La confidentialité pas si confidentielle selon Google © pixinoo/Shutterstock
La confidentialité pas si confidentielle selon Google © pixinoo/Shutterstock

Ah ! Google et ses engagements forts concernant le respect de la vie privée des internautes. Bien que nous soyons toujours plus nombreux à nous méfier de telles promesses, le géant du web déploie des efforts considérables pour se soustraire à sa mauvaise réputation, tout en dépensant des sommes colossales en lobbying auprès des gouvernements et législateurs internationaux. Explications.

Proton Mail Plus
Clubic
Proton Mail Plus
  • storage15 Go de stockage
  • securityChiffrement natif par défaut
  • alternate_emailSupport nom de domaine
  • smartphoneApplications iOS, Android
  • push_pinJurisdiction Suisse
9.1 / 10
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Dans l'arène du numérique, la protection des données personnelles s’impose plus que jamais comme un enjeu central. Google, acteur majeur du secteur, se trouve souvent sous les projecteurs, non seulement pour son omniprésence dans nos vies numériques, mais aussi pour ses pratiques controversées en matière de gestion des données personnelles. Les révélations récentes sur ses stratégies de lobbying pour influencer les législations relatives à la confidentialité et à la vie privée en ligne jettent une lumière crue sur la dissonance entre son discours public et ses actions en coulisse.

Entre rhétorique publique et pratiques réelles : le double jeu de Google

En surface, le géant du web n’hésite jamais à se poser en défenseur de la confidentialité. En 2020, Sundar Pichai, PDG de Google, s’est même fendu d’un tweet, jurant solennellement que "la vie privée est au cœur de tout ce que [l’entreprise fait]". Une déclaration qui semble pourtant entrer en contradiction avec les activités de lobbying menées par la société pour contrer les lois sur la confidentialité qui protégeraient les internautes de la surveillance en ligne. En scrutant les efforts de lobbying de Google, on (re)découvre un acteur du numérique prêt à déployer d'énormes ressources pour influencer les décideurs politiques, tant aux États-Unis qu'en Europe.

Plus de sécurité avec Google, vraiment ? © Clubic

Dans les faits, Google, par l'intermédiaire de sa société mère Alphabet, a massivement investi dans des systèmes et réseaux d’influence à très grande échelle. Pour donner quelques chiffres évocateurs, ce sont plus de 125 millions de dollars qui ont été consacrés à des activités de lobbying, à des contributions de campagne électorale et à des associations commerciales depuis 2019. L’objectif ? Modeler les législations sur la vie privée pour préserver son modèle économique fondé à près de 90% sur la collecte, l’exploitation et la revente des informations personnelles.

Cette approche, qui consiste à privilégier les intérêts commerciaux au détriment de la protection des données individuelles et privées, soulève bien évidemment des questions éthiques importantes. Et « la vie privée au cœur de tout ce que fait Google » prend ironiquement un tout autre sens. Si la gestion des données personnelles occupe une place centrale dans le développement de l’entreprise, c’est bien parce qu’elle est se meut en business extrêmement juteux. Et à plus forte raison quand Google s’infiltre un peu partout dans le quotidien des internautes grâce à la multiplication d’applications et de services de plus en plus incontournables (Gmail, YouTube, Drive, Workspace, Maps, Photos, et autres régies publicitaires, pour ne citer que les plus importants). Car qui dit services interconnectés, dit collecte, croisement et traitement massifs des données.

En clair, malgré ses prétentions publiques, la réalité économique de Google est intimement liée à son modèle publicitaire ciblé. À titre indicatif, en 2022, la société a engrangé près de 60 milliards de dollars de bénéfices grâce à ce schéma, qui repose sur une connaissance approfondie des internautes et la pertinence accrue des annonces personnalisées. Dans ce contexte, la confidentialité vue par le géant du web apparaît plus comme un obstacle commercial qu'une valeur fondamentale, contrairement à ce qu’il voudrait bien faire croire.

