dur à l’autre. 

Histoire de rendre le récit encore plus prenant, Franck et Will Tallgan, accompagnés par Emmanuel Guichard, nous font voir dès l’épisode 7 l’action sous un autre angle par les yeux de Julia, l’une des rescapées de l’accident provoqué par Chuck. Ce n’est d’ailleurs que l’une des protagonistes dont nous partagerons le point de vue, nos trois auteurs nous faisant basculer avec savoir-faire d’un personnage à l’autre tout au long de la série. 

“Personne ne nous aidera, nous sommes livrés à nous-mêmes..."

Derrière la construction narrative pour le moins originale de Citizens se dissimule un récit construit comme une course contre la montre. Nos héros ont ainsi pour objectif de sauver Ron, un garde-chasse grièvement blessé par des pillards et aux portes de la mort... 

Arrivé dans un hôpital en plein chaos, notre groupe va devoir se battre férocement pour s’en sortir. L’action non-stop du récit nous tient ainsi en haleine du début à la fin. Ça bouge dans tous les sens, les pépins s’accumulent comme un vendredi 13 sous stéroïdes. On vit comme jamais cette fin du monde incroyablement réaliste. 

C’est en ça que Citizens est si prenant. Bien qu’il conserve quelques ressorts propres au fictif – le héros taciturne au grand cœur, la jeune femme qui se découvre un courage caché, etc. – ce récit est avant tout une fresque glaçante de ce qu’est le genre humain. Et c’est loin d’être joli...  

“Restez calmes, on va vous sortir de là !” 

Le passage dans l’hôpital prend à lui seul la moitié de la série. On pouvait craindre que ça en devienne trop long, mais c’est sans compter sur le talent des auteurs. Je suis certain que ce récit va vous secouer bien comme il faut.  

Vous aurez comme moi l’envie de hurler sur l’injustice de cette humanité en plein déclin, livrée à sa propre folie. Vous vibrerez à ces petites victoires obtenues in extremis face à l’adversité. Et vous tremblerez devant ce final qui clôture la première saison de Citizens de la même façon que toute bonne série : en feu d’artifice de sentiments. 

Citizens est un petit bijou de littérature moderne made in France. Cette série littéraire démontre à quel point nos auteurs ont du talent. Alors foncez sans tarder dessus. Pour ma part, j’attends la saison 2 avec impatience tout en dévorant les nombreuses autres séries SF du catalogue Rocambole ! 

Citizens Rocambole

Citizens (2020) est édité chez Rocambole. Cette série est accessible sur l'application Android/iOS contre un abonnement mensuel de 3.99€. Notez que toutes les nouvelles et romans de cette plateforme lui sont exclusifs.