© Form Energy
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Il y a du nouveau sur le front du stockage d'énergie sur batteries. Après plus d'un an à expérimenter dans le plus grand secret, la start-up américaine Form Energy a finalement annoncé avoir mis au point une nouvelle batterie fer-air.

La société affirme effectivement avoir conçu une batterie « low-cost » capable de délivrer de l'électricité pendant 100 heures, une propriété qui se révélerait utile pour le stockage des énergies intermittentes. Alors, qu'en penser ?

Ce qu'annonce Form Energy

Si l'on s'en tient exclusivement au communiqué de l'entreprise basée à Boston, celle-ci déclare avoir créé « une batterie fer-air rechargeable capable de fournir de l'électricité pendant 100 heures avec des coûts de fonctionnement compétitifs vis-à-vis des centrales électriques conventionnelles, et à moins d'un dixième du coût de fabrication des batteries au lithium-ion ».

Elle ajoute : « Fabriquée à partir de fer, l'un des minéraux les plus sûrs, les moins chers et les plus abondants sur Terre, cette batterie d'un nouveau genre peut être utilisée en continu sur une période de plusieurs jours et permettra un réseau électrique fiable, sécurisé et entièrement renouvelable toute l'année ».

L'enseigne promet effectivement que sa nouvelle batterie participerait à lutter contre l'un des principaux défauts des sources d'énergie renouvelables : leur intermittence. En autorisant le stockage de ces énergies sur plusieurs jours, Form Energy espère les rendre plus attractives et compétitives.

Une avancée véritable ?

En plus de réduire les coûts de production et d'atténuer l'intermittence des énergies renouvelables, le passage d'une batterie au lithium à une batterie au fer pourrait présenter des avantages environnementaux. Bien sûr, l'extraction du fer et les opérations de métallurgie sont elles aussi sources de gaz à effet de serre. Mais le fer étant un métal abondant, l'innovation laisse espérer des circuits de fabrication plus courts. Et surtout, cela pourrait aussi remplacer l'usage actuel du lithium, qui pose notamment des problèmes de pollution des sols et de gestion de l'eau dans des pays comme l'Argentine ou le Chili.

Parallèlement à l'annonce de sa batterie, Form Energy a réuni quelque 220 millions de dollars (186 millions d'euros), notamment auprès du géant de la sidérurgie ArcelorMittal. L'investissement n'est toutefois pas sans intérêt pour ce dernier, qui fournira les matières premières nécessaires à Form Energy, mais aussi à d'autres acteurs intéressés par la fabrication des batteries.

Les batteries à l'air ou contenant du fer ont déjà fait l'objet d'expérimentations ces dernières années. Le projet ne devrait donc pas être un coup de bluff. D'après Ted Wiley, le président de Form Energy, la nouvelle batterie fonctionnerait ici par « oxydation réversible du fer ». Lorsque la batterie se décharge, des pastilles de fer seraient exposées à l'air, les faisant rouiller. Lors de la charge, l'oxygène présent dans la rouille serait éliminé, faisant retourner l'objet à l'état de fer.

À présent, Form Energy entend créer un projet-pilote de 300 MW dans le Minnesota. Celui-ci doit être mis en service en 2023.