Annoncée au printemps, Reine Bike est une nouvelle marque française qui veut faire son nid dans le secteur des vélos électriques haut de gamme. Son premier modèle a débarqué cet automne avec son aspect unique, un grand couple et une large autonomie. Typé confort et polyvalent, que vaut-il en pratique ? Réponse dans notre test.
Reine Bike ne propose qu'un seul modèle pour le moment, avec une variante « Connecté » intégrant la géolocalisation du vélo, le détecteur de mouvement envoyant des notifications sur le téléphone et la possibilité de bloquer le vélo à distance. Le Reine se décline en cadre haut ou cadre bas, avec trois coloris : Doré (celui de notre test), Kaki et Bleu foncé. Sur ces deux derniers, les poignées et selles sont couleur cuir, tandis que le Bleu Foncé adopte des pneus orange. Plutôt sympathique !
Design et prise en main : des atouts intéressants… et un défaut de poids
Le dessin du Reine Bike est classique, avec quelques touches originales. Il puise notamment dans l’aspect « chopper » dans sa version cadre haut, et « fat-bike » avec ses roues de 26 pouces aux larges pneus Schwalbe. Ses garde-boues intégrés et peints lui donnent aussi un aspect de moto vintage. Le hic, ce sont ces 8 câbles pendouillant à l’avant, dont certains auraient mérité une meilleure intégration. On aurait aimé également des soudures plus discrètes, qui ne compromettent pas l’aspect robuste du vélo. Des petits défauts de qualité qui se font tout de même assez vite oublier, mais regrettables pour un positionnement haut de gamme.
La prise en mains du guidon au cintre courbé et des commandes est intuitive, et nous avons eu droit à des poignées au revêtement moussé, non présent sur les photos du site de la marque. La selle Royal suspendue est typée confort avec son gros rembourrage, noire sur notre modèle. Les lumières sont puissantes, et l’arrière profite aussi d’une fonction stop à chaque freinage - dommage qu'elles ne soient pas parfaitement intégrées. Le moteur se loge au niveau du pédalier, avec une chaîne en carbone Chainglider entièrement carénée. L'ensemble respire la qualité.
Le tout, malgré le recours à l'aluminium, pèse son poids : le Reine Bike affiche 27 kg sur la balance. Un tank face à aux 16 kg de l'Angell ou aux 19 kg du Vanmoof S3. Heureusement, le mode électrique forcé via le guidon compense lorsqu'on marche à côté du VAE.
Conduite et confort : un vélo électrique idéal pour un usage urbain ou sur route
Les larges pneus montés donnent une sensation agréable au Reine Bike. C'est d’autant plus vrai avec la large selle rembourrée, qui vient absorber les petites imperfections et même les pavés irréguliers. Par contre, le poids du vélo se fait rapidement sentir sur les accès trottoirs ou les trous sur la chaussée, invitant à lever les fesses à chaque obstacle malgré la bonne selle. Il convient donc de réserver l’usage de ce Reine Bike en urbain ou route, même si des sentiers battus ne lui feront pas peur avec ses pneus solides.
Lourd à manipuler à l’arrêt, ce vélo est cependant très stable et quand même facile à manœuvrer en conduite. Cela est dû au positionnement de la batterie dans le cadre, et au moteur au centre. Par moment, on tend presque à oublier que c'est un vélo électrique - mais ce sentiment de légèreté disparaît une fois l’assistance coupée au-delà de 25 km/h ou pour stationner.
Pas de moteur classique Bosch ou Yamaha, mais un Bafang M420 imposant dans le moyeu arrière. Ce moteur chinois offre 80 Nm de couple, et 5 modes permettant de s'adapter à son parcours. Ceux-ci ajustent l’assistance électrique, via les boutons +/- sur la gauche du guidon. Le passage d’un mode à l’autre est rapide, et se ressent lorsque l’assistance est déjà en action. Bien qu’adapté aux démarrages fréquents, le moteur y possède une latence aléatoire, la aute au capteur de rotation. C'est tantôt rapide (moins d’une seconde), tantôt lente (2-3 secondes). Sur le plat, aucun souci, le Reine Bike se propulse aisément, atteint 25-26 km/h sans problème et les reprises sont quasi immédiates.
En montée, la transmission automatique Enviolo opère bien, avec son système manuel modifiant facilement la vitesse de pédalage via la molette à droite. Le poids vient néanmoins rapidement freiner l'engin, surtout dans certaines pentes, même avec le mode 5 délivrant les 80 Nm, où nous peinions à dépasser 20 km/h. En revanche, aucun problème pour démarrer en montée, à condition de régler la transmission automatique à bas niveau.
Avec ses deux freins à disques de 160 mm de diamètre ProMax, le Reine Bike s’arrête sur des distances très courtes et le caractère progressif du freinage évite les surprises.
