Seulement quelques jours après avoir testé le SSD WD Red SN700 que Western Digital destine plus particulièrement au monde du NAS, nous revenons à un produit davantage conçu pour nos PC. Le WD Blue SN570 marque le renouveau de l’offre d’entrée de gamme du fabricant américain avec des versions plus abordables… et des performances plus « modestes ».
- Cinq ans de garantie
- En progrès par rapport au SN550
- Tarification intéressante
- Échauffement limité
- Capacité jusque 1 To
- Aucun dissipateur livré
- Débits soutenus un peu faibles
S’il a eu un peu de retard « à l’allumage », depuis quelques années, Western Digital embrasse pleinement le virage du SSD et, en son nom propre, il dispose notamment d’une large gamme NVMe avec des modèles pour tous les scénarios. Depuis les WD Black SN850 aux performances de premier plan jusqu’aux WD Green SN350 et leurs prix « mini » en passant par les WD Black SN750, WD Red SN700 et WD Blue SN570, il y en a pour tous les goûts. C’est ce dernier modèle que nous testons aujourd’hui.
« Petits prix » oblige, les WD Blue SN570 ne sont disponibles qu’en trois versions avec des capacités relativement « limitées ». Il n’est pas question de commercialiser de modèles de 2 To ou de 4 To incompatibles avec la notion d’entrée de gamme. Nous testons ici la plus grande capacité disponible, le modèle 1 To, mais il existe aussi des versions 500 Go et même un petit 250 Go dont le rapport capacité / prix n’est toutefois pas très flatteur.
Fiche technique Western Digital WD Blue SN570
Format | M.2 |
Interface | M.2 - PCI-E 3.0 4x |
Capacité de stockage | 1To |
Vitesse de lecture | 3300 Mo/s |
Vitesse d'écriture | 1200 Mo/s |
Format | M.2 |
Interface | M.2 - PCI-E 3.0 4x |
Type de mémoire Flash | TLC (Triple-Level Cell) |
NVME | Oui |
Contrôleur | Sandisk 20-82-10048-A1 |
NAND Flash | NAND 3D (112 couches) |
PCB | Simple |
Livré avec dissipateur thermique | Non |
Température opérationnelle max | 70°C |
Logiciel compagnon | Western Digital Dashboard |
Garantie constructeur | 5année(s) |
Capacité de stockage | 1To |
Endurance d'écriture | 600To |
Vitesse de lecture | 3300 Mo/s |
Vitesse d'écriture | 1200 Mo/s |
IOPS | 210000 |
Compatible TRIM | Oui |
Hauteur | 80mm |
Largeur | 22mm |
Profondeur | 2.38mm |
Poids | 6.5g |
Nous venons de le dire, mais vous pouvez directement vous en rendre compte : le modèle 250 Go dispose d’un coût largement supérieur à ses deux grands frères : 18 centimes le gigaoctet contre 12 centimes dans le cas du 500 Go et même 11 centimes pour le 1 To. Notez bien que, peu importe les versions du WD Blue SN570, il n’est pas commercialisé avec un dissipateur thermique comme sur certains SSD plus onéreux : il n’y a pas de petites économies.
Un PCB superbement… vide !
Au moment de tester le WD Red SN700, nous avions été surpris par la simplicité du PCB dont les puces, même dans la version 2 To, se limitaient à une seule face. Eh bien dans le cas du WD Blue SN570, les choses sont encore plus spartiates. Le PCB du SSD est pour ainsi dire vide. Sa limite de 1 To permet de ne proposer qu’une seule puce mémoire, peu importe la capacité envisagée : dans notre cas, il s’agit d’un module SanDisk estampillé 014130 1T00 que la fiche technique décrit comme de la NAND TLC 3D sur 112 couches.
À ses côtés, on retrouve logiquement le contrôleur, une fois encore de marque SanDisk qui, rappelons-le, est une filiale de Western Digital depuis 2015. Le fabricant n’entre pas dans les détails d’un composant qui change par rapport à celui embarqué sur le WD Red SN700 : nous sommes ici en présence d’un 20-82-10048-A1 alors que le précédent SSD testé dans nos colonnes intégrait un 20-82-00705-A2. Hélas, compte tenu de la discrétion dont fait preuve Western Digital, nous ne sommes pas en mesure de vous aiguiller sur les changements que cela suppose.
