Le régulateur américain des télécoms, dirigé par un proche de Donald Trump, a aboli ce principe d'égalité d'accès au réseau il y a 6 mois. Tout va se jouer au Sénat dans les semaines à venir.
Le très attendu vote au Sénat
Ils n'ont pas dit leur dernier mot. Alors que l'on croyait la neutralité du Net irrémédiablement condamnée à disparaître aux Etats-Unis, ses défenseurs placent désormais tous leurs espoirs dans une initiative emmenée par deux sénateurs démocrates et un républicain. Ces derniers viennent de présenter publiquement une pétition qui a réuni les signatures de 30 de leurs collègues. Elle ouvre maintenant la voie à un vote du Congrès américain.La législation américaine permet en effet aux sénateurs de revenir sur une décision prise par l'administration ou par une agence, en adoptant une résolution dite de désapprobation. Leur cible : l'abolition, votée par la Commission fédérale des communications (FCC) par 3 voix contre 2 en décembre dernier, du principe de neutralité d'Internet, qui garantit de ne favoriser en termes de bande passante aucun contenu.
We have the signatures. On May 9th, we officially file the petition to force a vote on the Senate floor to save #NetNeutrality.
— Ed Markey (@SenMarkey) 30 avril 2018
#OneMoreVote pic.twitter.com/BvxnTjGwx5
Reddit, Pornhub, Tumblr en première ligne
Menée depuis plusieurs semaines dans les coulisses du pouvoir à Washington, la bataille pour sauver la neutralité du Net revient maintenant dans la rue, et sur la toile. Des sites aussi populaires que Reddit, Pornhub ou Tumblr mettent en évidence sur leur homepage une « Red alert for net neutrality! », invitant tous les internautes américains à faire pression sur leurs élus pour qu'ils votent en faveur du rétablissement de la neutralité du Net.Le Sénat US rassemble 100 élus. Il faudra 51 voix pour rétablir la neutralité du Net. Le camp démocrate devrait faire bloc, mais avec 46 sénateurs, ils devront s'allier les voix de certains adversaires du camp républicain pour obtenir une majorité. Les républicains, soutiens de Donald Trump lui-même opposé à la neutralité du Net, vont devoir choisir entre l'intérêt des FAI et celui de leurs électeurs.