Au-delà des frontières américaines et européennes : un impact mondial

S’il est de toute évidence mondial, l'impact de Google sur les législations en matière de vie privée est particulièrement criant aux États-Unis et en Europe.

En 2018, la Californie a adopté la première loi américaine sur la confidentialité en ligne, offrant à ses ressortissants le droit de connaître, de récupérer et de supprimer les données collectées par les grandes entreprises. Sueurs froides pour Google qui a tenté d'obtenir des modifications de dernière minute pour exempter son modèle commercial de certaines exigences. Bien que cette tentative ait échoué, Google et d'autres entreprises du numérique ont commencé à promouvoir leurs propres lois sur la vie privée, plus clémentes, dans d'autres États américains.

Google influence les lois américaines © Sergei Elagin/Shutterstock

Même année, autre continent. Avec l’entrée en vigueur du RGPD (règlement général sur la protection des données), Google a dû affronter de nouvelles contraintes autrement plus strictes concernant des la collecte et le traitement des données personnelles. Rien d’insurmontable pour autant, alors que l’entreprise a finalement trouvé des moyens de naviguer dans ces eaux réglementaires. Parmi les exemples de filouterie les plus représentatifs, on pense à la manière dont Google a réussi à mettre en place des stratégies trompeuses, vivement critiquées, pour recueillir le consentement des internautes sans pour autant sortir tout à fait du minimum légal requis.

Depuis le RGPD, on sait aussi que Google s’est montrée de plus en plus agressive au regard de ses efforts de lobbying. Accusée d’avoir activement travaillé dans le but d’atténuer et ralentir divers processus de règlementation, comme le Digital Markets Act (2020) ou encore le Digital Services Act (2022), la société a même été fustigée pour avoir réussi à retarder le déploiement du règlement ePrivacy (2022), visant notamment à lutter contre les cookies.

Si les États-Unis et l’Europe font souvent office de mètre étalon en matière de règlementations liées au traitement des données privées, le reste du monde n’échappe évidemment pas aux réseaux d’influence déployés par Google. La priorité de l’entreprise étant de préserver son modèle économique basé sur l’exploitation des informations personnelles des internautes et la diffusion de publicités ciblées, son champ d’action s’étend naturellement au-delà des frontières américaines et européennes.

Les règlements européens font aussi les frais de l'influence de Google © viewimage/Shutterstock

Dernier exemple en date : l’envoi de « commerciaux » à la rencontre des diplomates chargés de négocier les accords du cadre économique indopacifique (initiative économique lancée en 2022, liant au total 14 pays partenaires, dont les USA, le Japon, la Corée du Sud, l’Inde et l’Australie). Objectif : ajouter au traité une clause destinée à entraver la promulgation de lois limitant la domination des GAFAM sur le marché du numérique, et favorisant le développement de nouveaux business models concurrents fondés sur le respect de la vie privée et de l’anonymat.

En clair, Google cherche et réussit à façonner les lois internationales de manière à servir ses propres intérêts économiques au détriment des initiatives visant à renforcer la confidentialité des internautes, confidentialité que, rappelons-le, l’entreprise prétend défendre bec et ongles.

Vers un Internet vraiment confidentiel : le rôle clé des internautes

Faut-il pour autant en conclure que la situation est inextricable ? Eh bien non, pas tout à fait. S’il existe encore un pouvoir capable de bousculer les pratiques peu honnêtes de Google, il se trouve entre les mains des internautes. L’adage veut que l’on ne soit jamais mieux servi que par soi-même, et c’est d’autant plus vrai concernant le contrôle des données privées en ligne. Mais comment faire concrètement ?

C’est bien simple, il faut s’affranchir des GAFAM et migrer vers des services réellement respectueux de la vie privée, qui font de la confidentialité la norme par défaut. Depuis quelques années, on observe le développement soutenu d’alternatives convaincantes, pour qui les enjeux de confidentialité sont une réalité tangible et non un argument marketing, à l’image de Proton.