Batterie et autonomie : Reine Bike mise sur l'endurance
La batterie du Reine Bike promet 70 kilomètres sur le mode maximal 5 et jusqu’à 120 kilomètres sur le mode 1. Lors de notre premier trajet, nous avons épuisé 53% sur 35 km avec de nombreux démarrages, pentes et en alternant les modes. L'autonomie annoncée de 70 km semble donc bien constatée en usage polyvalent, ce qui est dans la fourchette moyenne des vélos électriques haut de gamme. Cependant, si cette autonomie est envisageable en mode 1, le mode 5 nous limite aux 50 km maximum. Mais quel que soit le mode choisi, l'utilisateur n'est jamais pris au dépourvu, car l'écran indique en permanence l'autonomie restante en fonction du mode engagé.
La batterie Phylion B, d'une capacité de 504 Wh, pèse lourd avec ses plus de 3 kg, pas faciles à appréhender. L’extraction de la batterie amovible est toutefois simple à maîtriser : elle se retire sur le côté droit, et se loge en quelques manipulations rapides. Et heureusement, car c'est la seule option possible pour recharger le Reine Bike : la prise est inaccessible sur le vélo. Dommage !
Le constructeur annonce une charge complète en 7 heures. Et en effet, on ces chiffres se constatent à l'usage : passer de 17 à 80% (charge recommandée pour préserver la durée de vie) nous a demandé 4 heures. Cinq voyants permettent de suivre l'évolution de la charge, et l'information se trouve également dans l'application qui affiche le pourcentage précis.
Ecran, appli mobile et sécurité : des bonnes idées
Un écran XL qui « fait le job »
L’allumage du vélo se fait par pression de 2 secondes sur le bouton à gauche du guidon. L’écran s’illumine aux couleurs de Reine Bike, avant de tourner au noir pour afficher le compteur. Celui-ci parait un peu surchargé, avec des graphismes datés. On aurait aussi préféré un écran plus discret.
Néanmoins, les informations sont complètes, avec le numéro de mode actionné, le kilométrage actuel, la charge restante (en pourcentage et avec visuel) et l’heure. On peut aussi accéder au kilométrage total, calories dépensées, vitesse moyenne et maximale.
En passant des deux premiers aux autres modes, le vert cède la place au blanc, puis au rouge sur le mode 5 : un détail particulièrement utile si on veut vérifier le mode en un rapide coup d'œil en circulation. Petit plus : un port USB sous l’écran vient recharger le téléphone. Toutefois, le port est en USB-A et non en USB-C, ce qui constitue un choix pour le moins étonnant. A noter que l'écran n’est pas amovible, mais il n'est pas intégré au guidon et est donc démontable en cas de besoin. Cela peut être utile en immobilisation longue notamment.
L'appli mobile, pour les fans de statistiques d'usage
L’application, disponible sur Android et iOS, est simple à utiliser. Sur la page d’accès, on voit tout de suite la localisation du vélo, le niveau de batterie et le kilométrage restant lié dernier mode utilisé. Deux options en bas d’écran viennent verrouiller ou actionner l’alarme, si besoin. La page « Santé » affiche les informations de distance et durée de votre dernier trajet et une vue du parcours, les calories et votre activité moyenne. L’autre page, « Statistiques », présente la distance et durée totale, la date du dernier mouvement et l’économie de CO2 réalisée face à une voiture.
Sécurité : un antivol intégré à la roue
Enfin, un antivol « arrêt-minute » de marque Axa est intégré sur la roue avant du VAE. Une clé l’actionne pour immobiliser le vélo lors d'arrêts rapides, ou augmenter la sécurité avec un autre anti-vol classique - une précaution qui est bien entendu extrêmement conseillée.
Reine Bike : prix et disponibilité
Le vélo électrique Reine Bike s'échange contre 3 490 euros en version classique et 3 790 euros en version « Connecté ». C'est bien plus que le prix de lancement, qui démarrait à 2 990 euros ! Certains le trouveront un peu cher face à un Moustache, bien qu'il offre des équipements et un duo moteur/batterie puissant. On est moins convaincus par le surcoût de l’offre connectée, d’autant qu’il faut ajouter l’abonnement annuel 48 euros (certes offert la première année). Mais c’est un sentiment de sécurité indéniable, que beaucoup d'utilisateurs trouveront parfaitement justifié.
C'est aussi le prix pour un achat français : le Reine Bike est conçu à Nantes (44) et assemblé à La Roche-sur-Yon (85). Sa batterie Samsung SDI est d’origine coréenne, les moteur et écran Bafang viennent de Chine, les roues sont de Saint-Étienne (42) et le système de transmission automatique Enviolo nous vient d’Allemagne.
Pour acheter le Reine Bike, il faudra se rendre à Nantes ou passer par Internet, le constructeur proposant une livraison du VAE à domicile. Il est possible d’essayer le vélo électrique avant achat à Nantes, Paris et bientôt dans d’autres villes d'après la marque.
Côté SAV, le site officiel guide facilement vers des formulaires de contact pour la garantie, l’entretien et la réparation. Reine garantit 2 ans pour la mécanique et 10 ans pour le cadre.