Une Falcon 9 avec un premier étage qui faisait son quatrième voyage vers l'espace... et 4 astronautes dans leur capsule ! © NASA
Une Falcon 9 avec un premier étage qui faisait son quatrième voyage vers l'espace... et 4 astronautes dans leur capsule ! © NASA

Au sein de la nouvelle capsule Crew Dragon « Freedom », quatre astronautes ont décollé le 27 avril à destination de la Station spatiale internationale (ISS). Cette mission sera de longue durée, jusqu'au mois de septembre, pour les trois Américains et l'Italienne qui viennent de s'envoler. Comme d'habitude, un programme chargé les attend !

Et, fait rarissime, il y a actuellement deux Européens en orbite !

En approche… déjà !

C'est le transfert le plus rapide entre le décollage d'une capsule Crew Dragon et son arrivée pour s'amarrer à la Station spatiale internationale : 16 heures seulement ! Bien sûr, c'est beaucoup plus que Soyouz et ses 3 à 6 heures de trajet, mais cela offre aux astronautes une petite journée pour s'habituer à l'impesanteur et être efficaces une fois sur l'ISS.

La capsule Crew Dragon « Freedom », flambant neuve, a décollé ce 27 avril à 9 h 52 depuis le Centre spatial Kennedy. La mission a pris du retard, car il lui fallait de la place sur l'ISS… Et pour cela, une autre capsule Crew Dragon (celle de la mission touristique Axiom-1) devait redescendre sur Terre. Il aura fallu presque une semaine pour que la météo autorise ce retour, avec l'amerrissage le 25 avril à 17 h. Moins de deux jours entre une arrivée et un départ, les équipes de SpaceX ont donc été largement sollicitées, mais elles n'ont pas failli.

Place aux pros

Point de touristes dans la mission Crew-4, ce sont tous des astronautes professionnels. Deux d'entre eux, le pilote Robert (Bob) Hines et la géologue Jessica Watkins, sont des nouveaux en orbite. Sélectionnés en 2017 dans la promotion dite des « Tortues », ils forment la nouvelle génération que la NASA souhaite mettre en avant et qui doit acquérir de l'expérience avant les missions Artemis. L'astronaute et marcheur lunaire Harrison Schmitt était d'ailleurs présent au décollage pour rappeler l'importance de ces missions scientifiques de six mois, qui vont aussi (selon l'agence) préparer l'avenir.

Le commandant de la capsule Crew Dragon est l'astronaute Kjell Lindgren, qui a déjà réalisé une première mission longue au sein de l'ISS (mais en venant en Soyouz) en 2015. Enfin, celle qui complète l'équipage n'est autre que l'Italienne Samantha Cristoforetti, la seule astronaute féminine active de l'ESA. Expérimentée elle aussi, avec pratiquement 200 jours d'orbite au compteur, elle a décollé le lendemain de ses 45 ans pour sa mission que l'ESA nomme Minerva.

Crew-4 devrait durer environ 4 mois jusqu'à fin septembre, soit une rotation un peu plus courte que les précédentes, mais cela dépendra du difficile planning de missions établi par la NASA, Roscosmos, l'ESA et les autres partenaires de l'ISS. L'équipage Crew-3 devrait leur servir de relais pour les expériences les plus importantes et tout ce qu'il faut savoir jusqu'au 4 mai, date pour l'instant prévue de leur départ. Ainsi, jusque-là, il y aura (et c'est rarissime) deux Européens de l'ESA en orbite en même temps !

Watkins, Heines, Lindgren et Cristoforetti lors de la dernière répétition avant le décollage © NASA
Watkins, Heines, Lindgren et Cristoforetti lors de la dernière répétition avant le décollage © NASA

Un agenda bien rempli

La mission de l'équipage Crew-4 sera variée et intense. Outre les arrivées et les départs de cargos, la visite, si tout va bien, de la capsule Starliner de Boeing le mois prochain et plusieurs sorties pour installer les nouveaux panneaux solaires ainsi que le bras robotisé européen (côté russe), les expériences scientifiques et techniques seront nombreuses.

Il y aura par exemple des expériences avec un procédé de création de rétine artificielle, le test d'une nouvelle combinaison sans-fil pour observer les constantes des astronautes, de nouveaux essais robotiques avec les cubes Astrobee, des expériences pour observer la croissance de racines en impesanteur ainsi qu'un nouveau boîtier médical embarqué pour tester, isoler et confirmer la présence de microbes et de bactéries.