Une perche tendue à l'Arcep, le régulateur français des télécoms, chargé de veiller au bon respect par les opérateurs de la neutralité.
débat pollué
Alors que le 15 décembre, les Etats-Unis pourraient décider d'abandonner le principe de la neutralité du Net, il y a en France un patron qui rêve d'en faire de même. Invité lundi 11 décembre de BFM Business, le PDG d'Orange, Stéphane Richard, a longuement évoqué l'arrivée prochaine de la 5G, et de la nécessité selon lui d'assouplir la règle désormais inscrite dans la loi d'égal accès au réseau des flux et des internautes, sans discrimination.Très offensif, Stéphane Richard estime d'abord que « le débat autour de ce principe est pollué par des considérations politiques ». « Quand on dit neutralité du Net, on voit tout de suite la main des opérateurs qui viendraient fouiller les contenus et faire un tri entre les contenus », déplore le patron d'Orange, en campagne pour le renouvellement de son mandat.
"Des internets particuliers"
Or, pour Stéphane Richard, il s'agit simplement d'admettre que l'arrivée prochaine de la 5G rebat les cartes, et qu'il va y avoir « obligation » de proposer aux industriels « des internets particuliers en terme de latence, en terme de vitesse [...] avec des fonctionnalités, des puissances, et des qualités différentes ». « il faut qu'on nous laisse faire » lance Stéphane Richard, citant la nécessité d'une qualité de connectivité variable selon que l'on parle d'une voiture autonome, d'une opération chirurgicale à distance ou d'un simple coup de fil.Pour Stéphane Richard, cet internet à plusieurs vitesse va arriver vite, « c'est en tout cas consubstantiel à la 5G, et la 5G ça va arriver pour nous à partir de 2020-2021 ». Dans un contexte réglementaire et législatif très clair en France, puisque depuis la loi de 2016 pour une République numérique, le principe de la neutralité du Net est gravé dans la loi, et que l'Arcep est chargée de veiller à son respect...