Malgré une aide de l'État, les Français semblent toujours peu enclins à faire réparer leurs appareils et privilégient l'achat d'un nouveau modèle.
La réparation des appareils défectueux est un excellent geste pour l'environnement, et le gouvernement a décidé récemment d'inciter les Français à envisager cette solution.
Des remises immédiates pour inciter à la réparation plutôt qu'à un nouvel achat
Votée en 2020 et appliquée depuis le 15 décembre 2022, la loi antigaspillage pour une économie circulaire intègre un bonus réparation qui permet aux clients de se voir déduire une partie du prix de la réparation de leurs appareils électroniques et électriques.
Le montant des réductions est forfaitaire, selon le type de produit emmené en réparation. Vous pouvez obtenir 25 euros de remise pour un smartphone ou une tablette, 30 euros pour un téléviseur et jusqu'à 45 euros de réduction sur la réparation d'un ordinateur portable. La remise est appliquée automatiquement sur la facture, chez les professionnels labellisés QualiRépar.
Si la liste des produits concernés est restreinte pour le moment, d'autres familles viendront s'y ajouter d'ici à 2024, comme les robots culinaires et les imprimantes.
Des aides insuffisantes alors que le métier n'attire pas les foules
Si ce bonus est une bonne chose dans l'absolu, les Français ne semblent pas forcément convaincus par l'intérêt de faire réparer leurs appareils. En 2019 déjà, seuls 10 % des appareils hors garantie étaient apportés en réparation.
La situation ne s'est pas véritablement améliorée, la faute à un manque cruel de réparateurs. Seuls 450 enseignes sont labellisées QualiRépar, et 1 500 au total le seront 2023. C'est grandement insuffisant, selon Laurent Falconieri, directeur général de la Compagnie du SAV, une entreprise spécialisée dans la réparation de matériel électroménager, interrogé par Que Choisir : « Là où le bât blesse, c’est notre capacité à supporter des dispositifs tels que le fonds réparation. Le territoire est mal couvert et la pyramide des âges est défavorable : il nous faudrait 3 500 à 4 000 techniciens supplémentaires sur 5 ans afin de pouvoir répondre aux besoins. »
L'autre frein qui rebute les consommateurs reste le prix des réparations. De nombreux clients « sont sensibles au coût et ne le feront pas remettre en état dès que la note dépasse 35 % du prix d’achat neuf », poursuit M. Falconieri.
Si ces bonus sont appréciables, le dirigeant explique que le métier n'attire pas les foules et que d'autres leviers pourraient être actionnés pour attirer à la fois de nouveaux réparateurs et convaincre plus facilement les consommateurs : « Si la TVA pouvait enfin être un sujet de discussion, le consommateur en ressortirait gagnant en termes d’économie, le réparateur en termes de rentabilité, et le gouvernement sur la réparabilité. »
Source : Que Choisir