Notons surtout que comme la plupart des autres fabricants de modèles d’entrée de gamme, Western Digital fait ici l’impasse sur la puce de DRAM pour épauler le contrôleur. Cette puce de mémoire cache permet de grandement accélérer les accès du contrôleur et d’assurer une certaine stabilité aux débits, même lorsque le SSD est abondamment sollicité. De plus, la présence d’une puce de DRAM permet de limiter la mise en place de cache SLC sur une partie de la capacité de stockage du SSD avec l’impact que cela suppose sur l’endurance des puces.
Pour le reste, pas grand-chose à signaler. Nous avons déjà évoqué l’absence de dissipateur thermique pour des raisons de coût et la présence de puces sur le seul recto du PCB. Tout cela vient réduire le volume du WD Blue SN570 dont l’épaisseur est d’à peine 2,4 millimètres. Nous serons donc en mesure de l’associer à tous les accessoires possibles et imaginables. Par ailleurs, il s’agit d’un modèle M.2 2280 tout ce qu’il y a de plus standard : 22 mm de large pour 80 mm de long et donc prévu pour la majorité des connecteurs M.2 de nos cartes mères.
Débits en lecture / écriture et échauffement
Configuration de test
- Carte-mère : Asus Z590-E Gaming WiFi
- Processeur : Intel Core i9-11700K
- Mémoire : Corsair Dominator Platinum RGB 32 Go DDR4 4000 CL19
- Carte graphique : Asus TUF RTX 3080 Gaming OC
- SSD « système » : Sabrent Rocket 4.0 2 To
- Refroidissement : Corsair iCUE H150i RGB Pro XT 360mm
- Refroidisseur : SSD be quiet! MC1
En destinant son WD Blue SN570 à l’entrée de gamme, Western Digital ne pouvait logiquement pas mettre en avant des performances au niveau des meilleurs SSD NVMe. Dans sa communication, il a plutôt tendance à insister sur la seule vitesse en lecture et sur la comparaison avec les SSD sur interface SATA. Il met aussi en avant le côté économique de la bête et sa fiabilité pour laquelle il souligne les cinq ans de garantie, bien sûr.
Comme à chaque fois, nous débutons nos tests de performance par des mesures sous ATTO Disk Benchmark lequel a l’avantage de détailler les débits obtenus en fonction de nombreuses tailles de fichiers. D’emblée, on est forcément un peu déçus par les débits sur les plus petits fichiers : à peine 8 Mo/s en écriture sur des fichiers de 512 octets.
Heureusement, les choses s’améliorent nettement par la suite et on atteint les performances du WD Red SN700 en lecture comme en écriture : respectivement 3,3 Go/s et 2,9 Go/s. Logiquement, le WD Blue SN570 reste assez loin du WD Black SN750 (3,3 Go/s et 4,3 Go/s), mais il marque un progrès par rapport au modèle qu’il remplace, le WD Blue SN550 se contentait effectivement de 2,5 Go/s et 2,1 Go/s.
Nous enchaînons avec CrystalDiskMark lequel vient plus ou moins confirmer les résultats obtenus précédemment, mais surtout, vérifier les informations avancées par Western Digital. Nous avons ainsi obtenu 3,5 Go/s en lecture séquentielle et 3 Go/s en écriture séquentielle : exactement ce que nous promettait le fabricant américain.
En lecture / écriture aléatoire, le bilan est moins flatteur et les difficultés rencontrées sur les petits fichiers d’ATTO Disk Benchmark se retrouvent. En lecture, le WD Blue SN570 fait mieux (72 Mo/s) que les WD Red SN700 (58 Mo/s) et WD Black SN750 (61 Mo/s). En écriture, en revanche, il doit se contenter de 241 Mo/s quand les grands frères atteignent respectivement 263 Mo/s et 356 Mo/s. On se consolera en se remémorant les 152 Mo/s du WD Blue SN550.
Nos tests en usage réel n’ont pas mis en lumière de problème particulier sur le WD Blue SN570 qui a considérablement accéléré le chargement de Windows et apporté – comme n’importe quel SSD cela dit – une réactivité appréciable à Windows. Comme à notre habitude, nous ne présentons qu’une mesure des débits sous Windows 10 pour cette partie.
Nous restons fidèles à notre archive d’un peu plus de 200 Go que nous copions via l’explorateur de Windows depuis / vers une source particulièrement rapide. Sur un tel test, le WD Blue SN570 affiche vite ses limites et si le transfert débute « bien » avec plus ou moins 2 Go/s en écriture, il s’effondre bien vite pour se stabiliser autour de 580-590 Mo/s. En lecture, en revanche, on reste autour des 2 Go/s sur toute la copie.
Une honnête performance qui met toutefois en lumière les problèmes posés par l’absence de DRAM pour jouer le rôle de cache contrôleur.