Né en 2013 pour répondre à un besoin militant et de contre-pouvoir, Proton AG fait partie de ces acteurs du web très engagés pour la liberté en ligne et la sécurité des données. D’abord (re)connue pour son service mail chiffré Proton Mail, l’entreprise est aujourd’hui à la tête d’un écosystème d’applications complet, chiffré de bout en bout, dont le modèle économique repose exclusivement sur les revenus générés par les abonnements payants qu’elle commercialise en marge de son accès à une boîte mail gratuite.

Proton Mail - Une boîte mail chiffrée, respectueuse de la vie privée et facile à utiliser © Clubic

Si la promesse est belle, reste la question pratique de la migration. Quand certains et certaines utilisent la même adresse Gmail depuis cinq, dix, voire quinze ans, comment faciliter la transition ? Conscient du problème, Proton Mail a mis en place plusieurs outils et fonctions destinés à accompagner les utilisatrices et utilisateurs désireux de reprendre le contrôle sur leurs données privées. D’un point de vue pratico-pratique, le module Easy Switch permet de télécharger l’ensemble de ses échanges Gmail sur son compte Proton. Couplé à l’option de transfert des mails depuis n’importe quelle adresse, l’outil simplifie le passage d’une plateforme à l’autre, et inscrit naturellement Proton Mail dans les habitudes des internautes.

Au-delà des aides à la transition, Proton Mail s’intègre à tout un écosystème de services qui en font une messagerie aussi sécurisée que polyvalente. Tout comme Google propose un calendrier, un espace de stockage en ligne et un outil de sauvegarde instantanée des photos, Proton Mail s’articule avec Proton Calendar et Proton Drive, récemment enrichi d’une fonction de synchronisation automatique de fichiers multimédias (photos et vidéos). Mieux encore, alors que Google impose l’utilisation de Chrome pour bénéficier d’un gestionnaire de mots de passe, Proton a développé son propre outil avec Proton Pass.

On conclura sur les mesures de sécurité irréprochables mises en place par Proton pour garantir la confidentialité des données privées de ses abonnés. Outre le chiffrement de bout en bout dont bénéficient les expéditeurs et destinataires Proton Mail, l’entreprise prend en charge la gestion automatique des clés PGP entre utilisateurs de Proton et utilisateurs d’un autre service mail compatible PGP. Quant aux échanges entre abonnés à Proton Mail et fournisseurs peu sécurisés à l’image de Gmail, Proton a mis en place un système de protection par mot de passe qui permet de relever le niveau de confidentialité entre deux interlocuteurs.

Proton Mail - Easy Switch facilite la transition depuis Gmail vers le service de Proton © Clubic

Enfin, quel que soit le cas de figure, Proton Mail fait transiter l’ensemble des emails qui lui sont confiés par des serveurs ultra-sécurisés, reposant sur un chiffrement zero access. En d’autres termes, ces équipements sont eux-mêmes chiffrés, empêchant quiconque le voudrait d’accéder aux contenus stockés, hackers et membres de l’équipe Proton compris.

Proton Mail Plus
  • storage15 Go de stockage
  • securityChiffrement natif par défaut
  • alternate_emailSupport nom de domaine
  • smartphoneApplications iOS, Android
  • push_pinJurisdiction Suisse
9.1 / 10

Proton Mail est une sérieuse alternative à Gmail. Elle redéfinit le cryptage en le plaçant à la portée de tout le monde. Certes, il faudra probablement adopter le plan payant pour en profiter au maximum, mais c'est un excellent premier choix pour quiconque souhaite commencer à s'affranchir des services des GAFAM en étant assuré que les communications restent privées.

Les plus
  • Infrastructure robuste et sécurisée
  • Simplification extrême du cryptage
  • Localisé en Suisse
Les moins
  • Formule gratuite limitée en stockage
  • La sécurité accrue rend le développement lent
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29 novembre 2024 à 16h39

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