Comme d’habitude, nous tentons de vérifier cette assertion d’un « problème » dans la gestion du cache. Pour ce faire, nous utilisons le test d’écriture linéaire du logiciel AIDA64. L’idée est ici de saturer l’intégralité du SSD et, ce faisant, de nous informer de la plus petite chute de débit.
Au premier coup d’œil, on remarque la parfaite stabilité du WD Blue SN570 qui ne montre aucun signe de faiblesse tout au long du processus d’écriture. En revanche, on remarque aussi des débits « faibles » pour un SSD PCIe Gen 3 4x, à peine 850 Mo/s de moyenne. Ils sont largement inférieurs à ceux avancés par Western Digital et liés aux limites du cache de ce modèle. Heureusement, il s’agit d’une situation « extrême » qui ne se retrouve pas dans un usage au quotidien… sauf à copier 200 Go de données d’un seul tenant.
Bien sûr, nous ne pouvions terminer ce test sans un petit tour pour vérifier l’échauffement du SSD. Compte tenu de la simplicité du modèle et de ses performances relativement « limitées », nous nous attendions à ce qu’il ne soit pas particulièrement chaud. Nous n’avons pas été déçus. Rappelons en premier lieu que Western Digital n’équipe pas le WD Blue SN570 d’un dissipateur thermique.
Pour ce test, nous avons donc employé un petit modèle – le MC1 – signé be quiet!. Il a permis de garder le WD Blue SN570 très en deçà des limites de fonctionnement avancées par Western Digital : au repos, nous sommes restés sous la barre des 30°C et, en pleine charge, nous n’avons jamais atteint les 60°C. Il n’a logiquement pas été question du moindre throttling, mais l’utilisation d’un dissipateur – même modeste – reste obligatoire : nous dépassions les 70°C sans aucune solution thermique.
Dashboard : le meilleur logiciel compagnon
Outre le fait qu’ils soient conçus par Western Digital, les WD Black SN850, WD Black SN750, WD Red SN700 et WD Blue SN570 ont un autre point commun : ils se reposent tous sur l’application compagnon du fabricant américain, Dashboard. Aucune surprise donc et nous retrouvons ici toutes les fonctionnalités que nous apprécions tant sur ce programme qui reste notre petit préféré.
Sur quatre onglets, quatre panneaux, Western Digital intègre tout le nécessaire pour une gestion précise du SSD en ne faisant l’impasse que sur le nombre d’octets déjà écrits : il serait bon qu’il intègre cette information dans les prochaines versions. En l’état, on dispose donc de toutes les autres informations sur le volume en place, son espace occupé et sa durée de vie estimée.
On peut aussi surveiller l’activité actuelle du disque et sa température. Enfin, les informations S.M.A.R.T. sont clairement visibles et l’outil de mise à jour de l’application / du micrologiciel est impeccable. Du très bon travail que nombre de concurrents devraient imiter.
Western Digital WD Blue SN570 : l’avis de Clubic
En sortant le WD Blue SN570, Western Digital avait dans l’idée de trouver un remplaçant à son WD Blue SN550. À Clubic, nous avons toujours une petite crainte alors que certaines évolutions techniques en matière de SSD n’ont pas été à l’avantage de l’utilisateur final. Dans le cas présent, il n’y a toutefois aucune inquiétude à avoir et lorsqu’il n’est pas meilleur que son prédécesseur, le WD Blue SN570 est au moins au même niveau.
Ainsi, l’endurance en écriture ne régresse pas comme c’est souvent le cas d’une génération « premier prix » à une autre : on reste ici à 600 To pour le modèle 1 To. Rien d’extraordinaire, mais une valeur confortable pour un usage domestique : cela représente plus de 328 Go écrits chaque jour pendant 5 ans. Western Digital associe d’ailleurs une garantie de cinq ans – comme sur le WD Blue SN550 – à son produit pour rassurer encore un peu plus les utilisateurs inquiets.
Côté performances, il ne faut pas s’attendre au même bilan que sur le WD Black SN850, mais le WD Blue SN570 marque de nets progrès sur le modèle qu’il remplace. Les performances en séquentiel sont excellentes et même si notre test d’écriture sur la totalité du disque fait ressortir des débits d’à peine 600 Mo/s, cela reste efficace à l’usage. N’oublions pas que Western Digital distribue son SSD à moins de 115 euros : une tarification agressive en adéquation avec les qualités de son produit.
- Cinq ans de garantie
- En progrès par rapport au SN550
- Tarification intéressante
- Échauffement limité
- Capacité jusque 1 To
- Aucun dissipateur livré
- Débits soutenus un peu faibles